Quelle histoire ! On en parla dans toutes les cours d'Europe… Et pour cause !
Le comte Bussy-Rabutin. © XDR |
Le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693), écrivain, lieutenant-général des armées de Louis XIV (ci-contre), cousin de la marquise de Sévigné, organise en août 1648 l'enlèvement, ni plus ni moins, de Madame de Miramion (1629-1696), une très riche veuve âgée de 20 ans à peine (ci-dessous).
Mme de Miramion. © BNF |
La France est alors en pleine effervescence à cause de la Fronde qui secoue les milieux parlementaires. M. de Choisy, le grand-père de la jeune Mme de Miramion, décide alors d'emmener toute la famille dans sa maison de campagne, à Issy, une région vantée par Mme de Sévigné elle-même qui s'extasiait sur les rossignols qu'on pouvait écouter et l'épine blanche qu'on pouvait admirer
Un beau jour, l'on fait croire à Bussy-Rabutin que la jeune femme est amoureuse de lui mais n'ose pas se déclarer. Qu'à cela ne tienne. Il monte avec quelques hommes de main un enlèvement très bien orchestré. Mme de Miramion quitte Issy de bon matin, le 7 août 1648, pour faire ses dévotions au Mont-Valérien avec, dans son carrosse, comme le voulait l'usage, "sa belle-mère, un écuyer et deux demoiselles", accompagné d'un valet de pied et de quatre valets à cheval.
Un attelage au temps de Louis XIV. © XDR |
Avant d'arriver à destination, le carrosse est attaqué par une vingtaine d'hommes à cheval. Mme de Miramion, une servante et son écuyer sont enlevés et conduits à toute vitesse, malgré leurs protestations, au château de Launay, résidence des Bussy-Rabutin. Là, un chevalier de l'ordre de Malte lui explique le pourquoi du comment. "C'est Monsieur le comte de Bussy-Rabutin qui nous a assurés que c'était de votre consentement". Mme de Miramion s'écria : "Ce qu'il vous a dit est faux. Jamais je ne l'épouserai."
Épilogue
Alors, après vingt-quatre heures de tergiversations, on libère la jeune femme ; un carrosse la ramène chez elle et le comte de Bussy-Rabutin est poursuivi en justice pour dommages et intérêts. Mme de Miramion consacrera ensuite sa vie à aider les pauvres. Elle fondera la Communauté des Filles de Sainte-Geneviève, dont les membres portent le nom de Miramionnes. Quant à Bussy-Rabutin, il se retirera dans ses terres pour écrire, notamment l'Histoire amoureuse des Gaules, et deviendra membre de l'Académie française en 1665. PCB
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