La genèse.
Le 16 avril 1945, la Préfecture de police annonce que le ministère de l’Air réquisitionne l’usine Caudron en attendant sa « nationalisation ». Le 24 octobre, l’absorption de Caudron-Renault par la SNCAN (société nationale des constructions aéronautiques du nord) est réalisée.
Usine d'Issy-les-Moulineaux, côté piste. |
En 1947, la Direction Technique Industrielle (DTI) émet un cahier des charges pour l'étude d'un avion de moyen tonnage et de conception nouvelle permettant une grande souplesse d'utilisation. La SNCAN répond à la demande de l’Armée de l’air en présentant le Nord 2500, étudié dans les bureaux d’études situés à Issy.
Jean Calvy. |
La DTI commande à la SNCAN deux prototypes le 27 avril 1948. Le premier est construit dans l'usine d'Issy-les Moulineaux, sous la direction de Louis Coroller (ci-dessous), directeur général technique. 1200 personnes travaillent alors à la SNCAN d’Issy, au 52 rue Guynemer, face à la maison de retraite des Petits Ménages.
Louis Coroller. |
En juin 1949, l'avion est sorti sur le tarmac de l'usine et présenté à la presse (ci-dessous).
Le terrain d’Issy ne permettant pas le décollage du prototype, il est démonté début juillet en plusieurs parties et prend la route pour l’aérodrome de Melun-Villaroche. Là, il est remonté et contrôlé par l’usine SNCAN implantée sur ce terrain.
Présentation sur le tarmac d'Issy, en juin 1949. Le Nord 2500 01 hélice tripale. |
Les visiteurs affluent. |
Immatriculé F-WFKL, il effectue des points fixes et réalise le 10 septembre 1949 à 17h son premier vol de 18 minutes, après un décollage sur 400 m, piloté par Claude Chautemps, chef des essais en vol de la SNCAN, assisté de Georges Détré, chef pilote.
Le 01 avec sa première porte arrière. © Aviation Magazine |
Le deuxième prototype, désigné Nord 2501 et immatriculé F-WFUN, sort peu après, doté de deux moteurs anglais Bristol Hercules type 739, de 2.040 ch au décollage, faisant tourner une hélice quadripale Rotol. Il fait son premier vol le 20 novembre 1950. Cet appareil s'écrasera durant un meeting le 6 juillet 1952 à Lyon-Bron, tuant ses cinq occupants dont la célèbre aviatrice Maryse Bastié.
Le 01 avec sa porte arrière en coquille. © Aviation Magazine |
Une première commande de 192 avions est notifiée par l’armée de l’Air le 10 juillet 1951 et le premier avion de série vole aux Mureaux le 24 novembre 1952, piloté par Georges Détré. Livré le 12 juin 1953, le Nord 2501 est officiellement baptisé Noratlas, et familièrement appelé « La Grise ».
Mais si le terrain d’Issy est encore adapté aux avions – plus petits - construits ou entretenus jusque-là par la SNCAN, tels le Simoun ou le Junkers 52, la fabrication en série du nouvel avion ne peut être envisagée à Issy, la piste en herbe étant trop courte, entourée de constructions et ne permettant pas une approche ou une montée sur de longues distances. Le Noratlas va donc être construit dans plusieurs usines du groupe, avec un assemblage final d’abord aux Mureaux puis à Bourges.
Transport de parachutistes. |
Dès le 22 novembre 1948, la préfecture de Police écrivait, à propos de la SNCAN à Issy : « Cette usine est en cours de transformation. Les fabrications de série vont disparaître. A l’avenir, cette usine se consacrera uniquement à l’étude de prototypes. Il y a encore à l’étude actuellement un prototype d’avion de transport à deux fuselages. En résumé, il y aura diminution de la partie fabrication".
Le 30 mai 1950, la SNCAN quitte Issy et vend les usines à la société Sadir-Carpentier, intégrée à CSF en 1957, devenant Thomson-CSF en 1968. Les locaux sont fermés à la fin des années 1980.
Au total, 426 exemplaires vont être construits, en France et en Allemagne, toutes variantes confondues. Israël et le Portugal en seront également des utilisateurs importants. Transport de troupes, de jeeps et de blindés légers, le Noratlas va être engagé à la fin de la guerre d'Indochine, à Suez, en Algérie, au Tchad en 1984, ainsi qu’en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau par les Portugais. Dans l’armée de l’Air, le retrait effectif interviendra le 26 octobre 1989 après 40 ans de bons et loyaux services.
Bernard Connétable
Le 30 mai 1950, la SNCAN quitte Issy et vend les usines à la société Sadir-Carpentier, intégrée à CSF en 1957, devenant Thomson-CSF en 1968. Les locaux sont fermés à la fin des années 1980.
Au total, 426 exemplaires vont être construits, en France et en Allemagne, toutes variantes confondues. Israël et le Portugal en seront également des utilisateurs importants. Transport de troupes, de jeeps et de blindés légers, le Noratlas va être engagé à la fin de la guerre d'Indochine, à Suez, en Algérie, au Tchad en 1984, ainsi qu’en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau par les Portugais. Dans l’armée de l’Air, le retrait effectif interviendra le 26 octobre 1989 après 40 ans de bons et loyaux services.
Bernard Connétable
Le Noratlas en vol. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire