Quel bel après-midi ce fut, ce 22 septembre 2019, pour fêter les jeunes amoureux Victor et Adèle à Issy. Plus de 100 personnes se pressaient dans le Forum du Musée français de la carte à jouer, la pluie s'étant invitée à l'improviste. Mais l'ambiance était là.
Il y avait
M. le Maire André Santini qui dévoilait au public la plaque qui sera apposée au pied de la maison du 15bis rue Auguste Gervais, celle que loua la famille Foucher pendant l'été 1819… il y a deux cents ans tout juste.
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Discours de M. le Maire. A gauche, Denis Butaye, directeur du Musée.
© Michel Julien |
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La plaque commémorative © XDR |
Il y avait le professeur de littérature française à la Sorbonne,
Jean-Marc Hovasse, qui dans une passionnante conférence, nous a fait revivre la jeunesse de Victor et d'Adèle. Il nous expliqua le pourquoi du comment de cette plaque (
ci-dessus). Le vers est extrait des
Odes, publié en 1821 ; il s'agit de "A toi", écrit le jour de la Sainte Adèle… Attention, il n'y a pas de faute d'orthographe à encor (sans e)… une liberté poétique.
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Jean-Baptiste Hugo. © Michel Julien |
Il y avait aussi Victor Hugo lui-même (alias
Jean-Pierre), sorti du Panthéon l'espace d'un après-midi pour rencontrer son arrière-arrière petit-fils, le photographe
Jean-Baptiste Hugo (ci-contre).
Et puis
Denis et
Pascale d'Historim,
Claire du Clavim étaient là aussi pour remettre les prix aux lauréats du concours de poésie organisé à cette occasion. Enfin, tout au long de cet après-midi,
Gautier d'Issy TV sa caméra sous le bras,
Aurélien Noël, champion du monde d'accordéon en 1999, et le ténor
Mathieu Sempéré (ci-dessous) du groupe Les Stentors, nous enchantèrent avec des poèmes de Victor Hugo mis en musique et des extraits de la comédie musicale
Notre Dame de Paris.
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Mathieu Sempéré au micro. © Michel Julien. |
Il était bien difficile, en effet, de ne pas évoquer ce chef-d'œuvre après la tragique nuit d'avril 2019 : "Deux jets de plomb fondu tombaient du haut de l'édifice… Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d'étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée… " - c'est Victor Hugo qui écrit cela en 1831 !
Mais comment sait-on que cette maison du
15 bis rue Auguste Gervais est bien celle qu'habita la famille Foucher pendant l'été 1819 ? Une question que beaucoup de monde se pose, et depuis longtemps, à laquelle le professeur Jean-Marc Hovasse apporta une réponse. Il mit en parallèle un extrait de
Victor Hugo écrit par un témoin de sa vie, un ouvrage rédigé par Adèle et publié en 1863, et une lithographie signée du général Louis Albert Bacler d'Albe :
Bal champêtre à Issy, 1822. A vous de juger !
Voici la lithographie (
ci-dessous) et le texte d'Adèle (
en bas).
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Bal champêtre à Issy. Musée de Sceaux |
"Mme Foucher louait, pour la saison d'été, un pied-à-terre dans la banlieue. L'été de 1819, elle s'en alla camper à Issy… Quand le temps était beau, Mme Hugo prenait ses deux fils [dont Victor], achetait en route des corbeilles de fruits qu'ils étaient heureux de porter à Issy… Les fruits mangés, on allait dans le jardin respirer un peu de fraîcheur, mais quelquefois beaucoup de poussière parce que le mur du fond, échancré à dessein, était sur la place du bal du village".
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"A l'illustre maître", Rodin. © A. Bétry |
Remercions tous ceux qui ont participé à ce bel hommage à Victor Hugo, représenté (
ci-dessus) par
Auguste Rodin et que l'on a pu admirer en février 2018 lors d'une exposition au Musée consacré à ce sculpteur. Faut-il rappeler que Rodin racheta en 1908 l'ancienne orangerie du château des Conti, actuel Musée français de la carte à jouer, et y installa son mouleur Paul Cruet…
Comme quoi Issy attire les grands hommes… et les femmes aussi !
PCB