Mai 2021. Issy. |
28 mai 2021
Cygnes à Issy-les-Moulineaux
25 mai 2021
Bertrand Tavernier à Issy-les-Moulineaux
Bertrand Tavernier. © XDR |
22 mai 2021
Robert Marchand, à 109 ans, le cycliste nous a quittés !
Robert Marchand en pleine action… © XDR |
20 mai 2021
"L'Année terrible" de Victor Hugo - mai 1871
Victor Hugo © Nadar |
Vous avez suivi la Bataille d'Issy. Si le calme revient peu à peu dans les rues d'Issy et des Moulineaux, les combats ne sont pas terminés. Les Versaillais entrent à Paris, défendue par les communards et les fédérés de la Garde nationale. Du 21 au 28 mai, c'est la "semaine sanglante". Les barricades sont prises les unes après les autres ; les victimes se comptent par milliers ; les grands monuments parisiens brûlent : le palais des Tuileries, l'Hôtel de ville, le Palais de Justice…
Mai
18 mai 2021
Rue du Bateau-Lavoir, à Issy-les-Moulineaux
Plaques de rue |
Immeubles de la rue du Bateau-Lavoir. |
A l’autre extrémité de la rue, au numéro 12 a été construit le collège Georges Mandel, qui abrite plus de 450 élèves. Près du carrefour avec l’allée Gustave Eiffel, se dressent des immeubles d’habitation (ci-dessus) avec des commerces de bouche au rez-de-chaussée.
Derrière la façade vitrée de la Halle des Sports Christiane-Guillaume (ci-dessous), une bouffée d'air frais pour vaincre la Covid ; et, tout au loin, à l'arrière plan, la future Cité des Sports, en pleins travaux, où viendront s'entraîner les sportifs des Jeux olympiques de Paris 2024… une gorgée d'espoir !
Halle des Sports Christiane-Guillaume. |
Texte et photos P. Maestracci
15 mai 2021
La bataille d'Issy - parcours n° 2 - du Cimetière à l'Hôtel de ville
Nous voici réunis au cimetière pour notre deuxième - et dernière - visite-parcours consacré à la Bataille d'Issy de 1871. Nous partons, entre deux ondées, sur les traces des Versaillais à la reconquête d'Issy : deux groupes le vendredi 14 mai, deux autres le samedi 15 mai… Covid oblige !
L'Hôtel de ville, ancien Couvent des Oiseaux. © PCB |
Michel devant le Mur des communards. © PCB |
Le parc Henri Barbusse. © PCB |
Florian au cimetière. © A. Bétry |
Pascale en centre ville. © Alain Bétry |
12 mai 2021
La bataille d'Issy - la fin des combats de 1871
Le château d'Issy, en ruines, en 1871. © XDR |
Notre-Dame des bombes à la Solitude, près du Séminaire. © XDR |
8 mai 2021
La bataille d'Issy, 8 mai-12 mai 1871
Les choses s'accélèrent les 8 et 9 mai. Le Fort tombe. Les Versaillais se dirigent maintenant vers le centre du village d'Issy. Le couvent des Oiseaux puis le Séminaire sont les cibles suivantes. L'officier Eugène Hennebert raconte. Et, face à lui, un communard : le boxeur Joseph-Pierre Charlemont.
J.-P. Charlemont. ©XDR |
Maître d’armes, entraîneur de boxe française, engagé aux côtés des communards, Joseph-Pierre Charlemont publie en 1899 un ouvrage : la Boxe française, dans lequel il rappelle son passage à Issy.
« Le 8 mai, le fort d’Issy n‘était plus tenable. Les obus, les bombes crevaient les casemates, pulvérisaient les revêtements ; les remparts étaient totalement découverts, les artilleurs étaient tués en pointant leurs pièces ; les morts jonchaient le sol, les travaux d’approche des Versaillais touchaient presque le fort ; enfin on l’évacua.
« Toute la journée du 8, il y eut des combats isolés dans Issy… Formant une ligne demi-circulaire des Moulineaux à l’église, occupant l’église, les Versaillais prenaient à revers le couvent des Oiseaux ainsi que le séminaire qu’ils attaquaient en même temps de front et de flanc. Tout à coup, les Versaillais font irruption dans le couvent…
« Pendant l’attaque du couvent, des fédérés qui se reposaient dans les sous-sols, sous le perron, à l’intérieur du parc, n’entendirent pas les sonneries ; ils furent surpris par ls Versaillais et fusillés sur le champ ».
Charlemont s’était replié au carrefour de la Fontaine. Là, une forte barricade fermait la Grande-Rue pendant qu’une autre en travers de la rue de la Glaisière (actuelle rue Minard) concourait à la défense du carrefour.
« Enfin dans la nuit du 8 au 9, les Versaillais avaient tellement resserré leur ligne d’enveloppement, qu’il ne fut plus possible de résister sans courir le risque d’être cerné. Au petit jour, on évacua donc Issy, on rentra dans Paris, les tués et les blessés étaient portés sur des brancards… Le père Boutet, tué dans le couvent, fut oublié. »
Eugène Hennebert (1826-1896)
6 mai 2021
Napoléon est mort ! Vive l'empereur !
Napoléon est mort à Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Il n'est jamais venu dans notre commune au cours de sa vie. Mais…
Napoléon Mortier © XDR |
L.-A. Berthier © XDR |
Un autre maréchal d’Empire est propriétaire d’un domaine dans le quartier de la Ferme : il s'agit de Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), prince de Wagram (ci-contre).
Rallié à Louis XVIII, il se réfugie en Bavière pendant les Cent-Jours où il meurt. Son fils Napoléon-Louis devient sénateur sous le Second Empire.
J.-F. de Menou © XDR |
Un troisième militaire (ci-contre), Jacques-François de Menou (1750-1810), commande l’armée d’Egypte après le retour en France du général Bonaparte. Gouverneur général de Venise, il meurt dans la cité des Doges en 1810. Mais sa famille achète le domaine isséen qui avait appartenu aux de La Haye. La propriété correspond au terrain entre le boulevard Gambetta et les rues Vaudétard et Victor Hugo. Elle est vendue en 1827 à l’abbé Béranger qui crée l’orphelinat de Saint-Nicolas (actuel établissement scolaire La Salle-Saint-Nicolas).
Napoléon Ier, exilé à Sainte-Hélène - cette île lointaine dans l'Atlantique sud - est déjà bien malade lorsqu’il rédige son testament le 15 avril 1821. Deux paragraphes du chapitre I sont particulièrement significatifs. Le deuxième paragraphe n’a qu’une phrase devenue célèbre : « Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple que j’ai tant aimé. » Le quatrième s’adresse à l’Aiglon : « Je recommande à mon fils de ne jamais oublier qu’il est né prince français… Il ne doit jamais combattre ni nuire en aucune manière à la France. Il doit adopter ma devise, Tout pour le peuple français. » Dans la suite du testament, il lègue à son fils « des objets tels argenterie, lit de camp, armes, selles, éperons etc. »
Napoléon sur son lit de mort. © XDR |
P. Maestracci
Le Musée de l'Armée, en coopération avec la Fondation Napoléon, organise une exposition intitulée "Napoléon n'est plus", ouverte jusqu'au 19 septembre 2021. En attendant de pouvoir y admirer les œuvres en présentiel, en voici une visite virtuelle de plus de 20 minutes :
https://www.youtube.com/watch?v=WN8JK0BIwyE&t=12s
4 mai 2021
La bataille d'Issy - 4 mai 1871
Journalistes et photographes de presse sont au cœur des combats. En voici deux exemples.
Officier de marine, ce natif de Tournai en Belgique se tourne très vite vers la photographie qui le passionne. Il est l’un des rares à rester à Paris en 1871. Véritable reporter de guerre, il prend des clichés des monuments détruits, des barricades élevées par les communards, à Paris et en banlieue : Vanves, Drancy, Neuilly et… Issy.
A. Liébert. © XDR |
C’est ainsi que plusieurs clichés montrent notre ville d’Issy-les-Moulineaux, gravement touchée par les combats, notamment des photos du Fort en ruines comme celles vues précédemment. « Depuis fin avril, une à une les salves d'obus démontaient les pièces du fort d'Issy. On voit sauter en l'air les paniers garnis de terre, puis quelques pans de murs s'effondrent avec bruit ».
Il publie en 1872 un double-album, réunissant 100 photos de la période dont certaine sont publiées ici.
« Le fort d’Issy, entre les mains d’un assiégeant, devient terrible pour Paris. Il tient en échec le fort de Vanves et le fort de Montrouge, sur lesquels il peut diriger des feux plongeants. En même temps, il bat les bastions qui lui font face. Enfin, il domine la ligne sud…
« C’est à coup d’artillerie que nous dompterons la résistance des insurgés… Les insurgés ne prévoient peut-être pas tout le mal que le fort, devenu nôtre, va leur causer. Ils se disent : le fort est ruiné ; de ses six casernes, il ne reste que la carcasse d’une seule ; nous bombarderons la position à notre tour et ils n’y pourront pas tenir.
Les ouvrages du Fort anéantis. © A. Liébert |
« Le côté du fort qui regarde Paris n’ayant eu que peu à souffrir du bombardement, nous profiterons immédiatement de ces ouvrages.
1 mai 2021
La bataille d'Issy, 1er mai 1871
Victorine Brocher (1839-1921)
La garnison fédérée évacue le fort d’Issy… Victorine Brocher (ci-contre), se réfugie au petit séminaire [la Solitude de Saint Sulpice (ci-dessous)] tout proche :
Malheureusement, nous n’avons pas pu profiter de leur offre. Lorsque nous étions en train de manger, nous reçumes une décharge bien nourrie, toutes les vitres se brisèrent avec un fracas terrible. Nous étions bombardés presque à bout portant. Le séminaire tremblait sur sa base, c’était effrayant.
Le séminaire Saint Sulpice et la Solitude. © XDR |
« Le 4 mai, nous quittâmes Issy pour retourner à Paris. Lorsque nous défilâmes, notre drapeau en tête, percé par plusieurs balles et entouré d’un crêpe noir en signe de deuil, notre tristesse enthousiasma la foule, dans les rues, sur les boulevards […] on nous jeta des fleurs et des branches de feuillages ».
L’orgueilleuse redoute n’était plus un fort, à peine une position forte, un fouillis de terre et de moellons fouettés par le obus. Les casemates défoncées laissaient voir la campagne ; les poudrières se découvraient ; la moitié du bastion 3 était dans le fossé ; on pouvait monter à la brèche en voiture. Une dizaine de pièces au plus répondait à l’averse des soixante bouches à feu versaillaises ; la fusillade des tranchées ennemies visant les embrasures, tuait presque tous les artilleurs.
Georges Rist (1842-1889)
Georges Rist, évoqué par Lissagaray précédemment, est un ingénieur civil. Chef de bataillon du Génie durant la Commune de Paris, il défend jusqu'au bout - 8 mai 1871 - le fort d'Issy, aux côtés du commandant Julien, chef du 141e bataillon de la garde nationale. Voici quelques extraits de leur Journal :
7 mai : « … Nous recevons jusqu’à dix obus par minute. Les remparts sont totalement à découvert. Toutes les pièces, sauf deux ou trois, sont démontées… Il y a trente cadavres de plus… »
Et notre curé de l'église Saint-Étienne ? Il a rejoint sa cure fin février, raconté ce qui se passait en avril et voilà la suite de son témoignage.
« Le chaud de la bataille commença le 1er mai et dura jusqu’au milieu de la nuit du 8 au 9. Le lundi 1er mai, mon presbytère fut envahi par des gens de forte mauvaise mine. Ils me constituèrent prisonnier et me défendirent de sortir sous peine de mort. Les Communeux s’établirent dans mon rez-de-chaussée ; la salle à manger leur servait de corps de garde. Je m’étais réfugié dans la cuisine où je couchais avec Boëte mon sacristain, qui ne m’a pas quitté d’un instant. J’allais et je venais, sans être suivi, dans mon presbytère dans le jardin. Vers midi, j’escaladais le mur mitoyen de la Solitude, et je descendais au grand séminaire de Philosophie où je prenais mes repas.
Eudes. © XDR |
On se battait la nuit sur toutes les hauteurs ; la fusillade se rapprochait chaque soir. Je n’étais nullement inquiété dans mon presbytère. Les hommes de garde changeaient chaque jour. C’étaient pour la plupart de braves ouvriers fort étonnés et très ennuyés d’être si loin de leur ménage. Je leur servais de secrétaire (…)
« Le bombardement, soir et matin, devint si violent, qu’à partir de mercredi [3 mai], je dus abandonner le séminaire et rester chez moi… Cependant les Versaillais étaient entrés dans le parc d’Issy ; ils y ouvrirent des tranchées qui aboutirent bientôt sur la place du château. Il fut pris à la volée (ci-dessous). Le lendemain matin [4 mai], j’étais sur la terrasse de mon jardin, me chauffant au soleil avec quelques Communeux.
Le chateau en ruines. © XDR |
« Le 4 mai, je pus encore dire la messe ; j’avais mis une pierre sacrée sur une toute petite table dans ma chambre du premier ; deux bougies sur des chaises, mon missel à la main. Pendant le dernier évangile, un obus tomba sur le presbytère. La messe achevée, Boëte et moi, montâmes dans le grenier ; l’obus n’avait pas éclaté. Boëte alla le chercher et le porta avec révérence dans un seau d’eau. Nous-même résolûmes d’aller habiter la cave, et nous y portâmes des matelas et le nécessaire. Cette cave ouverte sur le jardin faisait casemate sur la cour d’entrée.
Issy bombardé devant l'église |
Intérieur de l'église. ©XDR |
« Le samedi [6 mai] Ce fut le tour de l’église (ci-dessous), il n’en resta plus que le gros œuvre. Quand j’y entrai le dimanche [7 mai] de grand matin, je trouvai l’orgue couché au milieu de la nef ; les toits de la voûte effondrés ; les poutres gisant par terre, mêlées aux chaises et à la chaire : tout était saccagé, le jardin était ravagé : des trous à enterrer des chevaux ; les meubles du presbytère passés par les fenêtres et pulvérisés ; mon linge éparpillé : mes longs bas de laine pendants aux branches des tilleuls, comme des grappes noires. Qu’il me suffise de dire qu’après le siège que nous avons subi, l’artillerie ramassa de quoi charger trois camions d’éclats d’obus et de mitraille ramassés dans ma cour, mon presbytère, l’église et le jardin.
« Le 7 mai, dimanche, fut tranquille. »