Après avoir évoqué sur notre site les usines de voitures Voisin, les entreprises Citroën, voici Peugeot la marque au Lion, installé sur notre commune de 1917 à 1937.
En 1917, Peugeot achète une usine à Issy (ancienne biscuiterie Guillout) dont l’adresse est au 7, avenue de la République. Le lieu choisi n’est pas dû au hasard, la proximité du champ de manœuvres et des avionneurs en est le principal attrait. Peugeot, comme nombre de constructeurs, travaille pour l’effort de guerre. Il fabrique un moteur de 200 ch (huit cylindres en V) mais il est vite abandonné car non compétitif, trop coûteux et de production peu élevée.
La société entre dans le « Groupement français des constructeurs du moteur Hispano-Suiza ». Elle continuera à fabriquer des moteurs mais sous licence. Elle assure une partie du montage des moteurs 200 HP Hispano-Suiza (huit cylindres en V) fabriqués à l’usine de Beaulieu dans le Doubs avec une production de 500 moteurs durant trois mois, de juin à août 1918. En 1918, 1 500 à 1 800 personnes y travaillaient.
Les usines Peugeot - vue prise d'un avion Caudron. |
La guerre finie, se pose la question du devenir de l’usine et de ses ouvriers. Puis vient le moteur sans soupapes.
En novembre 1921, chez Voisin, qui est à quelques rues, une défection va arranger les affaires de l’usine. Le pilote ingénieur Ernest Artault et l’ingénieur Louis Dufresne partis avec les plans de la Voisin C3 muni d’un moteur sans soupapes sont
En novembre 1921, chez Voisin, qui est à quelques rues, une défection va arranger les affaires de l’usine. Le pilote ingénieur Ernest Artault et l’ingénieur Louis Dufresne partis avec les plans de la Voisin C3 muni d’un moteur sans soupapes sont
« récupérés » par Robert Peugeot qui leur confie la création d’une gamme de voitures de luxe dotées du fameux moteur. Celui-ci avait été breveté par l’Américain Charles Yale Knight mais perfectionné par l’ingénieur Dufresne.
De cette association va naître, en février 1923, la Peugeot 174 (ci-dessous) avec un moteur de 75 ch pour une puissance fiscale de 18 CV et une vitesse maximale de 100 km/h. Elle sera produite à 810 unités entre 1923 et 1930.
Peugeot 174, de 1924. |
En 1925, sort la Peugeot 176 moins puissante, 55 ch pour 14 CV fiscaux et qui sera produite à 1 512 unités entre 1925 et 1928.
Pour terminer la gamme, en 1928, sort la Peugeot 184 (ci-dessous), moteur 6 cylindres, 80 ch pour 22 CV fiscaux et une vitesse maximale de 110 km/h. 31 véhicules sortiront de l’usine jusqu’en 1929. D’après le catalogue, elle est considérée comme la reine des voitures de luxe.
Dans l’ensemble, de l’usine ne sortaient que des châssis nus. Ceux-ci, suivant les options, étaient habillés par des carrossiers suivant les desiderata des clients.
En 1930, pour une question de rentabilité, l’usine réduisit sa production. Le coût de la main-d’œuvre étant nettement plus élevé que celui du Doubs. A Issy, un ouvrier était payé 6,24 F/h contre 3,60 F/h à Sochaux. Ceci amena, inéluctablement, à la fermeture de l’usine en 1937.
Une dizaine d’années plus tard, le CNET venait s’implanter… Mais, entre ces deux dates, la Seconde guerre mondiale éclate. Le site passera sous contrôle allemand, puis américain, avec une production tout à fait originale qui fera l'objet d'un article ces jours prochains. A suivre donc. Michel Julien.
PS. Grâce à Quelle Histoire et l'Aventure Peugeot, les enfants de 6 à 10 ans peuvent découvrir la très riche histoire de cette entreprise familiale exceptionnelle. Histoire de Peugeot en vente sur https://boutique-peugeot.laventurepeugeotcitroends.fr/enfant/186722-quelle-histoire-peugeot.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire