10 mars 2024

Notre-Dame des Pauvres - une visite historimienne

Après déjà plusieurs édifices religieux de la commune, Notre-Dame des Pauvres a, ce jeudi 7 mars 2024, ouvert ses portes à un groupe d’Historimiens. C’est très aimablement que Yves Lecorre, diacre de la paroisse depuis 26 ans, a accepté d’être le guide de cette visite.
Après les généralités sur l’ambiance religieuse et sociologique de l’après-guerre 1914-1918, marquée par un renouveau de l’architecture sacrée et de la liturgie, il va évoquer l’histoire de l’église puis ses richesses artistiques.



Histoire de l’église
La petite chapelle Notre-Dame de la Plaine édifiée en 1904, rue Camille-Desmoulins par l’abbé Ouvre, fut détruite en septembre 1942 par les bombardements, le quartier de la plaine, alors très populaire et industriel avec ses 105 entreprises et ses 9 000 travailleurs, resta pendant quelques années sans lieu de culte.
En novembre 1953, le curé de Saint-Étienne (le père Joulin) acheta le terrain vague du carrefour de l’Abreuvoir (site actuel) où étaient cultivés choux et tomates et qui servait de terrain de foot pour les enfants du quartier. Il y fut installé un baraquement qui servira de chapelle provisoire.
En 1953, le premier Noël du quartier, se déroula en ce lieu, sous une tente installée par le Secours Catholique, et fut suivie par 500 personnes. Devant l’accroissement de la population du quartier, la chapelle fut rapidement trop petite.



Alors, malgré l’ampleur du projet et de son financement, il fut décidé d’édifier là une véritable église.
On fit appel à un jeune architecte Jean Blaise Lombard aidé de Henri Duverdier. Après deux ans de travaux, l’église fut construite en béton et en pierres des Vosges apparentes. Elle fut consacrée le 27 novembre 1955 par Monseigneur Feltin, archevêque de Paris.
Il lui fut donné, dans ce quartier de modestes paroissiens, le nom de Notre-Dame des Pauvres, en référence au sanctuaire de Notre-Dame des Pauvres à Banneux en Belgique, où s’était rendu l’Abbé Pierre peu de temps auparavant.

 

Les richesses artistiques
Œuvre marquante de l’art sacré du XXe siècle, Notre-Dame des Pauvres, inscrite au titre des monuments historiques, présente quelques réalisations particulièrement remarquables.







En premier lieu, les vitraux de Léon Zack (1892-1980), d’origine russe, né dans une famille juive, Léon Zack étudia à l’université de Moscou. Il quitta la Russie en 1920 et s’établit à Paris en 1923 – se convertit au catholicisme - son style évolua beaucoup pour se tourner en 1946 vers l’abstraction. Son œuvre majeure restera les vitraux réalisés en 1955 pour Notre-Dame des Pauvres.




Sur trois des quatre murs de l’église, ces vitraux s’étendent sur une longueur totale de 60 mètres. Zack a utilisé du verre soufflé permettant d’obtenir toutes les nuances d’une même couleur. Les joints sont en plomb délimitant des surfaces aux contours très variés. 
Les vitraux furent rénovés en 2008 et 2013.




Le baptistère est orné de vitraux à dominante bleu nuit de Jean Lesquibe.
L’autel est de pierre - le tabernacle présente une porte en cuivre repoussé.
Le « chemin de croix » est l’autre originalité de l’église. D’une grande sobriété – chacune des 14 stations est signalée par une petite croix de bois et d’un court texte gravé dans la pierre (œuvre de Irène Zack, fille de Léon) parfois extrait d’une œuvre de Paul Claudel. La visite se termine par un tour extérieur découvrant le campanile.



Texte : Denis Hussenot
Photos : Alain Bétry

1 commentaire:

Jean a dit…

Le Père du PLessis anima longtemps la communauté.
Merci pour vos billets.