Cette avenue débute en face de l’Hôtel de Ville, dans le quartier Centre-Ville, et monte vers la place de l’Eglise sur un parcours sinueux de 200 mètres environ. Lors de l’intersection avec la rue Etienne Dolet, elle bifurque sur la gauche ; ce dernier segment correspond à la dernière partie de l’ex-rue des Noyers. Elle porte le nom d'une personnalité inoubliable.
Jean Jaurès (1859-1914)
Philosophe de formation, il mena une carrière politique qui finit tragiquement. Plusieurs fois député, il est le chef de file du Parti Socialiste. Il milite en faveur de la révision du procès du capitaine Dreyfus. En 1904, il fonde le journal L’Humanité puis le PSU (Parti Socialiste Unifié) deux ans après. Il souhaite : « Aller vers l’idéal en passant par le réel ». Pacifiste, il est assassiné en juillet 1914 par Raoul Villain au Café du Croissant à Paris.
Les immeubles Belle Époque de l'avenue Jean-Jaurès. Carte postale de 1944. Collection privée. |
La Belle Epoque à l'honneur
Au départ de l’avenue, deux immeubles Belle Epoque en pierre de taille se font face (ci-dessus). A gauche, c’est l’œuvre de l’architecte E. Puijalon en 1899 (Séron constructeur). Selon les souvenirs de l’Isséenne Lise que je remercie pour son témoignage, il y avait un grand café au rez-de-chaussée ; il est remplacé de nos jours par une banque. De l’autre côté de l’avenue, c’est un immeuble à la décoration abondante de l’architecte E. Delaire inauguré en 1900. Il y eut longtemps une charcuterie qui a fait place à une boucherie. En montant sur le même trottoir, toujours selon Lise, se succédaient un stand de journaux et l’imprimerie Bertrand, un cinéma et une petite usine de fabrication de lampes. Ces bâtiments ont disparu au profit d’autres immeubles avec au numéro 6, l’OMS (Office Municipal des Sports, www.oms-issy.com).
Résidence Lasserre. Carte postale ancienne. Collection privée. |
En revanche, on peut toujours admirer la résidence Lasserre (ci-dessus) inaugurée en 1900 par le président de la République Emile Loubet (http://www.historim.fr/2016/03/le-president-emile-loubet-la-maison-de.html). Elle est devenue une résidence privée après le transfert de la résidence Lasserre vers la rue Séverine. De l’autre côté de l’avenue, il y avait un garage à l’angle de l’avenue et de la rue Lamartine.
Des bâtiments religieux
Au-delà du croisement avec la rue Etienne Dolet, deux bâtiments furent des établissements religieux. Au numéro 17, se trouvait un Prieuré (ci-dessous) au XVIIIe siècle (merci à Eliane pour l’avoir évoqué). En 1817, Les Filles de la Croix y créent une école gratuite pour filles pauvres. Il y eut d’autres congrégations puis une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture, merci Hélène pour l’info) en 1968. Un commissariat s’y installa de 1971 à 1994, remplacé par une résidence privée.
Au-delà du croisement avec la rue Etienne Dolet, deux bâtiments furent des établissements religieux. Au numéro 17, se trouvait un Prieuré (ci-dessous) au XVIIIe siècle (merci à Eliane pour l’avoir évoqué). En 1817, Les Filles de la Croix y créent une école gratuite pour filles pauvres. Il y eut d’autres congrégations puis une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture, merci Hélène pour l’info) en 1968. Un commissariat s’y installa de 1971 à 1994, remplacé par une résidence privée.
Au numéro 23, il y avait au XVIIe un autre établissement religieux. Le savant Nicolas Sténon y prononça un discours en 1665 sur l’anatomie du cerveau et en particulier celle de la cavité buccale, d’où le canal de Sténon (http://www.historim.fr/2015/10/impasse-nicolas-stenon.html). Les pères du Sacré-Cœur-de-Picpus y créent un noviciat en 1845 remplacé ensuite par la maison de convalescence des Sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve. La statue de ce Saint est d’ailleurs placée en hauteur à l’angle d’un bâtiment dominant l’entrée. L’ensemble est devenue la Maison Suisse de Retraite (ci-dessous).
En face, le petit square Jean Jaurès (ci-dessous) se trouve à l’emplacement de la blanchisserie de « Mémère Guillaume » dont le fils Sylvain, résistant, fut tué en 1944. Historim lui consacra un article en septembre 2016 (http://www.historim.fr/2016/09/monique-et-memere-guillaume.html). Une plaque sur le mur au fond du square (ci-dessous) perpétue sa mémoire. Bonne promenade. Texte et photos P. Maestracci
P.S. C'est le 15 janvier 1888 que le journal la Dépêche publie la "Lettre aux instituteurs et institutrices" de Jean Jaurès, insistant sur la laïcité à l'école et le rôle primordial des enseignants dans la formation des futurs citoyens. Cette lettre fut lue dans toutes les classes le 2 novembre 2020, en mémoire du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020. PCB
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