Madame Isabelle Bourdon nous a accueillis pour la visite guidée ; nous la remercions pour son accueil chaleureux, sa présentation bien documentée de l’église et d’Issy ainsi que la relecture attentive de ce texte. Madame Bourdon commence par un rappel historique qui débute au Ve siècle avec le culte de Saint Étienne. En 558, l’abbaye de Saint-Germain des Prés reçoit du roi Childebert 1er. le fief d’Issy largement occupé par des vignes. Au VIe siècle, existe probablement une chapelle sur le coteau dédié à Saint Vincent, patron des vignerons, et possédant une statue replacée par la suite dans l’église. Celle-ci est pour la première fois mentionnée dans un texte de 1084 et connaît des modifications jusqu’à sa destruction en 1336.
Portail de l’église. Un fronton triangulaire sur deux pilastres est décoré du Chrisme avec l’alpha et l’omega. Il surplombe les deux initiales sculptées S et E (Saint-Étienne)) et la porte à double vantaux en chêne, offerts par Louis XIV et sa mère la régente Anne d’Autriche, où sont gravées les fleurs de lys et les chaînes du Béarn.
Une nouvelle église est alors érigée avec un clocher au sud dont il ne reste que la cloche Marie. De 1634 à 1645, un agrandissement est accompli avec doublement des contreforts passés de trois à six et le clocher construit au nord. L’architecture est lors influencée par la Renaissance avec un plan basilical. Sous la Révolution, l’église est désaffectée et reçoit une pierre de la Bastille ; le culte officiel ne reprend qu’en 1804. Lors de la Commune de Paris, l’église subit de nombreux dommages car Versaillais et Fédérés s’affrontent aux alentours. Sa restauration, commencée en 1872 en présence du maréchal Mac Mahon, s’achève en 1880 avec l’allongement des deux chapelles latérales. L’église, classée aux Monuments historiques en 1929 est à nouveau restaurée en 2005-2006.
Tableau du Christ en Croix au-dessus de l’autel avec les statues de Saint-Étienne à gauche et Saint-Vincent à droite.
Après cet indispensable rappel historique, la visite continue sur le parvis orienté avec une façade en pierre de taille et un portail du XVIIe siècle. Dans l’église, le narthex est en contrebas de quelques marches par rapport à la nef et aux deux bas-côtés. Il est surmonté par l’orgue qui date de 1886 et a été restauré à deux reprises dont la dernière en 2014-2015. Des vitraux sont disposés sur deux niveaux ; ils datent de la fin du XIXe siècles et de l’entre-deux guerres.
Chapelle du Saint-Sacrement, ancienne chapelle Saint-Charles où fut enterré quelque temps le cardinal de Fleury mort en 1743 dans le Séminaire tout proche. Ses funérailles furent célébrées dans l’église. Cette chapelle, après l’incendie de 1982 a un décor contemporain : vitrail dessiné par madame Yvonne Marty et réalisé par le vitrailliste Éric Bonte ; tabernacle de monsieur Jean-François Ferraton.
Les vitraux des bas-côtés ont été offerts pour certains par les confréries de Saint-Fiacre patron des jardiniers et de Saint-Vincent patron des vignerons, mais aussi par des familles comme madame de Lamolère. Ils alternent avec des tableaux de grand format, souvent des copies de tableaux du Louvre. Un tympan médiéval dont il ne reste que la partie supérieure a pour thème le Christ en majesté dans une mandorle entourée du Tétramorphe ; il est près de la chapelle de la Vierge située au Nord. Sur le sol de celle-ci se trouvent les deux pierres tombales de Claude de La Haye, seigneur de Vaudétard et de la belle-mère de François de La Haye, neveu de Claude. Le chœur est dominé par un tableau du Christ en Croix, copie de Van Dyck, entouré de deux statues. La chapelle du Saint-Sacrement, incendiée en 1982 a été restaurée et a un décor contemporain.
Nous remercions également le père Antoine Loyer, curé de la paroisse, pour avoir permis cette visite. C’est la seconde après celle de mars 2016 (compte rendu sur le site).
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