1921, création, comme on l'a vu, de « l’Union des blessés de la face et de la tête, surnommés les Gueules cassées », mais 1921 c'est aussi la date de dépôt de la marque de fromage "la Vache qui rit", dont l'histoire est liée à celle de la Grande Guerre.
L'histoire de la « vache qui rit » est née pendant la Première Guerre mondiale grâce à deux hommes, mobilisés sur le front. Tout commence par la famille Bel, dont un ancêtre s'installe dans le Jura en 1865 pour y fabriquer du Comté. Son fils Léon est mobilisé en 1914 pour partir au front. Pour dynamiser son entreprise, il pense qu'il faut faire un fromage plus léger que le Comté afin d'élargir le nombre de consommateurs. Il a l'idée de retenir une mascotte sur les boites que lui propose un autre jurassien, engagé avec lui, Benjamin Rabier. Celui-ci avait gagné un concours que l'armée avait organisé afin de trouver un emblème à chaque unité pour en décorer les camions et wagons.
Benjamin Rabier propose le dessin d'une vache hilarante et de couleur rouge (ci-dessus). Elle est baptisée « la wachkyrie », mot qui est un véritable pied de nez aux walkyries allemandes qui se trouvent être des vierges guerrières retenues par Richard Wagner en 1870 et qui sont reprises sur les moyens de transports allemands. Autrement dit le « détournement » opéré par le duo Léon Bel et Benjamin Rabier transforme une image de guerrière en vache paisible et rieuse.
La marque est déposée en 1921 après que l'épouse de Léon Bel eût accroché des boucles d'oreille à la vache (ci-dessus). La fabrication de ces boites de portions individuelles, qui se conservent facilement, se poursuit et a dépassé depuis longtemps le département du Jura puisque la vache qui rit est vendue dans plus de 120 pays dans le Monde.
Paul Drezet
Pour en savoir plus sur la vache qui rit :
http://www.1914-1918.be/vache_qui_rit.php
Et sur Benjamin Rabier, l'auteur de plusieurs ouvrages illustrés, tels les Fables de La Fontaine ou le Roman du Renard, réédités chez Tallandier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire