27 février 2020

La Salle-Saint-Nicolas, une école d'Issy - visite du 4 février 2020


Statue de Jean-Baptise La Salle, devant
l'école La Salle-Saint Nicolas, d'Issy. © A. Bétry
Cette visite a été organisée par Denis, trésorier d’Historim. Notre guide tout au long de la matinée est Alain Solassol (ci-dessous), président de l’Association des Anciens élèves fondée en 1881, passionné par son sujet et auteur d’un livre et d’un film sur Saint-Nicolas. En outre, il a plongé dans les archives et, pour l’instant,  est remonté jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Michel Quinton. © PCB
Alain Solassol. © A. Bétry
Le directeur de l’établissement, Michel Quinton (à droite), le qualifie de « cheville ouvrière pour l’implantation dans Issy-les-Moulineaux, l’histoire et la mémoire ». Il a ensuite rappelé que Saint-Nicolas est implanté à Issy-les-Moulineaux depuis 190 ans et que son objectif est « d’être ancré dans la ville ». Il fait ensuite une présentation pédagogique illustrée par un diaporama.
Les élèves dans les nouveaux locaux.
© A. Bétry


Les élèves.
Nos Historimiens, au nombre d'une petite vingtaine, vont pouvoir découvrir la vie du l'établissement, de l'intérieur. Les élèves sont environ 1000 jeunes en formation (dont 200 internes) avec « une forte dimension technologique ». De l’origine jusqu’en 1987, il n’y avait que des garçons. La mixité a progressé depuis. Les filles, aussi nombreuses que les garçons au collège, le sont moins au lycée et encore pas assez au niveau supérieur. Elles représentent le quart des internes. Certaines font partie de l’Académie Bernard Diomède consacrée au football !


© A. Bétry

Niveaux scolaires 
Si l’école primaire a disparu, le collège existe toujours avec 220 jeunes (peu d’Isséens et 80 internes).

Les efforts portent sur « l’ouverture pédagogique » avec des cours-passerelles en groupe de 15 élèves, du tutorat entre élèves de 3e et de 6e ou par des étudiants de l’ISEP logés dans un étage de l’internat et qui assurent 2 heures de soutien par semaine.

Le lycée offre un enseignement général et technique avec « professionnalisation à la carte » (ci-contre) : Sciences de l’ingénieur, Technologie de l’Innovation et du Développement durable, Bac pro en Systèmes numériques, quatre BTS (dont une formation reconnue en Sécurité) etc. Un espace de 4000 mètres carrés est consacré au numérique et à la technologie pour la création de prototypes comme une main articulée primée dans un concours français. 
Les étudiants (ci-dessous), qui disposent chacun d’une tablette, travaillent en équipe avec des partenaires extérieurs ou viennent travailler sur leur projet pendant les petites vacances.

Sortie de classe ; direction : la salle à manger. © A. Bétry

Les locaux contemporains
Il y eut une déconstruction/reconstruction à la fin du XXe siècle. Le nouveau bâtiment, le long de la rue Victor Hugo, a une forme de navire avec des coursives extérieures. Une résidence pour Seniors, les Hespérides, occupe l’emplacement de l’ancienne chapelle dont il ne reste que l’orgue et qui bénéficiait d’une structure Eiffel. 

Les colonnes Eiffel. © A. Bétry
L’entrée actuelle se fait au niveau d’un rez-de-chaussée au-dessus de deux étages et d’un vaste gymnase. Les étages supérieurs sont occupés par des salles de classe. 

L’accès à l’auditorium circulaire de 220 places (ci-dessous), dans la cour, se fait par un préau rescapé de la démolition et soutenu par douze colonnes Eiffel (ci-dessus). La cour intérieure a un accès direct pour les élèves par rue Vaudétard.

L'auditorium © PC

Film sur l’établissement réalisé par Alain Solassol
Bien installés dans une grande salle de classe, nous sommes prêts à découvrir ce film qui permet d’évoquer l’histoire de Saint-Nicolas. Il commence par une citation de Victor Hugo : « Ouvrez les écoles, vous fermerez les prisons » (Melancholia, 1856).

Le Petit Logis Vaudétard vers 1660. Extrait du film.
Le terrain est acheté en 1384 par le sieur de Vaudétard puis appartient au XVIe siècle à la famille de La Haye (ci-dessus) qui vend deux propriétés à la Reine Margot. L’opéra La Pastorale d’Issy y est représenté en 1659 devant d’illustres spectateurs. A noter qu'Historim a "ressuscité" cet opéra en 2014 (http://www.historim.fr/2014/09/la-pastorale-dissy-cetait-vraiment.html).

Le Père de Bervanger. © XDR
En 1798, la propriété est léguée à la veuve du général Menou. Le projet d’école émerge au XIXe siècle avec une location de la propriété par le père de Bervanger en 1838 (ci-contre). Il crée un internat destiné à la formation professionnelle de garçons pauvres. L’utilité publique est reconnue par un décret impérial de 1859. En 1914-1918, les locaux sont réquisitionnés pour en faire un hôpital militaire visité par le Président Raymond Poincaré.

Chaque année se déroulait une fête sportive avec des pyramides humaines. Il y avait aussi une batterie et une fanfare défilant dans la commune et participant à plusieurs concours. L'établissement suivant les principes de Jean-Baptiste de La Salle fut longtemps dirigé par des frères. Le premier fut frère Florel « énergique et tenace » de 1859 à 1868. Il y a toujours une Pastorale, communauté de six frères des Écoles Chrétiennes, logés au-dessus de l’Auditorium et impliqués dans la vie scolaire.

Denis, notre Histormien, et Alain Solassol, notre guide, dans la chapelle.
© A. Bétry
Une chapelle très récente (ci-dessus) remplace la grande chapelle démolie à la fin du XXe siècle qui abritait un magnifique orgue, aujourd'hui réinstallé à Poiré-sur-Vie en Vendée (ci-dessous).

L'orgue dans la grande chapelle Saint-Nicolas, à Issy.© XDR
L'orgue aujourd'hui à Poirée-sur-Vie. © XDR

Un grand merci de la part des Historimiens à Alain Solassol qui nous a fait visiter une partie des locaux après la diffusion de son film. Merci aussi à Michel Quinton pour son accueil et la présentation de sa mission, sans oublier Denis à l’initiative de cette passionnante visite.

Pour en savoir plus :
- Plusieurs articles sur le site d'Historim
- association.anciens@st-nicolas.org

24 février 2020

Deux souffleries à Issy dans les années 1920-30

Au début du XXe siècle, Issy-les-Moulineaux est à la pointe de l'industrie : centrale électrique Westinghouse,  peinture Ripolin, biscuiterie Guillout, munitions Gévelot, imprimeries… Et, bien sûr, production d'aéroplanes, puis de voitures, des usines installées autour du champ de manœuvres, berceau de l'aviation. Et c'est là que sont mises en activité des souffleries chargées d'améliorer l'aérodynamisme et la résistance au vent des avions, des voitures et même des trains ! Quelle nouveauté technologique …

Vue générale des ateliers techniques de l'aéronautique d'Issy en 1921. © BNF

La Direction de l'Aéronautique (actuelle DGAC) crée en 1916 l’Etablissement d'Expériences Techniques d'Issy-les-Moulineaux (Service technique de l’aéronautique -STAé). Ce dernier installe en 1917, sur le champ de manœuvres, une première soufflerie mise en service en 1920 (ci-dessous). Elle se situait au 50 rue Henry Farman. Gustave Eiffel, qui depuis quelques années déjà s'est intéressé au sujet (le Laboratoire Gustave Eiffel du 16e arrondissement est aujourd'hui classé Monument historique), vient apporter son aide.

La soufflerie des services techniques de l'aéronautique, 1921; © BNF

Une deuxième soufflerie, aux dimensions et capacités moindres, est construite au sein des usines Nieuport, en bordure de la rue Camille Desmoulin (en haut, au centre, sur le plan ci-dessous). Elle est opérationnelle en 1926. Mais sera vite abandonnée au profit des souffleries de Chalais-Meudon, construites entre 1929 et 1935, et beaucoup plus importantes. 

Plan cadastral. © Musée d'Issy














Si les souffleries isséennes ont totalement disparu, celle de Chalais-Meudon est toujours opérationnelle (ci-dessous). En 1946 le site, transféré à l’Office National d’Etudes et de Recherches Aérospatiales (Onera), consacre d'abord le centre à la recherche aéronautique. Puis se spécialise dans l'aérospatial avec l’installation de nouvelles souffleries permettant d’atteindre des vitesses jusqu’à  5 400 km/h. 

Soufflerie de Chalais-Meudon (Onera). © XDR

Merci aux deux jeunes stagiaires du Musée français de la carte à jouer qui nous ont aidés dans cette recherche… à couper le souffle ! PCB

22 février 2020

Issy en chanson avec Nino Ferrer


Et pour terminer ces vacances de février, écoutons les Hommes à tout-faire avec Nino Ferrer… et ça rime !
https://www.youtube.com/watch?v=nPxeRhqg81Q

La chanson date de 1969. Voici les paroles pour chanter avec lui !


Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Sans risquer de l'avaler de travers
Tandis que Gaspard, c'est un pauvre noir
Qui balaye les trottoirs
Quand il a fini de balayer
Il rentre chez lui et il va se coucher
Margot, c'est une dactylo
Assise derrière son bureau
Elle se bourre de chocolats
Quand y'en a plus elle va au cinéma
Et moi je passe mes journées à me déguiser
Et je suis toutes les nuits debout sous la pluie
Je risque des mauvais coups
Et je n'aime pas ça du tout
Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Sans risquer de l'avaler de travers
Tandis que Jojo d'Issy-les-Moulineaux
C'est un conducteur de métro
Quand il arrive au terminus
Il va se promener en autobus
L'oncle du mari de ma belle-sœur
Travaille chez le cousin de ma mère
Le dimanche il fait la java
Avec le beau-frère du cousin d'papa
Et moi, je fais tour à tour le garde du corps
La voyante extra-lucide et ça m'incommode
Et je dois me battre en duel
Et je trouve ça immoral
Qu'est-ce qu'il faut faire
Quand on ne sait rien faire?
On devient un homme à tout faire
On a les embêtements les plus divers
On n'a jamais le temps de boire un verre
Jamais le temps de faire un tour
Jamais le temps d'aller dormir
Ni de manger des petits fours
Et ça fait trop longtemps que ça dure
Et y'en a marre, marre, marre, marre, marre!





20 février 2020

Réponse - Un château bien coloré

© PCB
Il vous a fallu marcher, grimper aussi, car ce château si coloré se trouve dans le Fort d'Issy, cet éco-quartier numérique, lauréat "Smart City" de la COP 22 en 2016 !

© PCB
Il s'agit d'une fresque de l'artiste contemporain Stéphane Cattaneo, tout en couleurs. Elle se trouve au pied des escaliers menant à la Promenade du Verger, un chemin très agréable dominant le Fort. PCB



16 février 2020

Jeu - Un château bien coloré

Quel bien étrange château-fort ! Partez à sa découverte… les enfants seront ravis de se promener dans les rues d'Issy. Encore quelques jours de vacances !

© PCB
Réponse le 20 février, 18 h.


14 février 2020

Tout Matisse, un livre plein de promesses

Henri Matisse, un personnage bien connu des Historimiens… et des Isséens. Mais comment tout savoir sur lui… ou presque ? En découvrant, pendant les vacances, l'ouvrage Tout Matisse, sous la direction de Claudine Grammont (collection Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2018, 917 p.).



L’ouvrage consacré à cet artiste qui fut isséen depuis 1909, y demeura pendant la Grande Guerre et dont la propriété avenue du Général de Gaulle appartient toujours à ses descendants, offre d’abord un parcours biographique, une bibliographie, la liste des catalogues d’expositions et une chronologie.
La grande majorité des articles concernant Issy-les-Moulineaux est rédigée par Claudine Grammont qui coordonne le travail d’une bonne vingtaine d’auteurs.
Devant cette « manne matissienne », un choix est fait de regrouper les rubriques isséennes selon deux thèmes : les visiteurs et les œuvres de l’artiste.

Les visiteurs
De nombreux visiteurs sont allés voir Henri Matisse pendant cette période. Ils arrivaient pour la plupart en train et descendaient à la gare de Clamart pour venir dans cette demeure route de Clamart (actuelle avenue du Général de Gaulle). Il y avait des artistes comme Ozenfant à plusieurs reprises, Bonnard en 1910 ou Picasso qui monta à cheval avec Matisse dans les bois de Clamart en 1913. L’épouse de Derain, Alice Primat, s'y rendit aussi au début de la guerre ; ainsi que deux mécènes venus admirer des œuvres : Chtchoukine une seul fois pour La Danse et La Musique  ; et, plus souvent, Marcel Sembat et sa femme Georgette Agutte. Enfin, une photographe, Germaine Bongrand a immortalisé les enfants de Matisse et son propre fils autour de la table en marbre rose.

Les œuvres
Elles sont le reflet de la vie quotidienne de l’artiste à Issy. Plusieurs tableaux sont consacrés à sa famille dont voici quelques exemples : La Conversation, La leçon de piano, Madame Matisse au châle de Manille, Le thé dans le Jardin, des portraits de Marguerite en 1918 etc. La maison se retrouve dans La Desserte rouge, Les Poissons rouges. Le jardin n’est pas oublié avec La Table de marbre rose et Le Jardin d’Issy en 1917.
De plus pendant cette période, Henri Matisse travaille à l’élaboration de sculptures en bronze : Jeannette numéros I à V et La Serpentine.

Alors, si vous aimez cet artiste, pas une minute à perdre… Vous ne serez pas déçu. 
P. Maestracci
P.S. Vous pouvez aussi retrouver la conférence donnée par Historim en 2016 :

12 février 2020

Réponse - Une belle façade contemporaine

Alors… vous avez trouvé où se trouve cette splendide façade…

Façade du 32-40 rue Guynemer. © P. Maestracci
Cette vue frontale est celle de bureaux se trouvant dans un immeuble entre la rue Colonel Avia (Paris 15e arrondissement) et les numéros 32 à 40 de la rue Guynemer à Issy-les-Moulineaux (ci-dessous). Il correspond à un ensemble de bureaux conçu par le cabinet d’architectes Arte Charpentier pour le siège social français de Nestlé, entreprise mondialement connue.

Bureaux du siège français Nestlé, rue Guynemer. © P. Maestracci

 Les lamelles métalliques de cette façade forment un spectaculaire jeu optique de lignes brisées qui se croisent. Des formes géométriques blanches se détachent d’autant mieux qu’il y a quelques éléments en retrait.
Il s’agit d’une réhabilitation spectaculaire d’un immeuble datant de quelques décennies. Seule la structure en béton a été conservée. Après de gros travaux de reconstruction, la livraison est prévue en ce début d'année 2020. L’immeuble mesure 160 mètres de long et s’élève à 28 mètres. Plusieurs milliers de collaborateurs doivent venir y travailler. Bienvenue à eux ! P. Maestracci

8 février 2020

Jeu - Une belle façade contemporaine

Voici le temps des vacances revenu… avec notre jeu "nez en l'air" que vous appréciez particulièrement. Une autre façon de découvrir la ville, côté patrimoine historique ou, comme ici, côté architecture contemporaine…
Découvrez où se trouve cette belle façade au spectaculaire jeu optique de lamelles métalliques perpendiculaires. Bonne promenade.

© P. Maestracci
Réponse le 12 février, 18 h.

4 février 2020

La halle Eiffel - un avenir tout en… orange !

Nous avions consacré un article en 2017 au démantèlement de cette halle. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?

La halle Eiffel isséenne date de 1884 et est donc antérieure de cinq ans à une tour du même nom mais plus connue et située à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. Ce bâtiment rectangulaire à structure métallique était perpendiculaire aux lignes du RER et du tram T2. Peint en vert, il était utilisé par l’entreprise Yves Rocher. Démantelée en 2017 (http://www.historim.fr/2017/03/la-halle-eiffel-dissyen-pleine.html),  elle vient d’être remontée rue Rouget de Lisle près du quai.

Le chantier du "Bridge". Sur la droite, la halle Eiffel. © A. Bétry
Elle va faire partie des tout nouveaux bâtiments d'Orange (ci-dessous) construits en bord de Seine, baptisés "Bridge", dont la première pierre a été posée en octobre 2018. «  Surplombant la halle Eiffel, conservée et déplacée, un spectaculaire porte-à-faux déployé sur 15 mètres de longueur s’apparentera à la passerelle d’un navire jouant un rôle de sentinelle urbaine  », déclare l’architecte Jean-Paul Viguier. Car notre halle Eiffel sera bel et bien remise en valeur.

Le "Bridge" terminé : bâtiments Orange et halle Eiffel. © Altarea Cogedim

La halle Eiffel adossée au siège d'Orange, spectaculaire
avec cette avancée au-dessus du vide. © P. Maestracci 
L’ensemble métallique est désormais, en ces premiers jours de 2020, repeint en gris. Longue d’environ 100 mètres, la halle mesure 14 mètres de large et est haute de 11 mètres. 

Le premier étage repose sur une structure métallique horizontale qui finit en triangle du côté Seine pour laisser visible toute la hauteur. 

Sur la longueur (ci-dessous) sont visibles dix travées séparées par des fermes Polonceau. Toutefois il y a une certaine asymétrie car si la plupart des travées ont 3 fenêtres à l’étage, deux travées centrales ont 4 fenêtres chacune. Il s’agissait probablement d’une adaptation au terrain originel entre ligne ferroviaire et quai.

Spectaculaire enchevêtrement métallique. © A. Bétry


P. Maestracci