26 novembre 2016

Michel Merckel - L'héritage sportif de la Grande Guerre

Nous étions là, une bonne quarantaine, à assister à la conférence de Michel Merckel sur un sujet des plus surprenants : 
Comment la Grande Guerre a réussi à développer l'esprit sportif.

Et oui, dès le début de l'année 1915, le front étant bloqué, chacun des adversaires étant enterré dans les tranchées, les poilus s'ennuient comme on peut le lire dans les lettres et les carnets qui donnent de si précieux témoignages. Alors, les hommes quand ils le peuvent  jouent au foot, au rugby, montent à cheval, tirent à la corde (sport olympique à cette époque-là), nagent ou boxent.

Michel Merckel ©PCB.
Michel Merckel (ci-contre)  parle sans note, cite de nombreux exemples, montre des dizaines de photos d'époque projetées sur le mur. Une plongée dans le temps, incroyable ! Avec la participation des Britanniques, des Australiens et des Néo-Zélandais, le sport dans les tranchées devient habituel au cours des années.

1916 - l'année de Verdun mais aussi la bataille de la Somme qui débute le 1er juillet. Sous la directive de Pétain, le sport "est récupéré par l'Armée". Les rencontres se multiplient : on joue au foot avec des masques à gaz ; on interrompt la partie lorsque tombent des obus… puis on termine le match lorsque le calme revient. On organise aussi le concours de lancé de grenades ; le vainqueur atteignant les 180 mètres de longueur !

 1917 - l'année des innovations…
 - avec l'apparition du handisport : les poilus, blessés au front, prennent en main leur réadaptation et l'on assiste à la première course à pied d'éclopés (ci-dessous).

Michel Merckel montrant la photo de la course des éclopés.
©P.M.
- avec la création de la fédération féminine française de sport : les femmes à l'arrière ont acquis une certaine indépendance et s'organisent. Elles ont leur équipe de foot  et veulent dès 1920 participer aux Jeux olympiques d'Anvers. Il faudra qu'elles attendent les JO de 1928, à Amsterdam !
- avec la création de la Fédération française de football.

1918 - les Américains débarquent avec leur slogan :  "plus le corps est fort, plus l'esprit est fort". Ils arrivent avec des moyens importants : font découvrir le basket ;  entraînent leurs équipes et celles des alliés dans des foyers franco-américains : les YMCA (Young Men's Christian Association), que la France a conservés puisqu'elle en recense 23 aujourd'hui.

Partie de basket-ball entre les Français et les Américains au Stade Pershing,
Jeux interalliés, 1919. © XDR
1919 - alors que les pourparlers de paix sont engagés à Versailles, des Jeux interalliés sont organisés (ci-dessus). Les Américains construisent à cette occasion un grand stade dans le bois de Vincennes, qui porte le nom du général John Pershing, commandant en chef du corps expéditionnaire américain.

Puis Michel Merckel évoque quelques sportifs tombés au champ d'honneur… parmi les 425 qu'il a recensés dans son ouvrage : 14-18, le sport sort des tranchées (éditions le Pas d'oiseau), une liste que vous pouvez retrouver sur notre site :
www.historim.fr/2011/11/14-18-liste-des-425-champions-francais.html

Il termine en saluant le courage de tous ces poilus qui ont combattu 5 ans durant pour sauver la France.
Et en rappelant que sa force de persuasion et sa volonté ont abouti : le 21 mai 2016, le président François Hollande inaugurait au Stade de France de Saint-Denis, le Mémorial pour les sportifs français morts au combat, un monument (ci-dessous) composé de "Rubans de la Mémoire,  sculptés par l'ancien international de rugby Jean-Pierre Rives. Quelques heures plus tard se jouait la finale de la coupe de France de football.

Monument aux sportifs français morts au combat,
Stade de France. ©XDR.

Un grand merci à Michel Merckel, à la directrice de la Résidence du Parc et à nos fidèles Historimiens, organisateurs de ces conférences. PCB


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