30 octobre 2019

Jules Verne évoque Issy - à lire

Profitez de ces derniers jours de vacances pour lire et relire Jules Verne. Vous connaissez Paris au XXe siècle, écrit en 1863 ?  Surprise, surprise…


Jules Verne (1828-1905). ©XDR

Plusieurs personnages, Michel, Lucy et l’oncle Hugenin, visitent « une longue suite de bassins à flot creusés dans les plaines de Grenelle et d’Issy pouvant contenir mille vaisseaux du plus fort tonnage ». En outre, il y a un très grand phare. Jules Verne imagine ce port énorme dans son manuscrit Paris au XXe siècle en 1863, en plein sous le Second empire de Napoléon III. Les inventions de l’auteur sont telles que l’éditeur refuse de publier le texte. Celui-ci est redécouvert en 1989 et édité en 1994 par Hachette avec une préface de Piero Gondolo Della Riva.




Le territoire, où est censé être creusé ce port, se situe dans l’actuel 15e arrondissement parisien. La partie isséenne, annexée en 1860 par la capitale, est encore indiquée comme telle sur un plan de 1871. Elle fut séparée du reste de la commune par la construction des fortifications de 1840. Elle correspond à la zone délimitée par la Seine, le boulevard Martial-Valin et les rues Cauchy et Saint-Charles. 
Au XVIIIe siècle, il y avait une usine près du moulin de Javelle fabriquant un produit désinfectant à base d’hypochlorite de sodium et qui prendra le nom d’eau de Javel. Monsieur Foucher-Lepelletier en fut le directeur au siècle suivant et les bureaux de l’entreprise n’ont été démolis que récemment au début de la rue Renan. Au XXe siècle, André Citroën y construit une usine automobile détruite et remplacée par un parc éponyme.

Le phare imaginé par Jules Verne fut érigé, sous une autre forme, en 1889, un peu au nord de ce port par Gustave Eiffel ! P. Maestracci et M. Julien

25 octobre 2019

Quartier Val de Seine d'Issy - circuit Lydia

En hommage à Lydia, isséenne et historimienne passionnée, ses enfants, ses amis et des membres de l’association ont parcouru, en octobre 2019, le quartier des années Trente de son enfance. Elle en parlait avec nostalgie malgré un décor peu engageant à l’époque et depuis totalement métamorphosé ! 

Lydia. Coll. familiale
Les parents de Lydia sont arrivés dans la commune en 1933 dans ce quartier où il y avait essentiellement des usines, des terrains incultes et peu de logements décents. Certains immeubles de l’époque existent encore mais le reste a disparu.

Lydia au Champ de manœuvre.
Coll. familiale

La visite commence au carrefour du boulevard Gallieni et de la rue Rouget de Lisle. Tout a changé sauf l’immeuble Belle Epoque. Le champ de manœuvre où Lydia (ci-contre) venait jouer avec sa famille est devenu le parc Suzanne Lenglen et l’Héliport. 


L’église Notre-Dame des Pauvres date des années cinquante comme une piscine démontable de plein air. Celle-ci fut remplacée par la piscine Alfred Sevestre rénovée depuis peu. Le stade Charpentier est plus récent.

La rue Rouget de Lisle autrefois occupée par des usines comme celle des lampes Mazda installée en 1898 et qui fonctionna jusque dans les années 1980. Aujourd'hui elle est bordée d’immeubles résidentiels et de bureaux, tel l'immeuble Amiral (ci-dessous). Vers la Seine, les ponts du RER et du Tram ont été refaits ; ils jouxtent deux sièges sociaux encore en chantier.

Immeuble Amiral, rue Rouget de Lisle. © P. Maestracci

La rue Jules Ferry, décrite par Lydia avec des écoles d’un côté et des masures de l’autre, a gardé ses écoles rénovées et agrandies mais avec des pavillons confortables en face. 

Immeuble des Anciens Combattants. © P. Maestracci
Rue du Capitaine Ferber, l’immeuble destiné aux Anciens Combattants, construit au n°17, dans les années Trente est toujours visible (ci-contre). Il faisait face à l’usine Bohin qui produisait des épingles et des aiguilles. L’usine a disparu en 1977 au profit de logements. De l’angle de cette rue avec la rue Jean Bouin, on aperçoit les travaux en cours de la future Cité des Sports.

Futur siège de l'entreprise Capgemini, architecte Françoise Raynaud.
© P. Maestracci

La visite s’est terminée place du Maréchal Juin où se trouvait une station-service dont il ne reste rien. 

Pour en savoir plus :
- le témoignage de Lydia :
http://www.historim.fr/2016/12/issy-les-moulineaux-annees-1930.html
- la rue Rouget de Lisle :

Merci à Jocelyne et Michel qui ont enrichi la visite de leurs souvenirs d’enfance et une pensée pour Eliane, grande amie de Lydia. P. Maestracci

21 octobre 2019

Léonard de Vinci, inspirateur d'Issy ? - conférence

Autoportrait, 1512-1515. 
Avant même l'ouverture de l'exposition du Louvre le 24 octobre 2019, en avant-première de "Secrets d'histoire" que Stéphane Bern consacre à Léonard ce 21 octobre sur France 2, Historim donnait une conférence il y a tout juste une semaine à ce personnage hors du commun, grâce à notre Historimienne Pascale.



Léonard de Vinci (ci-contre), mort en 1519, est l’un des artistes les plus connus et l’un des esprits les plus curieux et inventifs. Il est considéré comme l’un des précurseurs de l’aviation et, à ce titre, il n’est pas sans lien avec Issy-les-Moulineaux, ville connue au XXe siècle pour les débuts de l’aviation et qui enserre toujours l’Héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux sur trois côtés. Son dessin de vis aérienne (ci-dessous) apparaît dans un manuscrit datant des années 1487-1490. Elle a 9,6 mètres d’envergure. Si certains la considèrent comme l’ancêtre de l’hélicoptère, les spécialistes affirment qu’elle ne peut s’élever dans les airs.

Vis aérienne, 1487-1490.

Une vie bien remplie
Vinci pour autant n’a pas toujours été apprécié de son vivant et ne fut véritablement reconnu qu’au XXe siècle. Sa vie fut un parcours d’obstacles. Il naît en 1452, dans une ferme, près de la petite ville de Vinci en Toscane d’où il tire son nom. Ce fils illégitime d’un notaire est placé très jeune chez Verrocchio, artiste florentin, orfèvre de formation. Bien que ce soit la grande époque des Médicis à Florence, Vinci ne s’impose guère car il a du mal à finir ses tableaux. 
Il part donc chez les Sforza à Milan pour y connaître la période la plus faste. Il se passionne pour l’armement, le latin, l’architecture tout en étant un brillant metteur en scène et décorateur ! Il peint en outre quelques chefs-d’œuvre comme La Cène. L’arrivée d’une armée française conquérante met fin à sa vie sous protection des Sforza et à son projet de statue équestre monumentale. Il se met alors en chemin pour trouver de nouveaux mécènes et ce pendant plusieurs années. 

Le Clos-Lucé. © XDR

Sa rencontre avec François 1er en 1515 est déterminante. Il s'installe définitivement pour la France en 1516 avec plusieurs tableaux dont La Joconde. Installé au Clos-Lucé (ci-dessus), près d’Amboise, il y meurt en 1519.

Inspirateur d'Issy ?
Il est possible d’établir des parallèles entre l’œuvre léonardesque et des lieux et activités isséens. Le plus évident est ce qui concerne les fortifications et l’armement. Léonard a dessiné des moyens de défense et d’attaque (char d’assaut, mitrailleuse géante etc. ) que l’on peut associer au Fort d’Issy, devenu un élégant éco-quartier, et à l’entreprise de munitions Gévelot installée aux Moulineaux en 1820. Ingénieur civil, Léonard de Vinci a dessiné des engins de chantier (treuil géant, foreuse etc.  dont les successeurs sont en action sur les futures gares de la ligne 15 ou Cœur de Ville. 

Pepper, le robot.
Il a également conçu des automates, tels un chevalier en armure et un lion, précurseurs du robot imaginé par l’entreprise Aldebaran Robotics. L'humanoïde Pepper (ci-contre) est souvent placé à l’entrée du Musée ou à la Maison du Tourisme, car il est rassurant et amusant si l’on veut dialoguer avec lui.
Il a aussi disséqué des crânes humains avant la découverte à Issy de Nicolas Sténon au XVIIe siècle du canal excréteur de la glande parotide qui porte son nom. Ce fut annoncé dans un bâtiment devenu la maison de retraite Repotel. Il est ainsi logique que le passage Sténon mène à l’hôpital Corentin Celton (et au bureau de Poste ). 


La Décoiffée, vers 1508.
Par ailleurs, Léonard de Vinci ne cessait d’expérimenter de nouvelles couleurs ainsi que les glacis indispensables à sa recherche de la perfection picturale. Sa peinture La Décoiffée (ci-contrepeut être un contre-modèle pour les 32 salons de coiffure recensés dans la commune ! Cette œuvre inachevée, datant de 1508 environ, fut offerte à un jeune homme dont les mains ont servi de modèle pour celles du Christ pour La Cène. Les interprétations concernant cette jeune fille sont nombreuses : nymphe, Léda… on ne sait. De plus, il y eut une imprimerie rue Renan et l’usine de peintures et vernis Ripolin (à l’emplacement de l’usine Isséane). 

La Joconde, 1503-1506.
Pour ne choisir qu’un seul tableau, La Joconde (ci-contre) s’impose. Cette Monna Lisa au sourire énigmatique est assise devant un paysage à la perspective aérienne. Le tableau est le résultat d’une longue réflexion de l’artiste sur le monde et l’éternité. Des millions de visiteurs viennent pour elle au musée du Louvre chaque année. 




Pour conclure, si Léonard de Vinci n’est jamais venu dans la commune, ses idées, ses dessins ont un écho fort contemporain. Merci à tous d'être venus si nombreux suivre cette conférence.
P. Maestracci


NB. Il est à noter que Le chariot de Ferrare, l'une des cartes de tarot exposées au Musée Français de la Carte à Jouer, est antérieur de deux ans à la naissance de Vinci ! Comme quoi Issy-les-Moulineaux possède des trésors !

17 octobre 2019

Avions d'Issy à Washington DC

Décidément, le concept "Issy, berceau de l'aviation" passe les frontières. Comme vous l'avez peut-être découvert avec la conférence de notre Historimienne Pascale sur l'Italien Léonard de Vinci… et ses inventions indispensables, plusieurs siècles plus tard, pour faire voler avions et hélicoptères. Et, comme vous allez le découvrir maintenant avec cette visite du National Air and Space Museum, à Washington, aux États-Unis.

Le National Air and Space Museum comprend deux musées l’un dans la capitale, Independance Avenue, et l’autre en banlieue à Chantilly tout près de l’aéroport Washington Dulles. Celui-ci plus grand et plus récent est en forme de hangar aéronautique avec tour de contrôle. Tous deux consacrés à l’histoire de l’aviation et de la conquête spatiale ne peuvent faire l’impasse sur Issy-les-Moulineaux.

Deux panneaux…

Un panneau intitulé Closing the gap (« boucler la boucle ») évoque l’exploit accompli par Henri Farman sur le champ de manœuvres isséen, sans citer celui-ci. En préambule, on explique que Farman occupe l’attention des foules tandis que les frères Wright se sont lancés eux dans les affaires. No comment. Il est seulement écrit en légende sous le fameux cliché de l’arrivée : « Le 13 janvier 1908 le français Henri Farman à bord d’un biplan Voisin gagne le prix Deutsch-Archdeacon de 50000 francs pour le premier kilomètre en circuit fermé en Europe » ! 

Monoplan Lioré, 1910.
Un autre panneau présente le monoplan Lioré (ci-dessus) à deux hélices photographié lors d’un vol d’essai à Issy-les-Moulineaux en mars 1910. Les hélices sont mues par un moteur Gyp de 30 chevaux et les ailes avec charnière peuvent s’incliner pour augmenter la portance.

… et trois avions !

Trois avions sont présentés grandeur nature dans cette zone du musée consacrée à l’aviation avant 1920. Le plus ancien est le monoplan VanDersarl Blériot de 1909 (ci-dessous).

Blériot, 1909.

Le biplan Caudron de « Caudron Frères, Issy-les-Moulineaux, France, 1916 » (ci-dessous) a une envergure de 16,8 mètres, une longueur de 7,2 mètres et sa vitesse maximale est de 132 km/h. 


Biplan Caudron, 1916.

Biplan Caudron, 1916.

Et voilà, le dernier : le Nieuport 28 C.1 de la « Société Anonyme des Éstablissemnts [sic] Nieuport, Issy-les-Moulineaux, France, 1918 » dispose d’une envergure de 8,2 mètres et d’une longueur de 6,5 mètres. Il peut atteindre les 200 km/h.

Nieuport, 1918.

D’autres avions mythiques sont également exposés comme Spirit of Saint Louis de Charles Lindberg pour traverser l'Atlantique en 1927, ou l’Enola Gay qui largue la première bombe atomique de l'Histoire, sur Hiroshima, en 1945, mais aussi un exemplaire du Concorde. La Navette spatiale, Discovery Space Shuttle, occupe un hall à part dédié à l’espace.

Nos avions isséens sont bien accompagnés… nous pouvons en être fiers ! Textes et photos P. Maestracci

14 octobre 2019

Jacques Chirac (1932-2019) à Issy

Jacques Chirac, à qui on a rendu hommage le 30 septembre dernierest allé, en fait, deux fois à Issy-les-Moulineaux.

- Lorsqu'il était président de la République (1995-2007), il se rend au Conseil communal des jeunes, le 13 septembre 2000, comme nous le rappelle Didier, un de nos fidèles Historimiens. Il en profite pour saluer les Isséens dans les rues de notre commune (ci-dessous).

Le président Jacques Chirac à Issy, le 13 septembre 2000. © XDR
- Mais notre ville, il la connaissait déjà. En effet, dix ans plus tôt, en 1990, alors qu'il est maire de Paris (1977-1995), il reçoit la Médaille de la Ville des mains d'André Santini (ci-dessous), maire de notre commune depuis 1980.

Deux maires souriants : Jacques Chirac et André Santini en 1990. © XDR
Pour revoir le premier article, http://www.historim.fr/2019/09/jacques-chirac-1932-2019.html
PCB

9 octobre 2019

Léonard de Vinci, inspirateur d'Issy - conférence

Léonard de Vinci est mort le 2 mai 1519 à Amboise, il y a 500 ans.
A la fois artiste (qui n'a pas vu une fois dans sa vie sa célèbre Joconde), ingénieur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, écrivain, inventeur… et "inspirateur d'Issy" !
Historim se devait célébrer cet homme hors du commun avec une conférence.... hors du commun ! Venez nombreux, vous ne serez pas déçus ; notre Historimienne Pascale va vous surprendre. PCB





8 octobre 2019

Victor Hugo et Adèle Foucher - concours de poésie (fin)


Voici les deux derniers poèmes primés à l'occasion de cette Journée du patrimoine du 22 septembre,  consacrée à Victor Hugo et Adèle Foucher… Décidément, vous êtes très forts !

* Dans la catégorie "Vivre à deux", Pierre Duriez remporte le 1er prix avec ce poème des plus originaux. Jugez par vous-même. Un clin d'œil à Victor et Adèle…


Napoléon et Joséphine

Napoléon et Joséphine 
Serge Gainsbourg et Jane Birkin 
Ava Gardner et Sinatra 
Michèle et Barack Obama 

Jacques Dutronc Françoise Hardi 
Le prince Charles et Lady Di 
Ginger Rogers et Fred Astaire 
Clyde Barrow et Bonnie Parker 

Yoko Ono et John Lennon 
Liz Taylor et Richard Burton 
Yves Saint-Laurent et Pierre Berger 
Et France Gall et Michel Berger 
Sans oublier Adam et Eve 
Et Jean Ferrat et Christine Sèvres 
Gala Dali, Tristan Yseult 
Diane de Poitiers et Henri II 

Ulysse et Pénélope et puis 
Agnès Varda et Jacques Demy 
Roger Vadim Brigitte Bardot 
Et puis Juliette et Roméo 

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine 
Jésus et Marie-Madeleine 
Simone de Beauvoir Jean-Paul Sartre 
Lauren Bacall Humphrey Bogart 

Henry Miller Anaïs Nin 
Arthur Miller et Marylin 
Et puis surtout il y a nous 
Toi et moi dans cet amour fou



* Quant à Sandrine Waronski, c'est dans la rubrique "Hors catégorie" qu'elle s'approprie le 1er prix… 

Maux d’amour

À l’aube de l’histoire, elle repense aux frissons
Ces instants partagés dans la blondeur des blés
Tel un brin de poussière qui s’échappe en été
À l’encre des toujours, elle repeint l’horizon

De douces rêveries ondoyant à fleur d’eau
Elle ne sait que cueillir ce regard sibyllin
Même absent de ses jours, s’y noyer au matin
Pour éteindre l’orage apeuré sur sa peau

À l’orée des chemins, effleurer les possibles
Fol instant embrumé où se perd tout espoir
Tel un rai assassin sinuant dans le noir
À l’encre de sa peine, elle écrit l’indicible


Un grand bravo à vous tous…  et un grand merci au jury et aux organisateurs. A bientôt peut-être !
PCB

7 octobre 2019

Victor Hugo et Adèle Foucher - concours de poésie (suite)

Et voici deux nouveaux lauréats titrés lors de ce concours de poésie, organisé par le Clavim, le Musée et Historim à l'occasion de cette Journée du patrimoine du 22 septembre, consacré aux amours de Victor Hugo et d'Adèle Foucher, pendant l'été 1819,  dans la maison louée par la famille Foucher dans l'actuelle rue Auguste Gervais, à Issy.

* Dans la catégorie "Chagrin d'amour", le 2e prix est attribué à Marie-Thérèse Cordier pour son poème Le soliflore et la rose.

Une goutte d’eau,
Une seule goutte.
Dans un soliflore.

Dans un soliflore
Une tige esseulée,
De ses épines habillée.

Des pétales de rose
Autour du soliflore.
Velours en lambeaux.

Pétales de douceur
Embaumaient mon intérieur,
Dans le soliflore.

Et la rose n’est plus,
Dans le soliflore
Une goutte et le doute.

Sur la tige les épines
Dans le soliflore
M’égratignent

Oh rose !
Tu n’es plus !
Vide le soliflore.

De mes larmes
Je te remplis soliflore
Une rose, mon âme dessine.

Mon coeur chagrin

Soliflore demain
Peut-être une autre senteur
Dans le soliflore où la rose n’est plus.




Adèle Foucher
Victor Hugo









* Quant à Suzy Pavan-Panikian, elle obtient le 2e prix dans la catégorie "Vivre à deux" avec un poème très mélancolique Main dans la main

Tu as pris ma main

Un soir de printemps
Sur la butte Montmartre
Et le tourbillon de l’amour
Nous a soudain emporté
Nous avions vingt ans
Et on s’est dit
Ensemble pour toujours

Tu as baisé ma main
Chaque jour de l’été
Sur les chemins de notre vie
On a cultivé des trésors
Nos parents nos enfants nos amis
On a travaillé douté et chanté
Et on s’est dit
On continue ensemble toujours

Tu as caressé ma main
Quand l’automne est arrivé
Dans le jardin de notre vie
On a récolté des fruits dorés
Nos petits-enfants nos amis
On a avancé pleuré et rit
Et on s’est dit
On marche ensemble toujours

J’ai réchauffé ta main 
Quand l’hiver s’est installé 
Au coeur de notre vie 
On a continué à marcher 
Bravant la fatigue et la douleur
On s’est regardé écouté et embrassé 
Et tu as dit 
La route a été belle 

Nos mains se sont trouvées
Un soir de printemps
Elles ont exploré nos corps
Elles ont découvert nos coeurs
Mains tendues mains levées
Ensemble elles ont tremblé
Frappé caressé et applaudi
Elles dorment l’une contre l’autre

Cette nuit tu as lâché ma main
Et je t’ai laissé partir.

Bravo à toutes les deux. Découvrez nos derniers lauréats mardi 8 octobre, 18 heures.     PCB

6 octobre 2019

Victor Hugo et Adèle Foucher - concours de poésie (suite)



Voici la suite des poèmes primés lors de notre concours organisé pour la Journée du patrimoine du 22 septembre, en collaboration avec le Clavim et le Musée français de la carte à jouer. Un grand merci aux membres du jury qui ont profité des vacances estivales pour découvrir vos créations.

* Dans la catégorie "Premier amour", le 2e prix (à noter qu'il n'y en a pas dans toutes les catégories) revient à Jacques Jolivet pour son poème Dans le jardin d'Adèle.

A seize ans, fol est le sage! 
A songé la bergère. 
En voyant les amants 
S'envoler dans les airs. 

Victor Hugo.
De Paris a Issy, 
Qu'il est long le voyage 
Quand on est amoureux! 
Mais d'Issy à la Seine 
Si brèves sont les heures 
Que l'on partage à deux! 

Comme dans un roman, 
Le héros au grand coeur, 
Le chevalier sans peur 
Grimpe à la citadelle
Et délivre la Belle 
qui tombe dans ses bras 

Imaginez la scène! 
Ne nous attardons pas. 
Suivons les pas à pas. 


Aussitôt, ils s'enfuient. 
Ils dévalent la rue 
Vers l'île Saint Germain 
En fendant la cohue 
Et la main dans la main. 
La ville est bientôt loin. 
Ils vont d'un pas léger 
Au hasard des chemins, 
Ils vont d'un pas léger 
Où les porte le vent.

Parfois, il s'arrête
Et ramasse un caillou, 
Cueille trois violettes 
Qu'il lui offre à genoux. 
D'autres fois, il s'enflamme, 
Improvise des vers 
Qu'aussitôt il déclame, 
Convoquant l'univers,
Le ciel et les enfers, 
Paris et Notre Dame. 

Alors, elle l'entraîne 
Vers la fête foraine.
Et la, ils déambulent
Au milieu de la foule, 
En croquant des sucettes. 

Ils regardent un athlète 
Qui hèle les passants
Et soupèse ses poids . 
En gonflant ses gros bras. 
Une jeune bohémienne 
Dit la bonne aventure. 
Elle caresse une boule 
Et prédit aux clampins 
De glorieux lendemains. 

Adèle Foucher.
Il imite un bourgeois
Qui marche dignement 
Avec sa montre en or 
Et son ventre en avant. 
Avisant deux mioches 
Dont l'aîné tend la main, 
Il fouille dans ses poches 
Y puisant quelques sous. 
-Tenez, c'est pour Gavroche! 
Devant une guinguette
Ou tournent midinettes 
Et julots en casquette. 
Ils singent les danseurs. 
Au détour d'un sentier , 
Ils jouent et se bousculent, 
Chahutent, batifolent
Comme font les gamins
Au sortir de l'école.


Épuisé, on s'assoit, 
On se calme et l'on rit 
De tout de rien du tout, 
On ne sait pas pourquoi. 
Que le temps semble doux! 
Délicatement, il 
Pique une renoncule 
Dans ses cheveux de jais 
Qu'elle a longs et défaits. 
Il voit dans ce profil, 
Ces boucles qui ondulent 
D'une madone le portrait. 
Elle, attentive à lier 
Des tiges et pétioles, 
Elle tresse un collier 
Que d'une audace folle 
Elle noue à son cou. 

Sentant un souffle d'air 
Rêveuse, la bergère 
dit à ses brebis: 
- C'est, du côté d'Issy, 
Deux enfants, deux amants 
Qui passent dans le vent.

Un grand merci à Jacques pour cette évocation poétique de l'été 1819 dans la maison louée par les Foucher à Issy, pendant l'été 1819. Prochain rendez-vous poétique lundi 7 octobre, 18 h.
PCB

4 octobre 2019

Victor Hugo et Adèle Foucher - concours de poésie


Adèle à 15 ans, 1819.
Victor à 17 ans, en 1819.
Vous avez été nombreux à venir au Musée français de la carte à jouer lors de la Journée du patrimoine du 22 septembre consacrée à Victor Hugo et Adèle Foucher à Issy. Nous avions, en collaboration avec le Clavim et le Musée, organisé à cette occasion un concours de poésie. Il y avait cinq catégories : "Rencontre", "Premier amour", "Vivre à deux", "Chagrin d'amour", "Adèle et Victor" - les héros de cette journée. Nous avons décidé de saluer tous ces poètes et poétesses primés, en publiant sur notre site leurs œuvres.

* Dans la catégorie "Rencontre", le premier prix revient à Mialy Andriantsimahavandy. 

Sans titre

Notre rencontre était inattendue
Tu étais nouveau, je n’étais qu’une ingénue
Les autres en tomberaient des nues
S’ils avaient su...
S’ils savaient à quel point ton amour m’a secourue
Moi l’amoureuse transie, toi l’infidèle assidu

* Mialy obtient également le premier prix dans la catégorie "Chagrin d'amour"

Sans titre

… Jusqu’au chagrin d’amour venu
Que chacun puisse faire ce qui lui aurait plu
Car cet amour fini, nous en vivrions confondus
De n’avoir pas su
Nous aimer comme il l’aurait fallu

* Autre poétesse primée deux fois : Gisèle Lagier, premier prix dans la catégorie "Premier amour"

Adèle, mon premier amour

Me voilà déjà éloigné de toi, si loin de toi,
Ma toute belle.
Cruelle à mon coeur, la minute se fait alors siècle.
Hier à tes côtés, aujourd’hui séparé,
Sans même un portrait que je pourrais contempler,
Et couvrir de mes tendres baisers.

Que ne suis-je tourterelle,
Traversant les nuages et volant à tire d’aile.
Troubadour de l’Amour,
J’irais te retrouver,
Pour déposer à tes pieds,
De ma passion la douce romance.

De ma bien-aimée dure est l’absence.
Inaccoutumée impatience.
Pour apaiser l’ardeur de mon tourment
Je veux boire à la source de la félicité,
M’y perdre avec enivrement.
Et pour prix de mon bonheur retrouvé
Me voilà prêt à tous les égarements

 * Et premier prix dans la catégorie "Adèle et Victor"

Adèle et Victor pour l’éternité

Rue des Feuillantines,
Dieu se plut à réunir nos grâces enfantines,
Sous la vaste charmille.
Nos jeux s’y déroulaient sans pleurs,
Pour le bonheur de nos deux familles.
Et nos rires, mêlés aux gazouillis des oiseaux,
Illuminaient ton visage, du plus beau des sourires,
Mon Adèle, déjà si belle, en ce vrai paradis.

O divine surprise de t’avoir retrouvée à Issy.
L’air si parfumé et ta robe exquise
Nous ramenaient sur le chemin de notre destinée.
Plus tard, nos enfants célèbreront ce poème,
Celui de nos noms enlacés pour l’éternité,
Et ce moment où Victor dit à Adèle :
Me seras-tu fidèle ?
Je t'aime.

Un grand bravo à toutes les deux ! Prochaine découverte poétique 6 octobre, 18 h 
PCB