Les souvenirs de résidents de l’EHPAD Lasserre (4 rue Séverine) ont été heureusement enregistrés. Ceux de Nazareth portent sur sa vie de jeune adulte pendant les bombardements alliés.
« Pendant la guerre, je demeurai à Issy-les-Moulineaux chez mes parents au 17 boulevard Rodin. J’ai vu les bombardements provoqués par les Américains sur l’île Seguin chez Renault. On voyait des escadrilles d’avions qui larguaient d’abord des lanternes qui éclairaient tout le ciel… pour les avions qui venaient après pour mieux cibler les bombardements. De chez moi, on voyait et on entendait le bruit des bombes [car] dans le logement où on était il y avait une terrasse et on voyait bien Boulogne-Billancourt.
Boulevard Gallieni et entrée du camp d’aviation. |
« Dans l’île Saint-Germain, ce qui est maintenant le parc Saint-Germain [il y avait] une caserne allemande.
En 1943, j’étais avec des copains. On était dans le parc Henri Barbusse. En début d’après-midi, on a vu les escadrilles d’avions rebombarder l’usine Renault en plein jour… [ce] qui a fait des morts, toujours dans l’île de Boulogne-Billancourt et évidemment sur Issy-les-Moulineaux dans l’île Saint-Germain. J’ai des connaissances qui ont été tuées à cette occasion, de même origine que moi, arménienne.
En 1943, j’étais avec des copains. On était dans le parc Henri Barbusse. En début d’après-midi, on a vu les escadrilles d’avions rebombarder l’usine Renault en plein jour… [ce] qui a fait des morts, toujours dans l’île de Boulogne-Billancourt et évidemment sur Issy-les-Moulineaux dans l’île Saint-Germain. J’ai des connaissances qui ont été tuées à cette occasion, de même origine que moi, arménienne.
Transformateur électrique à l’angle de la rue Henry Farman et du boulevard Gallieni. © P. Maestracci. |
« Le 3 septembre 1943, c’est mon 1er jour où je travaillais comme tourneur à la SNDAC (Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre). Ce jour-là, j’ai vu et entendu une escadrille qui arrivait en forme de V. Ils ont déversé des bombes sur l’héliport d’une part et plus loin , une centrale électrique a été bombardée comme une partie de notre usine, du côté où on montait les avions. On faisait le montage des carlingues. Dans la zone où je travaillais, rien ne s’est passé. Heureusement en face de mon usine, le long de l’héliport, ils avaient construit des abris souterrains. On s’est donc réfugiés là-dedans ; c’était enfumé comme tout et dans l’abri, ça a tremblé comme ça… J’avais mon chef d’atelier qui était sur moi, et sous moi il y avait une autre personne. On était tous entassés sur trois niveaux tout le long de l’abri souterrain. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé. Une vraie chance. Honnêtement, je ne me souviens de rien en termes d’émotion, de réaction. Après, on est montés, on a vu toute cette fumée noire, ça sentait la poudre et il y a eu des dégâts. La centrale électrique surtout qui était sur Issy-les-Moulineaux à la limite de Paris. »
Mes remerciements les plus chaleureux à Monsieur Nazareth
Texte : P. Maestracci
1 commentaire:
Suite aux nationalisations de 1937, la SNCAC avait pris la suite de l'importante usine Loire-Nieuport d'Issy-les-Moulineaux, située dans le grand triangle entre le Bd Galliéni, la rue Rouget de Lisle et la rue Camille Desmoulins. L'usine électrique était très proche, au croisement du Bd Galliéni et de la rue C. Desmoulins.
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