19 octobre 2024

Ehpad 5 : Gérard (74 ans) et Georges (99 ans), maraîchers


Voici les vacances de la Toussaint et nous terminons notre série de témoignages de l'Ehpad Lasserre par ceux de Gérard (74 ans) et de Georges (99 ans).

Gérard parle de ses grands-parents qui « habitaient au 21 rue Hoche dans un pavillon... Mes grands-parents et mes arrière-grands-parents exerçaient comme profession, maraîchers. Derrière le pavillon qui existe toujours, il y avait un grand jardin qui permettait de cultiver des légumes, des fruits. Alors, toute cette production était, soit vendue au détail à des marchands de proximité, du genre petits épiciers qui vendaient quelques salades, quelques tomates, quelques fraises, un peu de cerises. Sinon, les grosses quantités étaient transportées dès le matin de bonne heure aux Halles à Paris, en calèche tirée par un cheval. L’entrée était gratuite, ils pouvaient y aller autant de fois qu’ils le voulaient. C’était vendu à des grossistes qui, après, revendaient à de petits commerçants...

Les jardins maraîchers sous l'eau en 1910. 

Les jardins maraîchers commençaient au terrain d’aviation où atterrissaient les hélicoptères. L’Héliport, c’était aussi des maraîchers. Une partie des terrains appartenait à mes grands-parents et mes arrière-grands-parents. Ça remontait vers l’église Saint-Etienne jusqu’à l’Hôpital Suisse. Il y avait une telle rotation qu’il y avait un petit funiculaire avec un rail qui remontait pratiquement de la Mairie à l’Hôpital Suisse. Tout ça remontait le matériel dont ils avaient besoin pour travailler (terreau, terre). C’étaient des maraîchers qui cultivaient comme les grands-parents… et qui s’entraidaient mutuellement. Un jour, ils allaient travailler chez l’un, un jour chez l’autre, les jours où il y avait un coup de bourre. Il y avait la Ferme aux Moulineaux avec ses élevages de veaux, moutons et vaches. Je me souviens que mes grands-parents allaient souvent chercher du lait pour avoir du lait frais. Il y avait des quantités de vignes, à cheval un petit peu sur une butte en plein soleil. Ça s’appelait Le Chemin des Vignes qui existe toujours.»


Georges évoque également ce quartier. 

« Il y avait encore des maraîchers vers le Bas-Meudon. Ça a disparu entre 1930 et la déclaration de la guerre en 1939. Hitler a pris le pouvoir en 1933. »
La maison des grands-parents de Gérard existe encore au 21 rue Hoche. Sa façade en briques claires donne directement sur la rue et l’on peut imaginer le jardin derrière.
 
Ces souvenirs d’Isséens que vous avez découverts au fil de ces semaines, ont été recueillis grâce à l’initiative de David Jacob, responsable de l’animation de l’EHPAD Lasserre et à l’historimienne Françoise qui les a retranscrits. Un grand merci à tous deux ainsi qu’aux deux témoins, Gérard et Georges qui nous font mieux connaître le passé de leur ville.

Texte : P. Maestracci

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