Gilles Dutertre (ci-dessous parachutiste en 1971), un retraité bien actif, nous raconte ici l'histoire de sa famille isséenne. Un beau témoignage, jugez-en par vous même ! Bonne lecture.
Gilles Dutertre en 1971. © XDR |
Comme beaucoup de retraités, je me suis penché sur l'histoire et donc la généalogie de ma famille. Celle-ci, provenant de plusieurs régions de France et de Belgique, s'est retrouvée, entre 1900 et 1980, liée à l'histoire d'Issy-les-Moulineaux. Pendant cette période, relativement courte, ma famille a donné quatre générations de militaires dont il est question ici.
Léonard Vigne
Au début étaient Léonard Vigne, 26 ans, et Rose dite Maria Lafond, 22 ans, qui s'étaient mariés en octobre 1899 à Soudaine-Lavinadière en Corrèze. Mais, en avril 1900, ils habitaient déjà Issy-les-Moulineaux. Le 16 juillet 1900 à 8 h du matin, au 67, rue Jean-Jacques Rousseau, est née ma grand-mère maternelle, Marguerite Vigne.
En 1914, Léonard Vigne, né le 20 février 1874, avait donc 40 ans. Il avait fait trois ans de service militaire au 13e Régiment d'Infanterie de Tulle de 1895 à 1898. Rappelé par le décret de mobilisation générale, il est incorporé le 2 août 1914 au 48e Régiment Territorial d'Infanterie à Châlons-sur-Marne, qui part dès le 5 août pour assurer la défense de la place forte de Verdun. D'emblée la guerre fait rage, les forts sont bombardés, à partir du 7 septembre les territoriaux sont sans communication avec le reste de la France ! Avec la victoire de la Marne, l'étau se desserre le 13 septembre et certains entrevoient déjà la fin de la guerre.
Au début étaient Léonard Vigne, 26 ans, et Rose dite Maria Lafond, 22 ans, qui s'étaient mariés en octobre 1899 à Soudaine-Lavinadière en Corrèze. Mais, en avril 1900, ils habitaient déjà Issy-les-Moulineaux. Le 16 juillet 1900 à 8 h du matin, au 67, rue Jean-Jacques Rousseau, est née ma grand-mère maternelle, Marguerite Vigne.
En 1914, Léonard Vigne, né le 20 février 1874, avait donc 40 ans. Il avait fait trois ans de service militaire au 13e Régiment d'Infanterie de Tulle de 1895 à 1898. Rappelé par le décret de mobilisation générale, il est incorporé le 2 août 1914 au 48e Régiment Territorial d'Infanterie à Châlons-sur-Marne, qui part dès le 5 août pour assurer la défense de la place forte de Verdun. D'emblée la guerre fait rage, les forts sont bombardés, à partir du 7 septembre les territoriaux sont sans communication avec le reste de la France ! Avec la victoire de la Marne, l'étau se desserre le 13 septembre et certains entrevoient déjà la fin de la guerre.
Affecté au 332e Régiment d'Infanterie le 15 juin 1916, Léonard Vigne va, avec son régiment, tenir la tranchée du Choléra et de la Miette, au nord de Berry-au-Bac. Ce sont des lieux qui (je cite) « font partie de ces endroits où les soldats ont souffert de la pluie, du froid et de la peur, la peur de mourir ». Il alterne repos, instruction et montée au front où il participe a priori à la bataille du Chemin des Dames (avril 1917) et à la seconde bataille de Verdun (août 1917).
Au final, Léonard Vigne aura fait campagne contre l'Allemagne pendant quatre ans et demi, mais terminera la Première Guerre mondiale comme 2e classe et sans aucune décoration.
Au final, Léonard Vigne aura fait campagne contre l'Allemagne pendant quatre ans et demi, mais terminera la Première Guerre mondiale comme 2e classe et sans aucune décoration.
Henri Dupont
Après la guerre, le 15 mars 1919, sa fille Marguerite Vigne épouse à Issy-les-Moulineaux Henri Dupont, né à Marpent (Nord) le 22 mars 1892 (ci-dessous).
Mariage d'Henri Dupont avec Marguerite Vigne. © XDR |
Le 15 juillet 1915, à 10 heures du matin, il est blessé au bras gauche par un éclat d'obus. Lors de l'évacuation vers le sud, le médecin major l'informe qu'il allait devoir l'amputer. Argumentant qu'il était soutien de famille (ce qui n'était pas tout à fait vrai), il n'en fut heureusement rien. Mais il resta à l'hôpital jusqu'au 15 février 1916, date à laquelle il rejoignit le dépôt du 1er Colonial à Cherbourg, puis effectua un stage de mitrailleur au camp de Coëtquidan.
Lui aussi, Henri Dupont, termine la guerre comme 2e classe et sans aucune décoration.
Louis Dutertre
Le 23 décembre 1922 à 22 h naît à Issy-les-Moulineaux, 26, avenue de Verdun (devenue depuis 26, allée Hoche), Ginette Dupont, ma mère, fille unique d'Henri Dupont et de son épouse Marguerite.
Le 23 décembre 1947, le jour de ses 25 ans, Ginette Dupont épouse à Issy-les-Moulineaux Louis Dutertre (ci-dessous), né à Brain-sur-Allonnes (Maine-et-Loire) le 21 octobre 1917.
Lui aussi, Henri Dupont, termine la guerre comme 2e classe et sans aucune décoration.
Louis Dutertre
Le 23 décembre 1922 à 22 h naît à Issy-les-Moulineaux, 26, avenue de Verdun (devenue depuis 26, allée Hoche), Ginette Dupont, ma mère, fille unique d'Henri Dupont et de son épouse Marguerite.
Le 23 décembre 1947, le jour de ses 25 ans, Ginette Dupont épouse à Issy-les-Moulineaux Louis Dutertre (ci-dessous), né à Brain-sur-Allonnes (Maine-et-Loire) le 21 octobre 1917.
Louis Dutertre en 1938. © XDR |
Lui aussi, Louis Dutertre termine « sa » guerre comme 2e classe et sans aucune décoration.
Gilles Dutertre
Je nais le 16 février 1949 à Paris XIIe. Mais, alors que j'ai 5 mois, mes parents viennent habiter au 35, rue Hoche, puis au 26, allée Hoche, sur le même palier que mes grands-parents. Je vais au jardin d'enfants de l'école Sainte-Clotilde, puis je fréquente l'école Anatole-France (ci-dessous), avant de poursuivre des études au Lycée Michelet à Vanves.
Je nais le 16 février 1949 à Paris XIIe. Mais, alors que j'ai 5 mois, mes parents viennent habiter au 35, rue Hoche, puis au 26, allée Hoche, sur le même palier que mes grands-parents. Je vais au jardin d'enfants de l'école Sainte-Clotilde, puis je fréquente l'école Anatole-France (ci-dessous), avant de poursuivre des études au Lycée Michelet à Vanves.
C'est quasiment par hasard que je prépare le concours de Saint-Cyr au Prytanée militaire de La Flèche, quittant Issy-les-Moulineaux en septembre 1967. Après trois générations de militaires malgré-eux, je serai le seul à choisir délibérément le métier des armes. S'ensuivra une carrière qui, en dépit de quelques opérations extérieures (Liban, Cambodge, Kosovo), n'aura rien de commun avec le danger auquel ont eu à faire face mes aïeux.
A la toute fin des années 1970, mes parents se sont installés en Touraine pour passer leur retraite, refermant ainsi la page isséenne.
NB : Le 6 novembre 2016, ma mère, Ginette Dutertre, qui aura 100 ans le 23 décembre 2022, a publié sur Historim « Mon quartier avant guerre - souvenirs de Ginette » :
A la toute fin des années 1970, mes parents se sont installés en Touraine pour passer leur retraite, refermant ainsi la page isséenne.
NB : Le 6 novembre 2016, ma mère, Ginette Dutertre, qui aura 100 ans le 23 décembre 2022, a publié sur Historim « Mon quartier avant guerre - souvenirs de Ginette » :
http://www.historim.fr/2016/11/mon-quartier-avant-guerre-souvenirs-de.html
Gilles DUTERTRE Lieutenant-colonel (er)
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