Capitaine Jean Faure. © XDR |
Depuis 1913, le capitaine Jean Faure (ci-contre), né en 1881, polytechnicien et officier d’artillerie, est détaché au service de l’Aéronautique et affecté au Laboratoire d'Aviation Militaire. Il est chargé de la fabrication des projectiles d'aviation (bombes, fléchettes) et de la mise au point des dispositifs de lancement.
Avec l'appui de sa hiérarchie, il se met en relation avec le constructeur Voisin pour qu’il installe sur ses appareils un canon Hotchkiss de 37 mm, d’un poids de 100 kg.
Cette demande est en contradiction complète avec la position du Grand Quartier Général (GQG), interdisant à cette époque toute mission de "chasse" et cantonnant les avions Voisin aux vols d'observation et de guidage d'artillerie. Malgré tout, avec l’appui du général Galliéni gouverneur militaire de Paris, les essais du premier Voisin Canon (en bas) débutent en mai 1914 à Issy-les-Moulineaux, près des usines Voisin, avec le pilote Rugère. Les seules mesures de sécurité consistent en la présence de deux plantons à chaque extrémité du terrain pour "recommander aux passants de s'écarter des cibles ", et de simples panneaux en toile blanche placés sur le sol. Un compte rendu du capitaine Faure sur les premiers essais lui revient le 2 juillet 1914 avec la mention suivante : « Travail très intéressant qui dénote de la part de l’officier qui l’a conçu un esprit de recherche qui mérite d’être encouragé, mais qui tient beaucoup plus de Jules Verne que de la réalité ». Un incident de tir – un obus atterrissant à Auteuil - amène l'arrêt des expériences et le prototype est abandonné.
Le capitaine Faure (calot), et le général Galliéni (à droite). © XDR |
Le drame
Le 5 novembre 1914, un nouvel essai est programmé avec le capitaine du génie Rémy, pilote (ci-dessous). Ce dernier connaît bien le terrain, assez exiguë, et sait que le poids du canon sur l’avant de l’avion a un impact sur les caractéristiques de vol. Le drame se produit au décollage, à pleine charge, lorsque l’avion heurte un hangar (ou une maison, les témoignages divergent), coûtant la vie aux deux aviateurs.
Le 5 novembre 1914, un nouvel essai est programmé avec le capitaine du génie Rémy, pilote (ci-dessous). Ce dernier connaît bien le terrain, assez exiguë, et sait que le poids du canon sur l’avant de l’avion a un impact sur les caractéristiques de vol. Le drame se produit au décollage, à pleine charge, lorsque l’avion heurte un hangar (ou une maison, les témoignages divergent), coûtant la vie aux deux aviateurs.
Faure (devant) et, peut-être, Rémy (derrière). ©XDR |
La Petit Parisien se fait l’écho de l’accident et des obsèques dans son édition du lundi 9 novembre 1914 : « Les obsèques des capitaines aviateurs Rémy, du génie, et Faure, de l'artillerie, morts des suites de l'accident d'aéroplane qui se produisit au champ d'aviation d'Issy-les- Moulineaux ont été célébrées, hier matin, à l'hôpital Saint-Nicolas, à Issy-les-Moulineaux.
L’inhumation a lieu au cimetière de Montparnasse. La mention « Mort pour la France » ne sera reconnue au capitaine Faure qu’en 2013, après de nombreuses interventions de la famille. Cette mention a pu être apposée par la mairie d’Issy-les-Moulineaux en marge de l’acte de décès.
La vie opérationnelle du Voisin-Canon
Hasard des choses, le capitaine Jean Faure a un frère, le capitaine André Faure, chef de l'escadrille V24 sur Voisin, qui demande et obtient l'accord du Grand Quartier Général pour reprendre les « travaux» de son frère décédé.
Le général Belin du GQG adresse au ministre de la Guerre, le 14 novembre 1914, un courrier dans lequel il décrit le capitaine comme étant « le plus apte à succéder aux travaux de son frère ayant trouvé la mort» (dans l'accident d'Issy- les-Moulineaux).
Dans un rapport daté du 17 mai 1915, le capitaine André Faure, commandant alors le 3e Groupe de Bombardement, signale que les deux premiers avions Voisin armés d'un canon de 37 mm, après un court séjour au Bourget où ils ont effectué des vols de jour et de nuit, sont sur le front de la Xe Armée depuis le 11 mai, et qu'ils ont effectué leur premiers vols avec des tirs sur des objectifs réels.
Le premier engagement d'un Voisin-Canon – baptisé « capitaine Jean Faure » - a lieu le 20 mai 1915 avec un avion allemand de type Aviatik. Par la suite, les Voisin-Canon vont remporter quelques victoires en 1915. Ils volent également en Orient, escortant les Voisin de bombardement lors des raids de 1916 vers la Bulgarie. Ils emploient au combat des obus à mitraille, et un Fokker en fait les frais le 24 mars 1916. JP
Tous nos remerciements à Mme Grémaud.
La vie opérationnelle du Voisin-Canon
Hasard des choses, le capitaine Jean Faure a un frère, le capitaine André Faure, chef de l'escadrille V24 sur Voisin, qui demande et obtient l'accord du Grand Quartier Général pour reprendre les « travaux» de son frère décédé.
Le général Belin du GQG adresse au ministre de la Guerre, le 14 novembre 1914, un courrier dans lequel il décrit le capitaine comme étant « le plus apte à succéder aux travaux de son frère ayant trouvé la mort» (dans l'accident d'Issy- les-Moulineaux).
Le Voisin-Canon. Coll. Lecou |
Dans un rapport daté du 17 mai 1915, le capitaine André Faure, commandant alors le 3e Groupe de Bombardement, signale que les deux premiers avions Voisin armés d'un canon de 37 mm, après un court séjour au Bourget où ils ont effectué des vols de jour et de nuit, sont sur le front de la Xe Armée depuis le 11 mai, et qu'ils ont effectué leur premiers vols avec des tirs sur des objectifs réels.
Le premier engagement d'un Voisin-Canon – baptisé « capitaine Jean Faure » - a lieu le 20 mai 1915 avec un avion allemand de type Aviatik. Par la suite, les Voisin-Canon vont remporter quelques victoires en 1915. Ils volent également en Orient, escortant les Voisin de bombardement lors des raids de 1916 vers la Bulgarie. Ils emploient au combat des obus à mitraille, et un Fokker en fait les frais le 24 mars 1916. JP
Tous nos remerciements à Mme Grémaud.
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