Pour qu'Issy soit une vraie ville des médias, il lui fallait accueillir – cela va sans dire – des établissements d’enseignement supérieur voués aux secteurs de la communication, de la production audiovisuelle et de la presse. Comme, par exemple, Studec et Ina-Expert.
Studec (Studio école de France)
L’École s’est implantée dans le Parc Technopolis, 145, rue Jean-Jacques-Rousseau, qui s’inscrit harmonieusement dans le tissu urbain environnant : derrière la façade sur la rue, plus élevée, les circulations intérieures permettent de dégager clairement des espaces piétonniers importants évoquant la rue, la place, le square. L’endroit bénéficie par ailleurs de connexions rapides avec Paris, via le réseau routier et les quais, le RER C et le tramway T2.
Créé en 1983, Studec (Studio école de France) permet aux étudiants de découvrir les différents métiers de la radio et de l'audiovisuel - au micro, en régie ou dans les coulisses - avant de faire le choix d’une spécialisation : journaliste, technicien, réalisateur, voire producteur. Elle forme également au métier de Journaliste Reporter d'Images Monteur (JRIM).A chaque filière, son cursus et ses enseignements spécifiques. Citons, à titre d’exemple : prises de son (en studio et en extérieur), mise à l’antenne d’émissions, pour la section « technique/réalisation » ; apprentissage du prompteur, lancement de la programmation musicale et des pages publicitaires, pour la section « animation » ; techniques d’écriture (la dépêche, l’interview, le fait divers), maîtrise de la diction et de l’articulation au niveau de la voix, pour la section « journalisme ».
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Studec à Issy-les-Moulineaux. © F. Goutagneux |
Afin que les étudiants puissent effectuer au mieux l’apprentissage de leur future profession, l’école met à leur disposition de nombreux studios numériques équipés d’un matériel de pointe (tout type de console micro par exemple). De la même façon, elle favorise les stages pratiques dans les stations radios FM et généralistes (avec lesquelles elle a souvent des partenariats), ainsi qu’au sein des sociétés de production et des chaines de télévision.
Au programme initial, en effet, s’est aujourd’hui ajoutée une filière télévision qui dispense des formations adaptées aux techniciens réalisateurs (montage vidéo, prise de son et de vues) et aux animateurs (maîtrise d’outils comme la caméra et le prompteur, initiation aux fonctions de présentateur météo, chroniqueur tv, etc.).
INA Expert
Temple de l’image officiellement créé par la loi du 7 août 1974, l'Institut national de l'audiovisuel (INA) est chargé « de la conservation des archives, des recherches de création audiovisuelle et de la formation professionnelle » (article 3). En 1992 son domaine s’élargit puisque la loi du 20 juin étend le régime du dépôt légal à la télévision et à la radio, et le confie à l'INA.
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Rue Camille-Desmoulins, Issy. © XDR |
Parallèlement à cette fonction emblématique de centre de documentation audiovisuelle, l’INA a développé, dans le cadre de sa mission de formation (ci-dessus), une offre déclinée en 13 filières couvrant les métiers de l’audiovisuel et les médias numériques. Au travers de cours, de stages, et même de systèmes d’alternance, les programmes pédagogiques ne s’adressent pas aux seuls étudiants, mais aussi aux professionnels qu’ils accompagnent dans l’évolution de leurs parcours. Les qualifications concernées sont diverses : animateur radio, restaurateur numérique image, chargé de production, opérateur de prise de vues, journaliste reporter d’images média global, etc.
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L'entrée de l'INA à Issy. © F. Goutagneux |
L’école s’est d’abord installée dans le Val-de-Marne, à Bry-sur-Marne. Puis elle a déménagé une partie de ses activités à Issy-les-Moulineaux dans le « media-land » qu’est devenue notre ville, afin de se rapprocher de grandes entreprises de l’audiovisuel comme Eurosport, Canal +, etc. L’établissement isséen s’est orienté de préférence vers des filières peu gourmandes en moyens techniques (un plateau de media-training permettant d’apprendre à se comporter devant la caméra n’en a pas moins été installé). Cette orientation, qui privilégie les filières telles que Droit et réglementation de l’audiovisuel, ou Journalisme, n’est pas exclusive d’autres comme Gestion de production audiovisuelle, Montage et Animation.
Ce site isséen, en bordure de la rue Camille-Desmoulins (ci-contre), dénommée « American Street » après l’installation de nombreux sites de grandes sociétés américaines, a été inauguré en novembre 2013 par le maire d’Issy-les-Moulineaux, André Santini.
Parmi les centaines de documents d’archives numérisés dans son fonds (documentaires, fictions et magazines diffusés sur les chaînes publiques depuis le milieu des années 1950), figurent des séquences qui appartiennent au patrimoine audiovisuel isséen, comme :
- « Les Îles de la Seine – L’île Saint-Germain » (La France défigurée, 13 octobre 1973)
- « Inauguration de la Tour aux figures – Mitterrand/Dubuffet » (Journal télévisé - 20 h, 24 octobre 1988).
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Effondrement des carrières de 1961. © INA |
Florian Goutagneux
Prochain et dernier rendez-vous de notre série consacrée à "Issy, ville des médias" le 27 octobre, 18 h… tout en images !