Une salle comble en ce 19 février 2019 : 80 personnes ; des conférenciers - Pascale et Florian - motivés ; un public attentif qui n'hésite pas à poser des questions à la fin de cette conférence, particulièrement réussie… Un grand merci à la directrice de la Résidence du Parc, pour son accueil.
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La salle de la Résidence du Parc est pleine. © PCB |
Pascale nous rappelle d'abord quelques grandes dates de
la guerre contre la Prusse, la célèbre guerre de 1870 qui se termine le
28 janvier 1871 par un armistice signé à Versailles entre la France et l'Allemagne. La France est représentée, depuis la capture de l'empereur Napoléon III à Sedan le 4 septembre 1870, par Jules Favre, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement de la Défense nationale. L'Allemagne est représentée par Bismarck. Les Parisiens, assiégés par les Prussiens pendant tout l'hiver, ont beaucoup souffert de la faim mais aussi des bombardements. Le Fort d'Issy a tenu bon, jusqu'à son évacuation après l'armistice.
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Le Fort d'Issy . © XDR |
En
février, Adolphe Thiers devient chef de l'exécutif. Le
18 mars, la Garde nationale de Montmartre se révolte, soutenue par la population. Le
20 mars, le gouvernement se réfugie à Versailles.
Le 28 mars, ceux que l'on appellera les Communards, s'emparent du fort d'Issy.
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Florian et Pascale devant le plan. © PCB |
Florian prend la parole et nous explique pourquoi Issy fut une place stratégique aussi importante. Issy et son fort se trouvent sur le chemin qui va de Paris à Versailles, en ligne droite. Les communards, sûrs de leur fait, veulent marcher sur Versailles, où se trouve le gouvernement. Ce sera un échec, les Versaillais contre-attaquent dans l'ouest parisien. Un déluge de bombes et d'obus tombe sur la région : 60 000 sur les forts d'Issy et de Vanves en 40 jours…
Le
26 avril, les Moulineaux (actuel quartier de la Ferme) sont pris par les Versaillais. Florian nous montre alors sur un plan d'Issy (
ci-dessus) la progression vers le Fort, où se sont repliés les communards. Les Versaillais progressent de tranchée en tranchée, à la baïonnette, à travers le parc, le cimetière, dans les petites rues. Parmi les femmes présentes dans le fort assiégé, Louise Michel qui a laissé un témoignage bouleversant dans son recueil de
Souvenirs, paru en 1898 (
lire à la fin). Finalement,
le 8 mai, le Fort est pris : le drapeau tricolore est hissé à la place du drapeau rouge des communards.
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Le Fort après l'attaque des Versaillais. © XDR |
Pascale reprend la parole pour évoquer la Semaine sanglante à Paris (
21-28 mai) et son lot d'incendies, de destructions, de fusillés et d'arrestations.
Les
conséquences pour Issy sont terribles :
les 3/4 des maisons sont détruites ; l'église Saint-Étienne est démolie, comme le Grand Séminaire Saint-Sulpice et le château des Conti ; le Fort est pulvérisé.
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Le "merle moqueur". © PCB |
Aujourd'hui, le Fort a été transformé en écoquartier, mais conserve ses fortifications et ses casemates. L'École Louise Michel, la médiathèque le Temps des Cerises, une sculpture "le Merle moqueur" (
ci-contre), faite d'obus retrouvés dans le Fort, une plaque en hommage aux gardes nationaux à l'entrée (
ci-dessous) témoignent de cette tranche de notre histoire.
Terminons par ces souvenirs d'Issy de Louise Michel : "Le fort est magnifique, une forteresse spectrale mordue en haut par les Prussiens et à qui cette brèche va bien. J'y passe une bonne partie du temps avec les artilleurs… Voici les femmes avec leur drapeau rouge percé de balles qui saluent les fédérés ; elles établissent une ambulance au fort, d'où les blessés sont dirigés sur celles de Paris, mieux agencées…"
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Plaque à l'entrée du Fort. © PCB |
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