Le terrain d’aviation d’Issy-les-Moulineaux a été le lieu de nombreuses « premières » dans le domaine aérien, avec des pilotes intrépides et des machines aussi variées que des dirigeables, des avions, des planeurs, des hélicoptères ou des parachutes.
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Denyse Collin après son saut sur Issy © XDR.
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S’agissant de parachutes, nous avons déjà évoqué le fabricant
Jean Ors, implanté à Issy. Mais on sait moins que ce fabricant a bénéficié d’une belle publicité avec le saut en parachute de
Denyse Collin à Issy, avec un parachute Ors (
ci-contre). C'était il y a tout juste 100 ans !
On sait peu de choses de Denyse Collin. Infirmière major pendant la Grande Guerre, décorée de la Croix de guerre avec palme, elle est, après la guerre, parmi les premières femmes à pratiquer le parachutisme en meeting, notamment à la fête de Vincennes-aviation, au début des années 20.
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Parachute dorsal Ors. © XDR |
En 1923, elle accepte de tester, au-dessus du terrain d’aviation d’Issy, le dernier modèle de parachute mis au point par Jean Ors (
ci-contre).
A Villacoublay, en ce début d’après-midi du 13 novembre 1923, elle monte dans un Morane-Saulnier Parasol, équipée de son parachute dorsal. L’avion décolle (ci-dessous), piloté par Alfred Fronval, chef-pilote chez Morane-Saulnier, atteint rapidement, à 180 km/h, l’altitude requise - 350 mètres - et prend la direction d’Issy-les-Moulineaux. Le terrain est rapidement en vue, le ciel est d’un beau bleu hivernal, avec un peu de vent d’ouest. L’avion fait deux tours de terrain, car il faut bien repérer à quel moment sauter pour atterrir dans la zone, qui n’est pas très grande vu d’en-haut.
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Alfred Fronval et son avion. © XDR |
Le journal
Les Ailes nous raconte la suite : « Nous voyons "quelque chose" abandonner l’avion et très rapidement, presque instantanément, ce "quelque chose" se transformer en un parachute. Celui-ci, bien déployé, descend lentement Mlle Collin sans heurt ni secousse, tandis que Fronval regagne Villacoublay, après avoir exécuté quelques-unes de ses plus savantes évolutions. Le parachute se rapproche du terrain. Entraîné par le vent, ne va-t-il pas en dépasser les limites ? Non, Mlle Collin franchit le mur du Service technique de l’aéronautique et s’en vint doucement, tout doucement, toucher terre dans la cour même du STAé, aux pieds d’un sympathique officier. On s’empresse autour d’elle qui, toute souriante, nous restitue ses impressions : "Délicieux….comme toujours !" ».
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Reconstitution du saut au-dessus d'Issy-les-Moulineaux. © XDR |
Le Petit Journal Illustré (N° 1718) se fait l’écho de l’exploit, avec une illustration laissée à l’imagination du dessinateur (ci-dessous) peu au fait des conditions du saut. Mais, l’essentiel est d’en parler ! Jacques Primault
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