30 décembre 2022
Bonne année 2023
26 décembre 2022
Réponse - Une étrange sculpture
© PCB |
Signal Monumental, Plateau Égalité Rodin. © PCB |
Guy Lartigue (1927-2021), neveu du célèbre photographe Jacques-Henri Lartigue, a toujours fait des sculptures non figuratives, fasciné notamment par "l'harmonie des sphères". Quel bel exemple que ce Signal monumental, en laiton ! L'artiste "a conçu son œuvre à partir d'un principe simple en apparence : inscrire des figures rondes dans un carré". Admirez-là en laissant planer votre imagination. PCB
21 décembre 2022
Jeu - Une étrange sculpture
Profitez d'une belle journée pour partir à la recherche de cette étrange sculpture, qui pourrait ressembler - avec un peu d'imagination - à un ballon de football éclaté… souvenir de la finale de la coupe du monde au Qatar !!!!!
© PCB |
Réponse le 26 décembre, 18 h.
PS. Peut-être que le Père Noël pourrait vous donner un coup… d'œil ! Joyeux Noël à tous ! PCB
16 décembre 2022
Pierre Lemaitre, "le Miroir de nos peines" et la TIRU
Voici les vacances de Noël et, comme d'habitude, nous allons consacrer ces deux semaines à vous faire découvrir de nouveaux petits bijoux artistiques dans la ville, le nez en l'air, mais aussi, si le temps est trop froid, des livres qui… parlent d'Issy-les-Moulineaux. A commencer par cette histoire passionnante.
Pierre Lemaitre a écrit une trilogie passionnante sur la France après la Grande Guerre avec un dernier ouvrage consacré au printemps 1940 : le Miroir de nos peines, paru aux éditions Albin Michel en 2020 (ci-contre). Il y met en scène plusieurs personnages dont la vie personnelle est bouleversée par la guerre-éclair de l’Armée allemande et la profonde crise politique française à la fin de la Troisième République.
Fernand, garde mobile parisien, vient contrôler l’incinération de papiers le 5 juin 1940 (scène décrite pages 278 et 279) : « dans la cour de l’usine d’incinération d’Issy-les-Moulineaux… Cet immense paquebot avec ses quatre fours gigantesques, ses tapis roulants qui menaient un train d’enfer, cet écheveau de passerelles et d’escaliers mécaniques… C’était des papiers. Des formulaires… toute une faune de paperasserie [que l’on brûlait]… Les éboueurs passèrent la matinée à pousser jusqu’aux escaliers des charrettes à bras qui couinaient sous le fardeau de sacs estampillés BdF… »
La TIRU. © XDR |
Le gouvernement qui envisage de quitter la capitale ne veut pas laisser ce trésor à l’ennemi. Le 16 juin, le maréchal Pétain devient président du Conseil, le dernier avant de devenir le chef de l’État français.
Quant à la TIRU, elle fut utilisée plusieurs décennies. Certains jours pendant lesquels le vent soufflait vers la ville, une odeur de soufre émanant des cheminées était nettement perceptible ! L’une des cheminées s’effondra sur elle-même rongée de l’intérieur par les acides. L’ensemble fut démoli pour laisser place à des immeubles de bureaux au XXIe siècle.
Depuis 2009, l’Isséane, quai du Président-Roosevelt (ci-dessous), incinère les ordures de vingt-cinq communes, sans aucune cheminée et derrière une façade végétalisée. P. Maestracci
L'Isséane, quai du Président-Roosevelt, à Issy. © XDR |
11 décembre 2022
L'Église évangélique arménienne d'Issy - une visite passionnante
Ce vendredi 9 décembre après-midi, une vingtaine d'Historimiens étaient reçus dans le temple de l'Église évangélique arménienne, situé au 28, avenue Bourgain à Issy-les-Moulineaux.
Vue de l'église depuis l'avenue Bourgain. © PCB |
Le pasteur Joël Mikaelian (ci-dessous) nous accueille à l'entrée. Un petit historique nous replonge dans l'histoire de ces Arméniens victimes d'un terrible génocide en 1915 et dont un grand nombre vont trouver refuge, dans les années 1923, à Issy-les-Moulineaux.
La salle de culte. © PCB |
Deux églises sont construites : l'église apostolique Sainte-Marie-Mère-de-Dieu, inaugurée en 1975, au 6, avenue Bourgain que l'on a eu la chance de visiter en 2012, et l'Église évangélique arménienne (ci-dessus) que l'on découvre cet après-midi-là. A l'origine, en 1946, il existait à cet emplacement une grande maison bourgeoise. Elle fut achetée par l'Église et aménagée.
La khatchkar © A. Bétry |
Les Historimiens dans la salle paroissiale. ©PCB |
L'espace jeunesse. © PCB |
La bibliothèque. © PCB |
L'Église évangélique arménienne, côté avenue Victor-Cresson. © PCB |
7 décembre 2022
Histoire des rues d'Issy - la rue Rabelais
La rue Rabelais, côté des numéros pairs. |
Mais pourquoi une rue Rabelais à Issy ? De fait, elle se situe sur le chemin de Meudon. Or, il se trouve que François Rabelais (1494-1553) reçut à la fin de sa vie la cure de Meudon où il ne vint probablement jamais. Il renonça d’ailleurs à ce bénéfice ecclésiastique peu avant sa mort.
François Rabelais. © XDR |
La rue Rabelais n’a, du côté des numéros pairs, que des pavillons de styles variés. En revanche, sur le trottoir d’en face, se succèdent des bâtiments militaires puis des équipements collectifs après le passage piétonnier Paul Assens. S'y trouvent notamment le Boulodrome, au n° 9, et
Les travaux du stade Alain Mimoun. Au fond, les immeubles arrondis de l'écoquartier du Fort. |
« Mieux est de rire que de larmes écraser
Pour ce que rire est le propre de l’homme,
Vivez joyeux ! »
4 décembre 2022
De la baguette de pain… à la trompe de chasse
© XDR |
En ce 30 novembre 2022, la baguette de pain vient d'être classée au Patrimoine immatériel de l'Unesco, aux côtés d'autres savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel, dont font partie les arts du spectacle, les rituels et événements festifs ou les pratiques sociales. Ainsi aux côtés de la baguette, on trouve l'art de la perle de verre (2020), le carnaval de Granville (2016) ou l'alpinisme (2019).
Le Rallye Trompes de Bonnelles à Issy, en septembre 2021. © A. Bétry |
Mais on trouve aussi l'art musical des sonneurs de trompe, classé en 2020. et dont Issy-les-Moulineaux peut être fier. Souvenez-vous des Journées du patrimoine de 2021 ! Les sonneurs du Rallye Trompes de Bonnelles (ci-contre), venus de Rambouillet, nous ont donné un magnifique concert, jouant notamment un morceau signé du prince Louis François de Conti, petit-fils du Grand Conti.
Le Cercle de Dampierre à Issy-les-Moulineaux. © XDR |
29 novembre 2022
Le NIDA expose les photos de la Naissance du Cœur de Ville
Les photos de Michel au 1er étage du NIDA. © PCB |
Au rez-de-chaussée, on trouve un grand restaurant, et un petit espace de coworking. C'est d'ailleurs par là que l'on a accès aux étages supérieurs.
L'un des oiseaux de Mantra. © PCB |
L'entrée du NIDA, avec son restaurant au rez-de-chaussée. Promenade du Cœur de ville. © PCB |
24 novembre 2022
Les Vikings à Issy - 24 novembre 885
Issy, en bordure de Seine, est depuis des siècles un passage incontournable vers Paris, la capitale. Les Anglais pendant la guerre de Cent ans en 1360, les Versaillais pendant la Commune en 1871, les troupes napoléoniennes en 1815… et les Vikings le 24 novembre 885, y passèrent.
Tout le monde connaît ces hommes venus du Nord, d'où leur nom de Normands, ces Vikings détruisant et pillant tout sur leur passage. Remontant la Seine, ils sont à bord de cent vingt bateaux en 845, d'autant en 856-57 et en 861, et plus de sept cents en 885. Ces bateaux (ci-dessous), que l'on appelle à tort drakkar, sont des knerri, des bateaux à fond plat maniés par des rameurs. Le drakkar désignait uniquement le dragon installé à la proue des navires, mais il est devenu le nom usuel de ces navires.
Les bateaux normands et, à la proue, le dragon ou drakkar. © XDR |
Chapiteau de l'église Saint-Étienne d'Issy. © PCB |
21 novembre 2022
René Quinton et Denis Thuriot… deux défenseurs de l'avion !
Delagrange sur le champ-de-manœuvre d'Issy, le 6 septembre 1908, devant René Quinton et Louis Barthou. © carte postale. |
Denis Thuriot. © XDR |
René Quinton. © XDR |
18 novembre 2022
Quatre générations de militaires à Issy-les-Moulineaux
Gilles Dutertre en 1971. © XDR |
Comme beaucoup de retraités, je me suis penché sur l'histoire et donc la généalogie de ma famille. Celle-ci, provenant de plusieurs régions de France et de Belgique, s'est retrouvée, entre 1900 et 1980, liée à l'histoire d'Issy-les-Moulineaux. Pendant cette période, relativement courte, ma famille a donné quatre générations de militaires dont il est question ici.
Au début étaient Léonard Vigne, 26 ans, et Rose dite Maria Lafond, 22 ans, qui s'étaient mariés en octobre 1899 à Soudaine-Lavinadière en Corrèze. Mais, en avril 1900, ils habitaient déjà Issy-les-Moulineaux. Le 16 juillet 1900 à 8 h du matin, au 67, rue Jean-Jacques Rousseau, est née ma grand-mère maternelle, Marguerite Vigne.
En 1914, Léonard Vigne, né le 20 février 1874, avait donc 40 ans. Il avait fait trois ans de service militaire au 13e Régiment d'Infanterie de Tulle de 1895 à 1898. Rappelé par le décret de mobilisation générale, il est incorporé le 2 août 1914 au 48e Régiment Territorial d'Infanterie à Châlons-sur-Marne, qui part dès le 5 août pour assurer la défense de la place forte de Verdun. D'emblée la guerre fait rage, les forts sont bombardés, à partir du 7 septembre les territoriaux sont sans communication avec le reste de la France ! Avec la victoire de la Marne, l'étau se desserre le 13 septembre et certains entrevoient déjà la fin de la guerre.
Au final, Léonard Vigne aura fait campagne contre l'Allemagne pendant quatre ans et demi, mais terminera la Première Guerre mondiale comme 2e classe et sans aucune décoration.
Henri Dupont
Après la guerre, le 15 mars 1919, sa fille Marguerite Vigne épouse à Issy-les-Moulineaux Henri Dupont, né à Marpent (Nord) le 22 mars 1892 (ci-dessous).
Mariage d'Henri Dupont avec Marguerite Vigne. © XDR |
Lui aussi, Henri Dupont, termine la guerre comme 2e classe et sans aucune décoration.
Louis Dutertre
Le 23 décembre 1922 à 22 h naît à Issy-les-Moulineaux, 26, avenue de Verdun (devenue depuis 26, allée Hoche), Ginette Dupont, ma mère, fille unique d'Henri Dupont et de son épouse Marguerite.
Le 23 décembre 1947, le jour de ses 25 ans, Ginette Dupont épouse à Issy-les-Moulineaux Louis Dutertre (ci-dessous), né à Brain-sur-Allonnes (Maine-et-Loire) le 21 octobre 1917.
Louis Dutertre en 1938. © XDR |
Je nais le 16 février 1949 à Paris XIIe. Mais, alors que j'ai 5 mois, mes parents viennent habiter au 35, rue Hoche, puis au 26, allée Hoche, sur le même palier que mes grands-parents. Je vais au jardin d'enfants de l'école Sainte-Clotilde, puis je fréquente l'école Anatole-France (ci-dessous), avant de poursuivre des études au Lycée Michelet à Vanves.
A la toute fin des années 1970, mes parents se sont installés en Touraine pour passer leur retraite, refermant ainsi la page isséenne.
NB : Le 6 novembre 2016, ma mère, Ginette Dutertre, qui aura 100 ans le 23 décembre 2022, a publié sur Historim « Mon quartier avant guerre - souvenirs de Ginette » :
14 novembre 2022
Sophie Marceau, l'archère d'Issy-les-Moulineaux
Dans son dernier film, Une femme de notre temps de Jean-Paul Civeyrac sorti en octobre 2022, Sophie Marceau, commissaire de police à Paris, manie l'arc comme une vraie pro (ci-dessous). Et, pourtant, elle n'avait jamais tiré … mais un entraînement intensif à l'Arc Club d'Issy - que certains Historimiens connaissent puisque nous y avions été invités en 2018 - lui a été des plus bénéfiques !
Sophie Marceau dans Une femme de notre temps. |
Ce que font peut-être les célèbres écuyers japonais qui pratiquent le Yabusame, hérité des samouraïs.
Merci à l'archère Alexandra qui, une fois encore, n'a pas oublié Historim. PCB
10 novembre 2022
11 novembre 1918 - Lettre de Francis Le Galle à ses proches
Cette lettre de deux pages a été confiée à Historim par l’Isséenne Françoise Barouch-Porzier, en hommage à son arrière-grand-père breton, Francis Le Galle, un soldat qui a combattu pendant la Première Guerre mondiale. Un grand merci pour cet émouvant témoignage.
Autoportrait. Francis porte la tenue bleu horizon et le casque. Il se dessine en train de fumer… un cigare américain ! |
Il écrit ensuite au verso de la lettre à ses beaux-parents : « Notre pays va redevenir français…Quel dommage que cela coûte si cher en hommes et en argent… Les derniers jours ont été durs et assez risqués. Maintenant les Boches sont occupés à enlever les mines qu’ils avaient posées… Chacune de leur mine contient environ 800 kg de cheddite [chlorate de potassium]… Je pense qu’on ne tardera pas à nous libérer et que nous pourrons bientôt être tous réunis. Si je pouvais être là pour Noël ce serait un succès. » Et il dessine, toujours sur le verso de la lettre, la famille telle qu'il la rêve (ci-dessous). Quatre adultes et cinq enfants du même côté de la table pour les mettre en valeur. Cette disposition fait penser à certains peintres comme Leonard de Vinci pour la Cène. Deux adultes trinquent, au champagne probablement, et les autres lèvent les bras en signe de victoire
La famille réunie sans lui, telle que Francis Le Galle en rêve. |
Francis Le Galle écrit à sa fille Louise, dite Louloute et à ses beaux-parents. Sa belle-mère est bretonne et son beau-père alsacien. Celui-ci avait fui sa région d’origine lors de l’offensive allemande de l’été 1870. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 impose l’annexion de l’Alsace-Moselle. Cela explique la première phrase (« Notre pays va redevenir français ») de la lettre à ses beaux-parents. Ceux-ci, installés en Bretagne loin des zones de combat, s’occupent de leurs petits-enfants Louise (Louloute) et Pierrot (Peyo).
Le 11 novembre, date de cette lettre, un armistice franco-allemand est signé dans un wagon à Rethondes, dans la forêt de Compiègne (Oise). L’Alsace et la Moselle redeviennent françaises. Mais, le 22 juin 1940, Hitler imposera dans le même wagon de Rethondes un armistice aux Français pour effacer l’humiliation de 1918. Le sort de l’Alsace-Lorraine bascule une fois de plus, mais ce ne fut pas la dernière. Françoise Barouch-Porzier et P. Maestracci.
6 novembre 2022
Jean-Baptiste de Grécourt, la princesse, le curé et le mouchoir
J.-B. de Grécourt. © XDR |
Protégé du duc d’Estrées et du duc d’Aiguillon, c'est probablement dans cet entourage aristocratique qu’il apprit l’anecdote ou qu’il l’imagina… avec beaucoup d'humour ! Ce conte de 32 vers, en rimes alternées, évoque une anecdote entre une princesse qui a besoin de son mouchoir que le curé, venu la voir, a caché en s’asseyant.
Arrivée chez Madame la Princesse de Conty, Seconde douairière.
Près de Paris est un village
Issy nommé, gentil château
Une Dame de haut parage
En fait l’ornement le plus beau.
Un jour le bon curé s’avise
La Princesse de venir voir,
Qui comme bonne et bien apprise
Ordonne au Curé de s’asseoir.
Notre hômme, sans y prendre garde,
En s’inclinant se trouve assis
Dans un fauteuil, où par mégarde,
Son mouchoir Madame avait mis.
Bientôt il voit que quelque chose,
Comme un linge lui pendoit.
Avec son chapeau tient très close
La porte qui trop s’étendoit,
Puis d’une main escamotée,
Vite il referma de son mieux
La toille mal empaquetée
Dont la vue eut choqué les yeux.
La sienne était mal avisée
Car il crut que c’était le bout
De sa chemise extravasée.
Ce n’étoit point cela du tout.
Voici la Princesse pressée
Par le besoin de se moucher
Et la compagnie empressée
Le mouchoir partout à chercher.
Un page avoit vû la méprise.
Le Curé confus de cela
Retira d’avec sa chemise
Le prisonnier et s’en alla.
Louise-Élisabeth, par P. Gobert. |
La princesse de Conti dont il est question est Louise-Elisabeth (ci-contre) mariée à Louis-Armand, décédé en 1727. Elle réside au château d'Issy (ci-dessous), acheté par la famille en 1699. Elle le lègue à son fils en 1764. Cette propriété n’a pas résisté aux combats de la Commune. Il n’en reste que la Galerie d’histoire du Musée Français de la Carte à Jouer et un abreuvoir dans une propriété privée de la rue Marcellin-Berthelot.
Le château des Conti. Il ne reste du portail que la partie gauche. © XDR |
Cette édition, publiée en 1748 (Nouveaux contes de M. de Grécourt, Nouvelle édition, première partie.A Londres, M DCC XLVIII), sans privilège royal n’a probablement pas été réalisée à Londres mais dans une imprimerie clandestine, comme ce fut le cas pour des ouvrages polémiques ou libertins. Elle est de cinq ans postérieure au décès de l’auteur.
P.S. Un grand merci à Patrick L. qui a eu la gentillesse et le réflexe de faire connaître ce conte isséen.
P. Maestracci.
Histoire des rues d'Issy - L'allée Maryse Bastié
Maryse Bastié. © XDR |
Autre vue de l'Allée Maryse Bastié. |
L'avionneur, Crispin Guest. |