Jacques Madaule (ci-contre)… bien connu des Isséens. Il fut maire d'Issy, une place et un square portent son nom. Mais qui fut cet homme, né en 1898 à Castelnaudary, et mort à Paris en 1993 ?
Sa carrière d'étudiant
Jacques Madaule naît à Castelnaudary, dans l'Aude, dans cette maison au n° 28 rue de l'Horloge (ci-dessous). Son père est notaire.
Jacques Madaule naît à Castelnaudary, dans l'Aude, dans cette maison au n° 28 rue de l'Horloge (ci-dessous). Son père est notaire.
Maison natale, Castelnaudary. © XDR |
Jusqu'à l'âge de 7 ans, il fréquente le couvent Notre-Dame, dont il apprécie le cadre, comme il l'écrira plus tard dans son livre L'absent (Gallimard, 1973) : « On y voyait à cette époque un rideau de sapins qui marquait, disait-on, l'emplacement du bassin de Saint-Ferréol, un lieu mythique pour moi, un de ces endroits dont on vous parle toujours, mais qu'on ne voit jamais ».
Puis c'est l'école privée Soumet qu'il n'aime pas du tout. Enfin, le collège municipal, « sous la férule d'un professeur très sévère mais parfaitement
équitable » (L'absent). Il devient un excellent élève, comme le montre le palmarès de son collège des années 1914-1915 (archives Michel Dauzat) : prix en dissertation de français, en histoire et géographie, en sciences naturelles et en sciences physiques. Il passe l'agrégation d'histoire à Toulouse.
Il devient professeur dans différents lycées, dont le lycée Michelet de Vanves, (ci-dessous), tout proche d'Issy-les-Moulineaux où il termine sa carrière en 1958.
© P. Maestracci |
Sa carrière d'écrivain
L'écriture l'a toujours attiré. Il collabore à la revue Esprit, fondée en 1932 par Emmanuel Mounier dont il est un fervent admirateur.
Il écrit plusieurs livres sur Paul Claudel : le Génie de Claudel en 1933, le Drame de Paul Claudel en 1936, Claudel et le langage en 1968, Claudel et le dieu caché en 1969. De 1984 à sa mort, il préside la Société Paul Claudel.
L'écriture l'a toujours attiré. Il collabore à la revue Esprit, fondée en 1932 par Emmanuel Mounier dont il est un fervent admirateur.
Il écrit plusieurs livres sur Paul Claudel : le Génie de Claudel en 1933, le Drame de Paul Claudel en 1936, Claudel et le langage en 1968, Claudel et le dieu caché en 1969. De 1984 à sa mort, il préside la Société Paul Claudel.
Il rédige une Histoire de France, publie son autobiographie en 2 tomes, ne cesse d'écrire. Il reçoit plusieurs prix littéraires au cours de sa carrière, notamment en 1973 le Grand prix national des Lettres pour l'ensemble de son œuvre.
Sa carrière politique
A la Libération, il rejoint le Mouvement Républicain Populaire (le MRP), à la fois centriste et démocrate-chrétien, un parti politique créé en 1944. C'est sous cette étiquette qu'il devient conseiller municipal puis maire d'Issy-les-Moulineaux en avril 1949 à l'âge de 50 ans, élu à une voix près… une élection qu'il qualifie de "passablement tumultueuse".
A la Libération, il rejoint le Mouvement Républicain Populaire (le MRP), à la fois centriste et démocrate-chrétien, un parti politique créé en 1944. C'est sous cette étiquette qu'il devient conseiller municipal puis maire d'Issy-les-Moulineaux en avril 1949 à l'âge de 50 ans, élu à une voix près… une élection qu'il qualifie de "passablement tumultueuse".
Cette photo (ci-dessus), parue dans le bulletin municipal d'Issy-les-Moulineaux de 1951, montre le Maire Jacques Madaule (au centre), entouré de ses adjoints : de gauche à droite, M. Bessol, M. Goret, M. Savary, M. Leca (futur Maire), M. Sevestre et M. Debès.
Dans le même bulletin municipal, Jacques Madaule s'exprime sur la politique qu'il mène dans la commune depuis déjà deux ans : « Une ville comme Issy-les-Moulineaux forme une communauté de fait, où les intérêts de tous sont solidaires, beaucoup plus parfois qu'ils ne consentent à le reconnaître. Le chômage, les grèves, la misère ouvrière retentissent sur le commerce local […] Il appartient à la Municipalité de se rendre compte de ces besoins et de ces solidarités, et de les servir par les actes. C'est particulièrement le rôle du Maire, lequel doit toujours être prêt à oublier les divisions et les subdivisons partisanes ».
En 1952, il rompt avec le MRP pour rejoindre le Mouvement de la Paix qui réunit progressistes et communistes. Il reste à la mairie jusqu'en 1953, Bonaventure Leca lui succédant.
Fondateur avec d'autres de l'Amitié judéo-chrétienne de France en 1948, qui œuvre pour « que soit éradiqué l'antijudaisme ancestral », il en prend la présidence jusqu'en 1975.
Fondateur avec d'autres de l'Amitié judéo-chrétienne de France en 1948, qui œuvre pour « que soit éradiqué l'antijudaisme ancestral », il en prend la présidence jusqu'en 1975.
Après avoir vécu à Issy-les-Moulineaux plusieurs années, il s'installe à Paris. C'est là qu'il meurt en 1993. Ses obsèques sont célébrées le jeudi 25 mars, à l'église Saint-Étienne d'Issy-les-Moulineaux. Il repose depuis au cimetière du Montparnasse, dans la 3e division. PCB
PS. Un grand merci à Michel Dauzat, président du Centre Lauragais d'Études Scientifiques de Castelnaudary, qui m'a apporté de nombreux renseignements sur la vie de Jacques Madaule. A signaler l'article de Paul Tirand « Jacques Madaule (Castelnaudary 1898-1993 Paris), un homme de dialogue et de paix » dans la revue à paraître en février 2021 Pages lauragaises 11 (ci-contre).
Pour tout savoir sur la Place Madaule à Issy, le 16 janvier, 18h, sur le site.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire