Le duc de Saint-Simon est célèbre pour ses Mémoires. Leur rédaction s’étale de 1691 à 1723 mais la première édition ne date que de 1791 en pleine Révolution !
Le duc de Saint-Simon
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), mène d’abord une carrière militaire puis vit à la cour de Louis XIV. Ses observations et ses réflexions sont écrites dans le plus grand secret. Il est un fidèle du duc de Bourgogne, petit-fils du roi dont la mort prématurée le navre. Il est également proche de Philippe d’Orléans. En 1715 à la mort du roi, celui-ci devient Régent en 1715, lors de la minorité du jeune Louis XV, arrière-petit-fils du Roi-Soleil. Philippe d’Orléans a écarté du pouvoir les princes légitimés, fils de Louis XIV, à la jubilation de Saint-Simon qu'il nomme alors au Conseil de Régence (ci-dessous) puis, en 1721, ambassadeur extraordinaire en Espagne. Le duc y négocie deux mariages royaux, ce qui lui vaut la Grandesse. En 1723, il abandonne la politique à de la mort du Régent.
Conseil de Régence. Philippe d'Orléans, à gauche, préside le Conseil. Saint-Simon est présent autour de la table. |
Saint-Simon est d’un précieux recours pour connaître de l’intérieur les règnes du Roi-Soleil et de Louis XV. La description de ses contemporains est écrite d’une plume aussi élégante qu’acérée ; il est redoutable envers ceux qu’il méprise, tel le cardinal de Fleury.
" On me mande que Monsieur de Fréjus [Fleury]… s'en fait bâtir une [maison] au village d’Issy qui communique au séminaire de Saint-Sulpice. Tout cela sent bien la retraite ". (août 1723) ( in Tout Saint-Simon, sous direction de Marie-Paule de Weerdt-Pilorge, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2017) .
" On me mande que Monsieur de Fréjus [Fleury]… s'en fait bâtir une [maison] au village d’Issy qui communique au séminaire de Saint-Sulpice. Tout cela sent bien la retraite ". (août 1723) ( in Tout Saint-Simon, sous direction de Marie-Paule de Weerdt-Pilorge, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2017) .
Le cardinal de Fleury (ci-contre)
Le cardinal Fleury. |
André-Hercule Fleury (1653-1743) est nommé évêque de Fréjus en 1698. Il est le précepteur du futur Louis XV sur lequel il eut toujours une forte influence. Contrairement à ce qu’écrit Saint-Simon, il ne se retire pas vraiment des affaires. En 1726, il devient ministre d’État et reçoit le chapeau de cardinal. Il exerce ainsi le pouvoir de Premier ministre sans le titre jusqu’à sa mort, dix-sept ans après.
"Jamais roi de France, non pas même Louis XIV n’a régné d’une manière si absolue, si sûre, si éloignée de toute contradiction. (op. cit.)
L’écrivain n’apprécie guère cet absolutisme mais se garde bien de l’affirmer publiquement.
"Jamais roi de France, non pas même Louis XIV n’a régné d’une manière si absolue, si sûre, si éloignée de toute contradiction. (op. cit.)
L’écrivain n’apprécie guère cet absolutisme mais se garde bien de l’affirmer publiquement.
Le cardinal de Fleury s’installe à Issy dans une maison proche du Séminaire (actuelle rue du Général Leclerc). Les deux ont disparu lors des combats de 1870/71. Les bâtiments ont été reconstruits à la fin du XIXe siècle (ci-dessous).
En 1743, Les obsèques du cardinal furent célébrées dans la paroisse isséenne, en l’église Saint-Étienne.
Pascale Maestracci
Le Séminaire Saint-Sulpice, côté jardin.
La maison du cardinal se trouvait à droite de la façade dans le jardin
qui a gardé quelques éléments d’origine. © A. Bétry
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