Madame Guillaume était affectueusement appelée « mémère Guillaume » par les habitants du quartier Saint-Étienne (l'église ci-dessous) tant elle était populaire en raison de ses qualités d’accueil et de générosité.
L'aide au retour des déportées
Elle habitait 11 rue de l’Abbé Grégoire et louait une petite blanchisserie avenue Jean Jaurès pour exercer son métier. Là, elle « recevait les jeunes gens comme une mère » et elle aidait les personnes âgées du quartier. De plus, elle a organisé plusieurs visites aux hommes revenus de déportation qui étaient soignés à l’hôpital Bichat (Paris 8e). Monique et sa mère infirmière l’accompagnaient après le travail et revenaient vers minuit. Elles apportaient dans un panier « des douceurs, de l’eau de riz. On leur donnait notre présence, une présence de jeunesse ». Les déportés installés dans un dortoir « nous appelaient de lit en lit, nous donnaient la main… Souvent, on les voyait le soir et le lendemain, ils étaient partis [décédés] ». C’est ainsi que Monique évoque ses visites ; elle se rappelle aussi qu’il n’y avait qu’une seule seringue hypodermique par salle !
La mort de son fils Sylvain
Mémère Guillaume fut la première à ériger une barricade en face de l’église puis dans toutes les rues menant au Fort d’Issy occupé par les Allemands. Ceux-ci, coincés par les barricades, se sont dégagés en force.
Madame Guillaume déjà fort éprouvée par la mort de son mari en 1939 perdit son fils en 1944. Membre du PCF, Sylvain Guillaume était résistant « mais ne se cachait pas assez ». Il fut affecté « à la récupération des armes à la centrale électrique de Malakoff. Sur place, il fut « touché par une balle » et son frère adoptif « l’a soulevé et s’est sauvé en le portant sur le dos ». Tous deux furent rattrapés mais si le sauveur put à nouveau s’échapper, Sylvain fut « arrêté par les flics ». Sa mère et sa sœur Alice furent arrêtées le matin même et vinrent reconnaître le corps rue Séverine à la morgue de l’hôpital des Petits-Ménages (Corentin Celton).
La mort de son fils Sylvain
Mémère Guillaume fut la première à ériger une barricade en face de l’église puis dans toutes les rues menant au Fort d’Issy occupé par les Allemands. Ceux-ci, coincés par les barricades, se sont dégagés en force.
Madame Guillaume déjà fort éprouvée par la mort de son mari en 1939 perdit son fils en 1944. Membre du PCF, Sylvain Guillaume était résistant « mais ne se cachait pas assez ». Il fut affecté « à la récupération des armes à la centrale électrique de Malakoff. Sur place, il fut « touché par une balle » et son frère adoptif « l’a soulevé et s’est sauvé en le portant sur le dos ». Tous deux furent rattrapés mais si le sauveur put à nouveau s’échapper, Sylvain fut « arrêté par les flics ». Sa mère et sa sœur Alice furent arrêtées le matin même et vinrent reconnaître le corps rue Séverine à la morgue de l’hôpital des Petits-Ménages (Corentin Celton).
Madame Guillaume insista pour soulever le drap protégeant la dépouille de son fils et constata qu’il avait été battu. « Il était plein de coups » comme en témoigne encore sa sœur Alice. Le jour de l’enterrement, Alice fut mise à l’abri par des résistants qui l’ont « embarquée ». Ensuite, les copains et copines de Sylvain ont donné son prénom à leur premier fils tout comme Alice dont le fils et le neveu sont aussi prénommés Sylvain en souvenir de son sacrifice.
© A. Bétry |
Une plaque commémorative à la mémoire de Sylvain Guillaume fut posée sur le mur à l’emplacement de la blanchisserie de sa mère, 26 avenue Jean Jaurès (ci-contre). Pendant longtemps, Guy Ducoloné, député communiste, et sa femme vinrent y déposer des fleurs. Les commerçants du quartier participaient au bouquet. Tout comme aujourd'hui encore, en mai. Son nom est gravé en lettres d'or au milieu des FFI (Forces françaises de l'Intérieur) et des FFL (Forces françaises libres) sur le Monument aux morts d'Issy.
Souvenirs heureux
Alice Guillaume a gardé malgré tout des souvenirs heureux de son ancien quartier. « Les gens de la place de l’Église étaient solidaires ». Les enfants jouaient sur le parvis. Lors des baptêmes, ils récupéraient les dragées ou des sous lorsque la famille sortait de l’église. Dans le cas contraire, les enfants criaient « Fauchés, fauchés ! ». Les chenapans plaçaient de gros cailloux dans les bénitiers afin que ceux qui y plongeaient les doigts s’écrient « aie ! ». Alice se souvient aussi des « descentes sur les planches » de la rue du Moulin-de-Pierre qui se terminaient devant la Chapelle rose !
Un remerciement à Alice Guillaume qui a complété cet émouvant témoignage sur sa mère et sur son frère mort pour son engagement en faveur de la Liberté. Elle rend hommage aussi à Valentin, l’infirmier qui l’assista lors de la mort de son cher mari et qui est « son petit-fils de cœur » en veillant sur elle avec grande affection.
Merci à Monique pour cette évocation d’une mère et de ses enfants et merci à l’autre Monique qui a participé à l’entretien. P.Maestracci
Un remerciement à Alice Guillaume qui a complété cet émouvant témoignage sur sa mère et sur son frère mort pour son engagement en faveur de la Liberté. Elle rend hommage aussi à Valentin, l’infirmier qui l’assista lors de la mort de son cher mari et qui est « son petit-fils de cœur » en veillant sur elle avec grande affection.
Merci à Monique pour cette évocation d’une mère et de ses enfants et merci à l’autre Monique qui a participé à l’entretien. P.Maestracci
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