30 mars 2018

Issy - Les archéologues s'invitent sur le Chantier Centre Ville-suite

L’inconnu du CNET
Vendredi 22 mars, après deux semaines de fouilles, les archéologues, contraints et forcés, laissent leur place au futur chantier. Mais ils ne repartent pas les mains vides, ils emmènent avec eux le squelette d’un inconnu.

Une semaine plutôt, avait été mis au jour un mur (soutènement ?) et un puits (à moitié obstrué) dans lequel se jetait une canalisation (trop-plein des jardins de l’ancien « château » ?). Nous sommes à moins deux mètres de la surface. La provenance de ces éléments est, pour l’instant, sujette à maintes hypothèses.

Le puits (à gauche) et la canalisation. © M.J.
Un peu plus tard, continuant les fouilles le long du mur de soutènement, la pelleteuse a rencontré une petite résistance et en remontant son godet, le conducteur a signalé avoir heurté, certainement, une poterie car il apercevait ce qui lui semblait un tesson. Un des archéologues est allé vérifier et il s’est avéré que c’était la face avant d’un crâne.
A partir de ce moment, le dégagement du squelette (ci-dessous) a été long et laborieux. Les fouilles aux alentours n’ont rien donné. Nous sommes, à peu près, à une profondeur de trois mètres cinquante.

Le squelette mis à jour par les archéologues. © M.J.
Le squelette était seul. C’était celui d’un homme âgé, apparemment, d’après sa dentition. D’après les dires des hommes de science, il pourrait dater du Moyen Âge. Seule l’étude (carbone 14) pourra lui donner un âge, approximatif, mais cela se fera ultérieurement. Aucun objet ne l’entourait. Il avait dû être enveloppé d’un suaire car il était « ramassé » et mis en terre sans fioriture. Bien sûr, sa sépulture était orientée normalement, c’est-à-dire tête à l’ouest et pieds à l’est, comme stipulé dans les textes religieux. Sur la photo ci-dessous, sont indiqués le puits (en bas à gauche, près de la pelleteuse) et l'emplacement du squelette (rond bleu au centre près du muret).

L'emplacement des découvertes. © M.J.

Que faisait-il là, mystère ! Malheureusement, nous n’aurons pas le fin mot de l’histoire.
Inconnu, il le restera. Le manque de temps et d’espace en a décidé ainsi. Les archéologues ont mis les os dans des sachets et les étudieront plus tard. Michel Julien

Quant au chantier, il est à l'arrêt jusqu'à mai-juin pour que l'eau d'infiltration dont on vous a parlée, s'évacue :

27 mars 2018

Issy - Les archéologues s'invitent sur le Chantier Centre Ville (CNET)

Depuis le 6 mars 2018, de nouveaux acteurs se sont invités sur le chantier de l’ex-CNET, un chantier suivi par Historim : http://www.historim.fr/2018/01/orange-un-apres.html
Il s’agit des archéologues de l’INRAP. Ils sont amenés, lors de grands chantiers, et quand les circonstances sont favorables, à faire des fouilles préventives (ici, apparemment, ils interviennent après coup !). Sur l'ancien CNET, ils fouillent une surface où se trouvait, approximativement, le château de M. Potier de Novion moins connu que celui des Conti, et pour cause, ayant disparu assez tôt (peut-être englobé dans les achats de fiefs faits par Nicolas Beaujon d’où sortira, beaucoup plus tard, le futur hôtel de ville).

La parcelle qui leur est dévolue est assez restreinte car c’est la seule qui était dépourvue de construction ce qui correspondait à l’ancien parking du site (angle rue Victor-Hugo et rue du Général-Leclerc).
Pour l’instant, des structures ont été mises à jour (fondations ?) sans qu’il soit possible d’émettre des réponses à celles-ci. Quant aux hypothèses, il est encore trop tôt.

Fouilles sur le chantier Centre Ville.  © M.J.
Les archéologues continuent leurs investigations tout en restant circonspect. Au fur et à mesure des fouilles, le chantier s’agrandit, petit à petit… Un mur a été mis à jour mais la surface qui leur a été impartie est bientôt atteinte… Qu'en sortira-t-il ?
A suivre….
Michel Julien

23 mars 2018

Histoires d'Issy-les-Moulineaux - Circuit touristique

Issy-Tourisme inaugure son premier parcours touristique avec l'application Cart(o)Graff… A la découverte des monuments historiques du centre-ville, visitez la ville au fil des rêves d’un Isséen endormi. Il mélange souvenirs et légendes, aidez-le à s’y retrouver : à chaque étape, élucidez l’énigme ! Une coproduction de la Ville d’Issy-les-Moulineaux et de la Maison du Tourisme, avec la précieuse collaboration d’Historim.
Eh oui, on vous en avait parlé… l'application est aujourd'hui fonctionnelle. Une application facile à télécharger sur ordinateur, portable, tablette.



Une fois la carte affichée, vous cliquez sur les points colorés et vous  retrouvez l'histoire du monument devant lequel vous vous trouvez, comme pour l'Hôtel de ville (ci-dessous) : une photo, une énigme, l'historique… et la réponse à l'énigme.


Le parcours d'une heure et demi environ vous fait découvrir une bonne dizaine de monuments et de lieux historiques, depuis l'Hôtel de ville, côté rue côté jardin. Deux arrêts au Séminaire Saint-Sulpice, une bouffée d'air frais dans le parc Saint Jean-Paul II, un moment de recueillement devant la statue de Popielusko, une visite de l'église Saint-Etienne, la découverte de la Chapelle rose, quelques vers de Victor Hugo à réciter à votre tendre moitié devant la maison d'Adèle Foucher… et pour terminer ce périple historique, le Musée français de la carte à jouer et les restes du château des Conti (ci-dessous).



Dès le premier rayon de soleil, partez en expédition… Deux autres parcours sont en préparation. PCB
 

19 mars 2018

Issy-les-Moulineaux : les Bords de Seine

La visite du quartier d’affaires pour les Historimiens s’était faite en juin 2017 en pleine canicule. Rien à craindre de ce côté pour celle de samedi 17 mars 2018. En effet, pluie et neige ont revêtu le quartier d’un voile humide sur les immeubles et la chaussée, rendant les trottoirs aussi étincelants que déserts. 


L'immeuble Galéo dessiné par Christian de Portzamparc.
Bureaux de Bouygues Immobilier.
Le départ fut consacré à trois ensembles de bureaux visibles de loin, près de la Seine et du boulevard périphérique : le « trident » occupé par le siège de Microsoft Europe, de l’autre côté du boulevard Gallieni, l’immeuble Galéo occupé par Bouygues Immobilier (ci-dessus), inauguré en 2009, et la tour Sequana du groupe Accorhôtels, rue Farman, se détache un peu plus loin sur le ciel.

Ensuite, la rue Desmoulins servit d’axe majeur car elle permet de nombreux points de vue de part et d’autre sur d’autres immeubles de bureaux occupés par Safran, Johnson et Johnson, La Poste pour ne prendre que quelques exemples. Toute proche, l’École Française du Barreau mérite le détour.

La ZAC du Val de Seine est en plein chantier pour accueillir d’ici quelques années les sièges de CapGemini et Orange. Rue Rouget de Lisle, des bureaux ont remplacé La Blanchisserie de Grenelle.


Eco-quartier des Bords de Seine, sur le quai de la Bataille de Stalingrad.
La visite s’est terminée dans l’écoquartier des Bords de Seine (ci-dessus) occupant en grande partie l’emplacement de l’ancienne TIRU (Traitement Industriel des Résidus Urbains). Les élégants immeubles de bureaux à droite sont l’œuvre de l’architecte Jean-Paul Viguier. Au fond, on voit les tours d’habitation de l’ilôt sud de la ZAC du Val-de-Seine et l’immeuble Aquarel proche de la Seine. Ils sont en cours de finition. En contrebas à gauche, la promenade aménagée depuis peu sur les berges du fleuve
Texte et photographies P. Maestracci

15 mars 2018

Le duc de Saint-Simon évoque Issy

Le duc de Saint-Simon est célèbre pour ses Mémoires. Leur rédaction s’étale de 1691 à 1723 mais la première édition ne date que de 1791 en pleine Révolution ! 


Le duc de Saint-Simon
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), mène d’abord une carrière militaire puis vit à la cour de Louis XIV. Ses observations et ses réflexions sont écrites dans le plus grand secret. Il est un fidèle du duc de Bourgogne, petit-fils du roi dont la mort prématurée le navre. Il est également proche de Philippe d’Orléans. En 1715 à la mort du roi, celui-ci devient Régent en 1715, lors de la minorité du jeune Louis XV, arrière-petit-fils du Roi-Soleil.  Philippe d’Orléans a écarté du pouvoir les princes légitimés, fils de Louis XIV, à la jubilation de Saint-Simon qu'il nomme alors au Conseil de Régence (ci-dessous) puis, en 1721, ambassadeur extraordinaire en Espagne. Le duc y négocie deux mariages royaux, ce qui lui vaut la Grandesse. En 1723, il abandonne la politique à de la mort du Régent.

Conseil de Régence. Philippe d'Orléans, à gauche, préside le Conseil.
Saint-Simon est présent autour de la table. 
Saint-Simon est d’un précieux recours pour connaître de l’intérieur les règnes du Roi-Soleil et de Louis XV. La description de ses contemporains est écrite d’une plume aussi élégante qu’acérée ; il est redoutable envers ceux qu’il méprise, tel le cardinal de Fleury.
" On me mande que Monsieur de Fréjus [Fleury]… s'en fait bâtir une [maison] au village d’Issy qui communique au séminaire de Saint-Sulpice. Tout cela sent bien la retraite ". (août 1723)  ( in Tout Saint-Simon, sous direction de Marie-Paule de Weerdt-Pilorge, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2017) .

Le cardinal de Fleury (ci-contre)
Le cardinal Fleury.
André-Hercule Fleury (1653-1743) est nommé évêque de Fréjus en 1698. Il est le précepteur du futur Louis XV sur lequel il eut toujours une forte influence. Contrairement à ce qu’écrit Saint-Simon, il ne se retire pas vraiment des affaires. En 1726, il devient ministre d’État et reçoit le chapeau de cardinal. Il exerce ainsi le pouvoir de Premier ministre sans le titre jusqu’à sa mort, dix-sept ans après.
"Jamais roi de France, non pas même Louis XIV n’a régné d’une manière si absolue, si sûre, si éloignée de toute contradiction. (op. cit.)
L’écrivain n’apprécie guère cet absolutisme mais se garde bien de l’affirmer publiquement.

Le cardinal de Fleury s’installe à Issy dans une maison proche du Séminaire (actuelle rue du Général Leclerc). Les deux ont disparu lors des combats de 1870/71. Les bâtiments ont été reconstruits à la fin du XIXe siècle (ci-dessous). 
En 1743, Les obsèques du cardinal furent célébrées dans la paroisse isséenne, en l’église Saint-Étienne.
Pascale Maestracci


Le Séminaire Saint-Sulpice, côté jardin.
 La maison du cardinal se trouvait à droite de la façade dans le jardin 
qui a gardé quelques éléments d’origine. © A. Bétry

D'autres articles sur Saint-Simon et le cardinal de Fleury sur le site :













10 mars 2018

Marc Bonnier, l'aviateur venu du Caire - 3 mars 1914

Marc Bonnier. © Air-Journal
Le 3 mars 1914, le pilote Marc Bonnier (ci-dessus), né le 19 février 1887, et son mécanicien Joseph Barnier atterrissent sur le champ de manœuvres d'Issy-les-Moulineaux après un raid aérien de plusieurs mois. Pour l'accueillir, la foule est immense et, parmi les officiels, on remarque Henry Deutsch de la Meurthe, président de l'Aéro-Club, grand mécène du monde de l'aviation.

Le périple
Parti de Villacoublay  le 10 novembre 1913, il atterrit au Caire le 1er janvier 1914. Puis redécolle pour rejoindre Issy-les-Moulineaux le 3 mars 1914. Il a effectué ce long périple sur un monoplan Nieuport.
Ce jeune homme, blond aux yeux bleus, n'en est pas à son premier exploit. Mais celui-là, jusqu'aux pyramides d'Égypte, a un retentissement fou. Partout dans les villes où il se pose : Port Saïd, Alexandrie, Mansourah… c'est le même enthousiasme : " Il n'y a que le diable pour faire cela, ou un Français !"
La mort
Peu après son retour, la guerre éclate. Il rejoint une escadrille sur le front belge. Puis, en 1916, on l'envoie en Russie. Et c'est là au cours d'un simple vol d'essai que l'accident a lieu et qu'il en perd la vie. Il n'a pas 30 ans.
Un an plus tôt, l'un de ses chefs faisait ce commentaire : "Ses remarquables qualités de pilote et son expérience de navigation aérienne n'ont cessé de s'affirmer en toute circonstance". PCB

3 mars 2018

Issy-les-Moulineaux : Chantier Cœur de Ville (CNET) gelé


Février 2018- Les Hauts d'Issy sous la neige. © PCB

L’hiver, nul ne peut l’ignorer cette année, réserve des aléas climatiques spectaculaires. Il y eut des inondations, de la neige et un froid parfois sibérien. Notamment dans les Hauts d'Issy (ci-dessus)… mais en Centre Ville ce n'était pas mieux.


Chantier Cœur de Ville. Vue de la rue du Général Leclerc.La mare gelée
au fond du trou.

Une manifestation de ces intempéries est la mare gelée au milieu du chantier Cœur de Ville entre les rues Victor Hugo, Général Leclerc, Horace Vernet et l’avenue de la République. Sur ce cliché (ci-dessus), les engins excavateurs sont près de la rue Victor Hugo à droite et du rond-point Victor Hugo dont un immeuble arrondi est caractéristique. Au fond, les grands immeubles gris se trouvent près de l’Héliport.
Ce n’est nullement une conséquence des crues de la Seine mais le résultat d’infiltrations dans son ancien lit. En janvier dernier, il y eut des infiltrations dans certains sous-sols aux alentours tels ceux de l’établissement scolaire Saint-Nicolas, rue Victor Hugo.

Explications historiques
Le Bassin Parisien s’est formé au Secondaire avec formation de roches sédimentaires au fond des mers. Au Quaternaire, la Seine, nettement plus large que de nos jours, avait un lit rempli d’alluvions jusqu’au pied des hauteurs isséennes et meudonaises. Un sable doré, perméable par nature, se trouve sous la surface et devient visible dès qu’il y a des travaux dans cette zone.  Ainsi, sur le chantier (ci-dessous), l’eau s’est infiltrée dans la couche perméable du sable et stagne au-dessus d’une roche sédimentaire imperméable à environ une dizaine de mètres en-dessous du niveau des rues.
Dans l’Antiquité, les Romains avaient tracé une voie au-dessus du niveau des crues potentielles du fleuve. C’est encore le tracé de l’axe qui va de la rue Renan à l’avenue de Verdun.

Vue de la mare gelée. 
Nul doute que ce problème sera réglé pour les futures constructions par des cuvelages efficaces et des installations de pompage au cas où… Texte et photographies  P. Maestracci