31 octobre 2020

Réponse - Des lamelles métalliques


© P. Maestracci

Il s'agit en fait de la façade, rue Guynemer, de l'immeuble du siège social français de Nestlé, que l'on peut découvrir dans la vue en perspective (ci-dessous).

Façade du siège social de Nestlé, rue Guynemer. © P. Maestracci


Il se situe entre la rue du Colonel Avia (Paris 15e) et les numéros 12 à 40 de la rue Guynemer, à Issy-les-Moulineaux. Cet ensemble de bureaux a été conçu par le cabinet d'architectes Arte Charpentier. Il 'agit d'une réhabilitation spectaculaire d'un immeuble datant de plusieurs décennies. Seule la structure en béton a été conservée ; les lamelles métalliques forment un spectaculaire jeu optique de lignes brisées qui se croisent. Elles décorent sans gêner le regard et la lumière.  P. Maestracci.

25 octobre 2020

Jeu - Des lamelles métalliques

 On change totalement d'atmosphère pour ce nouveau "nez en l'air"…  le 1000e article publié sur notre site  !  

Où se trouve donc cette façade ultra contemporaine ? Et à qui appartient-elle ? 

© P. Maestracci

Réponse le 31 octobre, 18 h

23 octobre 2020

Réponse - une bien jolie petite garçonne

© P Maestracci
 Alors, vous avez trouvé… Ce n'était vraiment pas évident.  

Cette œuvre en noir et blanc, de format A3 et caractéristique du Street Art, est anonyme. Elle orne discrètement l’entrée du pont du boulevard des Îles (ci-dessous). Celui-ci joint l’île Saint-Germain à la place de la Résistance en franchissant le petit bras de la Seine. Regardez-bien au centre de la photo sur le parapet.


© P. Maestracci

C’est le portrait d’une coquette jeune femme qui tient de sa main gantée une cigarette au bout d’un fume-cigarette. Ses cheveux courts retenus par un bandeau encadrent le visage en forme de cœur. Son regard sous la frange est direct. Cela fait irrésistiblement penser à La Garçonne, titre du roman de l’écrivain français Victor Margueritte paru en 1922. De plus, elle ressemble nettement à l’actrice états-unienne Louise Brooks (1906-1985) devenue célèbre grâce au film Loulou qui sort en 1929
Le mot garçonne est un néologisme des Années folles pour le féminin de garçon. Auparavant, on utilisait le mot polysémique garce comme féminin de gars.
Dans les années Vingt, les revendications féministes reprennent celles des suffragettes britanniques qui revendiquent le droit de vote dès 1903. La mode féminine évolue en parallèle pour libérer le corps : les robes raccourcissent au genou, les corsets disparaissent  et les cheveux sont coupés courts. 
Cette Garçonne isséenne est placée pour être vue seulement par piétons et cyclistes traversant le pont vers la place de la Résistance bordée essentiellement d’immeubles de bureaux. On y voit la rue du Docteur Lombard dans l’axe du pont sous l’immeuble et à droite, la rue Jean-PierreTimbaud. P. Maestracci.



Prochain rendez-vous le 25 octobre, 18 h.

19 octobre 2020

Jeu - Une jolie petite garçonne

Les vacances de la Toussaint continuent et… le "nez en l'air" aussi. A vous de jouer !

Et, pour commencer, restons dans le spectacle musical des Journées du patrimoine consacré aux "années folles". C'était au temps des garçonnes. Celle-ci est bien jolie, mais où peut-on la voir ? 

 

© P. Maestracci

Réponse le 23 octobre, 18 h.

17 octobre 2020

La Rue d'la Dé, vue par J.-B. Merlino aux Épinettes

Profitez de ces vacances de la Toussaint pour aller admirer les dessins originaux de Jean-Baptiste Merlino - que les Historimiens connaissent bien. Rappelons qu'il a témoigné en mars 2015 sur le site d’Historim et qu’une exposition précédente de ses œuvres eut lieu à l’Espace Icare en octobre 2018.

Les dessins de J.-B. Merlino
à la Maison de quartier des Épinettes.

C'est dans la Maison de quartier des Épinettes que  Julien Tassery, Commissaire de l’exposition, a mis au point pendant la période de confinement du printemps  dernier, cette manifestation sur le thème de la littérature Jeunesse mise à l’honneur en ce mois d’octobre 2020. Il a choisi deux séries d’originaux portant sur l’histoire isséenne.. 

Une salle est consacrée aux planches de Jeff de la bande dessinée de Jeff et Christain Godard, Les Aventuriers du Cyberp@ssé, Sam, Issy et Maintenant (Editions Glenat, 2002). 
La grande salle (ci-dessus), elle, présente cinq panneaux regroupant le travail de M. Merlino sur la rue de la Défense où il passa sa jeunesse. Cette rue proche débouche sur l’esplanade des Épinettes. Le livre La Rue d’la Dé…illustrée est paru en 2007 aux Éditions SIGEST ; il est, hélas, épuisé.

L’exposition dans la Maison de quartier des Épinettes se tient tout le mois d’octobre aux horaires  habituels (lundi, mardi et jeudi de 17 à 19h, mercredi de 10 à 19 h). En dehors, il faut contacter le commissaire de l’exposition, julien.tassery@ville-issy.fr. Merci à lui pour son accueil prévenant. P. Maestracci

14 octobre 2020

Visite au Fort d'Issy - 10 octobre 2020

Dans le fort, devant un canon, témoin de la guerre de 1870.
© A. Bétry

Il faisait beau ce samedi 10 octobre 2020 au Fort, dans les Hauts d’Issy, pour cette visite bien sympathique. Nous étions divisés en deux groupes, masqués, afin de suivre les normes sanitaires. Les deux groupes sont partis chacun de leur côté et ne se sont jamais croisés. Mais le programme fut le même.
 
Le plan du Fort et la façade
de la piscine. © A. Bétry

La construction
De l’histoire, pour commencer, bien sûr. On sait tout maintenant depuis la construction du Fort jusqu’à sa destruction pendant la Commune de Paris. De ce bastion pentagonal de 170 mètres de côté, édifié entre 1840 et 1845 pour protéger Paris, il reste le chemin de ronde, les casemates et autres poudrières, occupées aujourd’hui par des commerces et des lieux publics. Un plan permet de se repérer aujourd'hui (ci-contre).
 Un escalier permet de monter sur le chemin de ronde et, de là, on a une vue superbe… derrière les arbres en ce moment de l’année. Mais il faudra y retourner cet hiver. C’est au cours de cette promenade que l’on découvre les quelque 80 lopins de terre cultivés par les habitants du quartier. Dans l’un d’entre eux, quelques tomates encore et, même, un potiron !
 
La guerre de 1870-71
Le Fort est aussi bien connu par les Isséens pour son action pendant la guerre de 1870, puis la Commune de 1871… qu’Historim a longuement déjà évoqué dans pas moins de 15 articles. Nos conférenciers nous montrent, bien sûr, le Merle moqueur du sculpteur Christian Renonciat, entouré de boulets de canon (ci-dessous) - on en a retrouvé plus de 3000 - , que l’on peut admirer au pied de la médiathèque le Temps des Cerises qui nous accueille le temps de découvrir des photos du Fort pendant la guerre de 1870.

Le Merle moqueur, de Christian Renonciat. © PCB

On découvre aussi, sur un mur du bastion, les restes d’un canon en bronze (en haut), retrouvé dans les décombres. Sachez que, pour les 150 ans de la Commune d’avril-mai 1871, la ville va organiser un certain nombre d’événements marquants tout au long de l’année 2021. On vous indiquera, bien entendu, l’agenda.
 
L'éco-quartier connecté
Dernière étape de l’histoire du Fort… et non des moindres, la construction de l’éco-quartier connecté dans les années 2010 : 1600 logements dans des immeubles ovales (conçus pour ressembler à une souris d’ordinateur !) ; 18 bâtiments collectifs, dont le Temps des Cerises, un supermarché, une librairie, une boulangerie, etc. ; des équipements sportifs, des écoles, un lycée… et la DGGN (la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale), évoquée par Florian.   

Verdure, immeubles ovales connectés. © A. Bétry

Ce nouveau quartier se veut totalement écologique : l’école Louise Michel, par exemple, est construite en bois et en paille ; le chauffage urbain recourt à la géothermie : l’eau chaude provient directement du sous-sol grâce à deux puits creusés à plus de 700 mètres de profondeur ; la collecte des déchets s’effectue par pneumatique comme on a pu le voir.

Le jardin japonais. © PCB
Piétons et cyclistes sont prioritaires même sur la rue qui tourne autour des immeubles ; les chemins qui traversent le Fort sont bordés d’arbres fruitiers ; et un magnifique jardin japonais (ci-contre) où se mêlent l’eau, le bois et la pierre, borde la piscine feng sui Aquazema, où là aussi le bois et les formes rondes sont la norme.

Le Fort se veut aussi connecté, comme on peut le voir avec la fresque du passage piétonnier de la rue du Général Guichard : la spirale de Fibonacci (ci-dessous), œuvre de Mehdi Sibille, référence au nombre d’or et à l’informatique, comme l’explique si bien Pascale !

La spirale de Fibonacci. © M. Julien

Dernière étape
La découverte de ce quartier hors norme s’est terminée, pour certains, chez notre Historimienne Rose qui tient depuis un an un restaurant libanais, My Green Liban, installé à l’entrée du Fort dans une casemate (à droite sur la photo ci-dessous). Allez-y, vous y découvrirez des plats typiquement libanais et une bière artisanale venue tout droit du Liban - à boire avec modération, bien sûr !

L'entrée du Fort, côté rue du Fort. Le restaurant My Green Liban (à droite). © PCB

11 octobre 2020

Apollinaire et les avions

Ader. © XDR
 

Issy-les-Moulineaux, berceau de l'aviation, voit au début du XXe siècle les essais se succéder sur le champ de manœuvres. Mais à cette époque, on parle d'aéronefs ou d'aéroplanes. Et, pourtant, le mot "avion", du latin avis signifiant oiseau, existait déjà. On a aussi dit qu'il était composé de ces 5 lettres : Appareil Volant Imitant l'Oiseau Naturel !

C'est un certain Clément Ader (1841-1925) qui, en 1890, l'utilise lorsqu'il dépose le brevet d'invention de son premier objet volant "plus lourd que l'air", baptisé l'Avion (ci-dessous). Et puis, on oubliera le mot…



L'Avion de Clément Ader (en haut). © XDR

… sauf que, en 1910, l'écrivain et poète Guillaume Apollinaire (1880-1918), féru d'aviation, décide de réhabiliter et Clément Ader et le mot avion dans son poème l'Avion.

Français, qu’avez-vous fait d’Ader l’aérien ?
Il lui restait un mot, il n’en reste plus rien.

Quand il eut assemblé les membres de l’ascèse
Comme ils étaient sans nom dans la langue française
Ader devint poète et nomma l’avion.

Ô peuple de Paris, vous, Marseille et Lyon,
Vous tous, fleuves français, vous françaises montagnes,
Habitants des cités et vous, gens des campagnes,
L’instrument à voler se nomme l’avion.

Cette douce parole eût enchanté Villon,
Les poètes prochains la mettront dans leurs rimes.

Non, tes ailes, Ader, n’étaient pas anonymes.
Lorsque pour les nommer vint le grammairien
Forger un mot savant sans rien d’aérien,
Où le sourd hiatus, l’âne qui l’accompagne
Font ensemble un mot long comme un mot d’Allemagne.

Il fallait un murmure et la voie d’Ariel
Pour nommer l’instrument qui nous emporte au ciel.
La plainte de la brise, un oiseau dans l’espace
Et c’est un mot français qui dans nos bouches passe.

L’avion ! L’avion ! qu’il monte dans les airs,
Qu’il plane sur les monts, qu’il traverse les mers,
Qu’il aille regarder le soleil comme Icare
Et que plus loin encore un avion s’égare
Et trace dans l’éther un éternel sillon
Mais gardons-lui le nom suave d’avion
Car du magique mot les cinq lettres habiles
Eurent cette vertu d’ouvrir les ciels mobiles.

Français, qu’avez-vous fait d’Ader l’aérien ?
Il lui restait un mot, il n’en reste plus rien.


Apollinaire.  © XDR


Heureusement le mot avion existe toujours aujourd'hui. Alors que la Covid se propage dans le monde entier, savez-vous que Guillaume Apollinaire (ci-contre), engagé dans la Première Guerre mondiale, a été déclaré "mort pour la France", alors qu'il fut victime de la grippe espagnole, comme 400 000 de nos concitoyens, civils et militaires confondus. PCB



8 octobre 2020

Rue Delahaye à Issy-les-Moulineaux

Partons une nouvelle fois à la découverte des rues isséennes. La rue Delahaye, dans le quartier Centre Ville-Corentin Celton, mesure environ 80 mètres de long et forme un angle droit entre la rue du Gouverneur Général Éboué et la rue Danton.

Elle rappelle le souvenir d’une riche famille de propriétaires isséens du XVIIe siècle, la famille de La Haye. L’orthographe du nom de ces nobles a été simplifié pour baptiser la rue. La famille de La Haye a succédé aux seigneurs de Vaudétard à Issy. 


Le logis Vaudétard. Aquarelle de Christian Benilan.

Leur belle propriété, que l'on découvre ci-dessus dans une des nombreuses aquarelles de l'architecte Christian Bénilan, se trouvait entre les actuelles rues Vaudétard, Général Leclerc et Victor Hugo. C’est chez eux, en 1659, que  fut donnée la première représentation du premier opéra français, La Pastorale d’Issy.  Les pierres tombales des de La Haye, signes de richesse et de notoriété, se trouvent encore  dans le bas-côté gauche de l’église Saint-Étienne.


Rue Delahaye. © P. Maestracci

La rue Delahaye, à quelque distance de leur maison de plaisance, est par contraste bien modeste. Elle regroupe un ensemble pavillonnaire qui ne compte que six numéros pairs et qui fait face à un chantier en cours. Ci-contre : les numéros de 2 à 10, vers les immeubles de la rue du Général Éboué !

Il est prévu, après la démolition des bureaux vétustes, d'y construire une résidence pour personnes âgées de près de 200 logements sur sept niveaux (Permis de construire de 2016). À suivre donc. P. Maestracci



4 octobre 2020

Enlèvement à Issy - 1648

 Quelle histoire ! On en parla dans toutes les cours d'Europe… Et pour cause !

Le comte Bussy-Rabutin. © XDR


Le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693),  écrivain, lieutenant-général des armées de Louis XIV (ci-contre), cousin de la marquise de Sévigné, organise en août 1648 l'enlèvement, ni plus ni moins, de Madame de Miramion (1629-1696), une très riche veuve âgée de 20 ans à peine (ci-dessous).





Mme de Miramion. © BNF



La France est alors en pleine effervescence à cause de la Fronde qui secoue les milieux parlementaires. M. de Choisy, le grand-père de la jeune Mme de Miramion, décide alors d'emmener toute la famille dans sa maison de campagne, à Issy, une région vantée par Mme de Sévigné elle-même qui s'extasiait sur les rossignols qu'on pouvait écouter et l'épine blanche qu'on pouvait admirer







Les faits
Un beau jour, l'on fait croire à Bussy-Rabutin que la jeune femme est amoureuse de lui mais n'ose pas se déclarer. Qu'à cela ne tienne. Il monte avec quelques hommes de main un enlèvement très bien orchestré. Mme de Miramion quitte Issy de bon matin, le 7 août 1648,  pour faire ses dévotions au Mont-Valérien avec, dans son carrosse, comme le voulait l'usage, "sa belle-mère, un écuyer et deux                     demoiselles", accompagné d'un valet de pied et de quatre valets à cheval. 

Un attelage au temps de Louis XIV. © XDR

Avant d'arriver à destination, le carrosse est attaqué par une vingtaine d'hommes à cheval. Mme de Miramion, une servante et son écuyer sont enlevés et conduits à toute vitesse, malgré leurs protestations, au château de Launay, résidence des Bussy-Rabutin. Là, un chevalier de l'ordre de Malte lui explique le pourquoi du comment. "C'est Monsieur le comte de Bussy-Rabutin qui nous a assurés que c'était de votre consentement". Mme de Miramion s'écria : "Ce qu'il vous a dit est faux. Jamais je ne l'épouserai." 

Épilogue

Alors, après vingt-quatre heures de tergiversations, on libère la jeune femme ; un carrosse la ramène chez elle et le comte de Bussy-Rabutin est poursuivi en justice pour dommages et intérêts. Mme de Miramion consacrera ensuite sa vie à aider les pauvres. Elle fondera la Communauté des Filles de Sainte-Geneviève, dont les membres portent le nom de Miramionnes. Quant à Bussy-Rabutin, il se retirera dans ses terres pour écrire, notamment l'Histoire amoureuse des Gaules, et deviendra membre de l'Académie française en 1665.                        PCB