C'était il y a soixante ans… le 18 mars 1962, les accords d'Evian mettent fin à la guerre d'Algérie. Dès le lendemain, le 19 mars, tous les journaux français annoncent le cessez-le-feu, à commencer par France-soir, le quotidien de Pierre Lazareff (ci-dessous).
Ces accords d'Evian, après huit années de guerre meurtrière, ne vont pas apporter la paix immédiatement, loin de là : attentats OAS (Organisation de l'Armée Secrète) en Algérie et en France, massacres en Algérie, exode massif en France des Pieds-Noirs et des harkis. Les combats et les violences ne cesseront que quelques mois plus tard.
A la une de France-soir, deux enfants : une petite fille algérienne et un garçonnet français avec ses mots "Pour nos enfants, la paix en Algérie", reproduit une affiche, éditée par le gouvernement français, qui sera placardée en métropole et en Algérie (ci-contre).
Rappelant ainsi que les enfants ont subi cette guerre… comme la petite Delphine Renard, âgée de 4 ans, blessée le 7 février, un mois avant le cessez-le-feu, dans un attentat qui visait, à Boulogne Billancourt, le domicile d'André Malraux, ministre des Affaires culturelles. 1 kilo de plastic est déposé sur le rebord d'une fenêtre du rez-de-chaussée, où habitait la famille de Delphine. Et ce fut le drame. Blessée au visage, Delphine Renard, hospitalisée à l'hôpital Cochin, recevra quelque trois cents points de suture et perdra définitivement la vue quelques années plus tard.
Ce même 7 février, huit autres attentats au plastic, organisés par l'OAS, font plusieurs blessés à Paris.
Quelques jours plus tard, le vendredi 26 février, la brigade criminelle du commissaire Bouvier arrête les six auteurs de cet attentat à… Issy-les-Moulineaux, où trois d'entre eux habitent. Etudiants, lycéens, employé, ils ont entre 19 et 22 ans. Leur chef, un Algérien de 22 ans, a réussi à s'enfuir.
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Monument aux morts. © A. Bétry |
Depuis 2012, le 19 mars est consacré "journée nationale du souvenir des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie". Un dépôt de gerbes aura lieu au Monument aux Morts, square Bonaventure, à Issy-les-Moulineaux (ci-contre). PCB.
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