M. Jean-Baptiste Merlino est l’un de nos contributeurs bien connu, né à Issy et bon connaisseur de la vie Isséenne depuis l’après-guerre. Sa mémoire se double d’un beau talent de peintre, lui permettant de faire partager à tous des lieux et des moments que la photographie n’a pas immortalisés. Il en va ainsi de ces « petits métiers » dont il garde le souvenir, exercés dans les rues d’Issy (et d’ailleurs) dans une France où les commerces de proximité n’avaient pas encore laissé la place aux grandes surfaces anonymes. Les aquarelles de M. Merlino vous font partager des souvenirs d’une enfance heureuse rue de la Défense, dans le quartier des Épinettes, que l'on peut retrouver dans son livre
Rue de la Dé (en vente au Musée français de la carte à jouer) .
Le livreur de charbon, M. Legrand
Ce monsieur à la moustache sévère impressionnait fort les enfants, dont le jeu consistait à monter sur la ridelle à l’arrière de sa charrette à cheval et à récupérer les boulets tombant dans la rue. Inutile de préciser que les galopins revenaient chez eux tout noircis après une telle équipée.
Le rémouleur
Ce spécialiste de l’affûtage se déplaçait avec sa petite charrette portant la meule et s'arrêtait souvent en agitant sa clochette et en criant: « Rémouleur, rémouleur ! Repasse couteaux ! Repasse ciseaux ! ». Ses appels et le crissement de sa meule sur le métal faisaient partie des bruits typiques de l’époque. Les enfants étaient émerveillés par les étincelles jaillissant de la meule.
Le chanteur de rue
Sous statut d'artiste-camelot et toléré par la préfecture de
police comme les autres « petits métiers », il animait la rue avec
son orgue de barbarie. Comme il ne pouvait vendre le texte des paroles qu’il
distribuait, pour des questions de droit d’auteur, il acceptait les
« dons » du public, qui reprenait en chœur le refrain de la chanson.
A Paris, ces artistes ont migré et chantent désormais dans les couloirs du
métro !
Le vitrier
Le dos chargé de carreaux de verre de différentes tailles soigneusement fixés sur un châssis de bois, il s’annonçait par un long cri modulé : « Viiitriiier ! ». Il y avait toujours des carreaux cassés à remplacer.
Le rétameur
Avec son chalumeau à pétrole, il réparait les casseroles,
plats et brocs en étain ou en fer.
Le chiffonnier, ferrailleur et peaux
C’était le récupérateur, avant les rondes des camions d’ordures ménagères. Il passait le dimanche matin pour ramasser la peau du lapin que la ménagère avait tué et dépouillé pour le repas dominical. Dans la semaine, c'était au tour des cartons, chiffons et ferrailles d’être embarqués. Il était, avant l’heure, dans la chaîne de réutilisation des déchets valorisantes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire