4 janvier 2025

Nicole et son quartier de la Ferme

 Nicole est devenue isséenne lors de son mariage avec Robert il y a quelques décennies. Elle n’en a plus bougé et est donc un témoin privilégié de l’évolution de son quartier.

La famille

Robert et Nicole s’installent dans un pavillon disposant d’un abri pour un camion. En effet, Robert faisait les marchés parisiens avec son oncle et sa tante. Ils vendaient « des fruits et des primeurs » : cresson, champignons (cèpes et girolles en saison) etc... Le ravitaillement se faisait aux Halles centrales en plein cœur de Paris remplacées depuis par le Marché de Rungis. Il fallait arriver vers une heure du matin afin d’installer son stand au marché vers 4h 30 - 5 heures. Il n’y avait pas d’électricité mais « des lampes à pétrole, des bonbonnes de propane pour se chauffer. »


Entrée de l’ancienne maternité rue de Meudon réaménagée
dans un pavillon. Un immeuble résidentiel occupe
l’emplacement de la maternité disparue.
Les enfants de Robert et Nicole sont nés à la maternité à l’angle des rues de Meudon et du Viaduc. Ils ont fréquenté l’école maternelle puis l’école primaire Paul Bert à l’angle des rues Aristide Briand et Paul Bert. Les garçons allaient dans le bâtiment ancien construit sous la Troisième République et les filles dans des locaux remplacés par le bâtiment moderne du collège Victor Hugo. Pour y aller, il fallait longer le mur de l’usine Gévelot et passer devant le marché qui se tenait devant la gare des Moulineaux le mercredi et le samedi. Outre l’alimentation, il y avait un marchand de tissus et un mercier.

Le quartier
L’île Saint-Germain est le premier lieu évoqué par Nicole qui parle « des Arméniens qui faisaient des marchés et qui avaient des pavillons bas et des camions bas. » Boulevard des Îles, il y avait un foyer Sonacotra pour « des Algériens qui travaillaient chez Renault. » Il était « très commerçant » avec une boulangerie, une boucherie, un fleuriste etc. »


Emplacemment de l’ancienne chapelle
Entrée de l‘école des Ajoncs, rue du docteur Lombard.
En face de l’île sur la Place de la Résistance, un kiosque de marchand de journaux a été remplacé par un arrêt de bus.

La rue Marcel Miquel était aussi « très commerçante »: un bourrelier, un droguiste « marchand de couleurs qui était auvergnat et réparait les carreaux.. » 

Dans la rue Jean-Pierre Timbaud, des boutiques se succédaient sur les deux trottoirs avec une prédominance alimentaire. La graineterie avait une arrière-boutique qui donnait sur la rue de Meudon. Plus loin , le cinéma Le Moderne se trouvait près de l’actuelle place du 19 mars 1962.

La pharmacie qui s’y trouvait est maintenant dans le centre commercial des Trois-Moulins comme l’opticien et une agence bancaire. Quant au bureau de poste, il se trouve dorénavant allée Sainte-Lucie.

L’école des Ponceaux, rue de Meudon, occupe l’emplacement d’une maison de style normand.

La rue du Viaduc était bordée « de pavillons avec des belles fleurs. » et un grand parking avec des box dans la cour est remplacé par un immeuble résidentiel.


Enfin, derrière l’église Sainte-Lucie, étaient construits un presbytère, un patronage et une chapelle dans la rue du docteur Lombard.

 

Mes vifs remerciements à Nicole qui fait revivre avec précision son quartier, ainsi qu’à son amie Françoise pour son soutien.


Texte et photographies : P. Maestracci                

                                                                                                  

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