Les choses s'accélèrent les 8 et 9 mai. Le Fort tombe. Les Versaillais se dirigent maintenant vers le centre du village d'Issy. Le couvent des Oiseaux puis le Séminaire sont les cibles suivantes. L'officier Eugène Hennebert raconte. Et, face à lui, un communard : le boxeur Joseph-Pierre Charlemont.
J.-P. Charlemont. ©XDR |
Maître d’armes, entraîneur de boxe française, engagé aux côtés des communards, Joseph-Pierre Charlemont publie en 1899 un ouvrage : la Boxe française, dans lequel il rappelle son passage à Issy.
« Le 8 mai, le fort d’Issy n‘était plus tenable. Les obus, les bombes crevaient les casemates, pulvérisaient les revêtements ; les remparts étaient totalement découverts, les artilleurs étaient tués en pointant leurs pièces ; les morts jonchaient le sol, les travaux d’approche des Versaillais touchaient presque le fort ; enfin on l’évacua.
« Toute la journée du 8, il y eut des combats isolés dans Issy… Formant une ligne demi-circulaire des Moulineaux à l’église, occupant l’église, les Versaillais prenaient à revers le couvent des Oiseaux ainsi que le séminaire qu’ils attaquaient en même temps de front et de flanc. Tout à coup, les Versaillais font irruption dans le couvent…
« Pendant l’attaque du couvent, des fédérés qui se reposaient dans les sous-sols, sous le perron, à l’intérieur du parc, n’entendirent pas les sonneries ; ils furent surpris par ls Versaillais et fusillés sur le champ ».
Charlemont s’était replié au carrefour de la Fontaine. Là, une forte barricade fermait la Grande-Rue pendant qu’une autre en travers de la rue de la Glaisière (actuelle rue Minard) concourait à la défense du carrefour.
« Enfin dans la nuit du 8 au 9, les Versaillais avaient tellement resserré leur ligne d’enveloppement, qu’il ne fut plus possible de résister sans courir le risque d’être cerné. Au petit jour, on évacua donc Issy, on rentra dans Paris, les tués et les blessés étaient portés sur des brancards… Le père Boutet, tué dans le couvent, fut oublié. »
Eugène Hennebert (1826-1896)
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