13 septembre 2024

Bohin, l'aiguilleur Isséen

En 1833, Benjamin Bohin crée l’entreprise éponyme.
Située aujourd’hui à Saint-Sulpice-sur-Risle dans le département de l’Orne, la marque vécut pendant cinq générations au service de la broderie et de la couture. Implantée durant ces années à Issy-les-Moulineaux, au 25 rue du Capitaine-Ferberl’usine fabrique aiguilles et épingles de sûreté. Son fondateur aimait dire : "Luttez conte le chômage, achetez français". 
Vingt-sept étapes sont nécessaires à la fabrication d’une aiguille à coudre.

Lors de l’exposition universelle de 1889, l’entreprise reçoit une médaille d’or pour la qualité de ses produits. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, Bohin fait travailler 450 personnes, produit 400 millions d’aiguilles à l’année, soit 40 tonnes et trois milliards d’épingles.
Les ateliers de fabrication sont aujourd’hui visitables ainsi qu’un musée permettant de découvrir ou redécouvrir les diverses utilisations 

de l’aiguille, aujourd’hui et à travers les âges.

texte, photo : A.Bétry

9 septembre 2024

Ehpad 2 : Nazareth (94 ans) se souvient des années de guerre

Les souvenirs de résidents de l’EHPAD Lasserre (4 rue Séverine) ont été heureusement enregistrés. Ceux de Nazareth portent sur sa vie de jeune adulte pendant les bombardements alliés.

« Pendant la guerre, je demeurai à Issy-les-Moulineaux chez mes parents au 17 boulevard Rodin. J’ai vu les bombardements provoqués par les Américains sur l’île Seguin chez Renault. On voyait des escadrilles d’avions qui larguaient d’abord des lanternes qui éclairaient tout le ciel… pour les avions qui venaient après pour mieux cibler les bombardements. De chez moi, on voyait et on entendait le bruit des bombes [car] dans le logement où on était il y avait une terrasse et on voyait bien Boulogne-Billancourt. 


 Boulevard Gallieni et entrée du camp d’aviation

« Dans l’île Saint-Germain, ce qui est maintenant le parc Saint-Germain [il y avait] une caserne allemande.
En 1943, j’étais avec des copains. On était dans le parc Henri Barbusse. En début d’après-midi, on a vu les escadrilles d’avions rebombarder l’usine Renault en plein jour… [ce] 
qui a fait des morts, toujours dans l’île de Boulogne-Billancourt et évidemment sur Issy-les-Moulineaux dans l’île Saint-Germain. J’ai des connaissances qui ont été tuées à cette occasion, de même origine que moi, arménienne.


Transformateur électrique à l’angle de la rue Henry Farman et du boulevard Gallieni. © P. Maestracci.

« Le 3 septembre 1943, c’est mon 1er jour où je travaillais comme tourneur à la SNDAC (Société Nationale de Construction Aéronautique du Centre). Ce jour-là, j’ai vu et entendu une escadrille qui arrivait en  forme de V. Ils ont déversé des bombes sur l’héliport d’une part et plus loin , une centrale électrique a été bombardée comme une partie de notre usine, du côté où on montait les avions. On faisait le montage des carlingues. Dans la zone  où je travaillais, rien ne s’est passé. Heureusement en face de mon usine, le long de l’héliport, ils avaient construit des abris souterrains. On s’est donc réfugiés là-dedans ; c’était enfumé comme tout et dans l’abri, ça a tremblé comme ça… J’avais mon chef d’atelier qui était sur moi, et sous moi il y avait une autre personne. On était tous entassés sur trois niveaux tout le long de l’abri souterrain. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé. Une vraie chance. Honnêtement, je ne me souviens de rien en termes d’émotion, de réaction. Après, on est montés, on a vu toute cette fumée noire, ça sentait la poudre et il y a eu des dégâts. La centrale électrique surtout qui était sur Issy-les-Moulineaux à la limite  de Paris. »


Mes remerciements les plus chaleureux à Monsieur Nazareth 

 Texte : P. Maestracci

5 septembre 2024

Ehpad 1 : les témoignages de Bernard et de Gérard sur Issy

Historim débute cet automne une série de témoignages orchestrés par David Jacob, dynamique responsable de l’animation de l’EHPAD Lasserre (4 rue Séverine) , à l’origine de ce projet d’écoute des résidents, et par l’historimienne Françoise qui s’est chargée des transcriptions. Un grand merci à eux.  
Commençons avec Bernard (85 ans) et Gérard (74 ans)  qui nous font revivre Issy-les-Moulineaux au siècle passé.

 Bernard se souvient des Petits-Ménages :
«  Ma mère a été opérée aux Petits-Ménages en 1943. Le métro s’appelait les Petits-Ménages. L’ambiance, ne m’en parlez pas ! La salle Gérandeau faisait 50 mètres de long. D’un côté, il y avait des lits, de l’autre côté il y avait (aussi) des lits. On avait la place d’un lit, un rideau, la place d’un autre lit, la table de nuit etc. Comme ça, les patients étaient 25 ou 30 sur la longueur. 

         Rue Guynemer et les Petits-Ménages.

Je me rappelle que j’y allais avec ma grand-mère tous les jeudis, jour de repos à l’époque, avec mon frère et ma sœur. C’était plutôt une corvée à l’époque pour un gosse de 9 ans mais ma mère voulait nous voir. Maintenant, tout ça a sauté parce qu’ils ont tout refait maintenant. Je ne serais même pas capable de reconnaître les Petits-Ménages. Je ne suis pas retourné dans ces salles-là. » 


L’hospice des Petits-Ménages, créé sous le Second Empire, est devenu l’hôpital Corentin Celton en 1945 pour rendre hommage à un résistant. La station de métro a aussi changé de nom. Les bâtiments ont été démolis et reconstruits depuis deux décennies. L’entrée principale qui était rue Guynemer est désormais sur le parvis Corentin Celton proche du métro.


                                                Écoles Place Voltaire


Gérard se souvient de son école : 
« L’école Voltaire, j’y ai fait toute ma scolarité primaire et maternelle. C’était une école de garçons, pas encore mixte, sauf la maternelle. C’était à Corentin Celton ; elle donnait sur la place. Il y avait une grande cour et des bâtiments sur deux étages. L’école avait déménagé deux fois car, au tout début, les bâtiments n’avaient qu’un étage puis, pendant l’année, ils ont ajouté un étage. Il fallait que tous les jours on dégage les classes car il y avait de gros travaux de maçonnerie à peu près en 1955. Toutes les classes partaient à l’école La Fontaine (17 rue de l’Abbé Derry). On y allait à pied.


                                              Place Voltaire et l'ancienne mairie


Bernard évoque également les tramways : 
« Au début, il y avait le tramway comme partout. Il a été supprimé, remplacé par le métro. Sinon, il y avait les bus. Ils étaient folklo… il y avait des bus avec une impériale, c’est à dire qu’à l’arrière du bus, il y avait une sorte de plate-forme… cela permettait de voyager en plein air et d’arriver frais à destination. On rentrait par l’arrière puis on remontait le couloir central pour trouver une place à l’intérieur. »

 

Merci à  Bernard et Gérard pour leurs témoignages. 

Texte : P. Maestracci

2 septembre 2024

Forum des Associations

 La rentrée est là avec son premier grand rendez-vous : l'habituel Forum des Associations et ses six pôles  : Jeunesse-Animation, Culture (où vous retrouverez Historim), Sport, Vie sociale et familiale, Développement durable et Numérique. 


Il se tiendra le 6 septembre (de 13h à 20h) et le 7 septembre (de 10h à 18h), au palais des Sports Robert Charpentier.. L'équipe d'Historim vous y attend. Venez nous voir. PCB