Louis XIV représenté avec la cuirasse du chef de guerre. |
Le problème médical
Depuis janvier 1686, Louis XIV (ci-contre) a un lancinant problème de santé. Un abcès s’est formé près de l’anus. Le corps médical est évidemment consulté. Le premier chirurgien du roi qui a succédé à son propre père depuis dix ans ans est Félix de Tassy. Celui-ci suggère de percer l’abcès mais se heurte à un refus, compte tenu du risque encouru. En mai, l’abcès se transforme en fistule anale. Il s’agit d’une sorte de canal communiquant avec le rectum par lequel peuvent s’échapper soit un suintement continuel, soit des fèces ou des gaz intestinaux !
Malgré différents remèdes comme des cataplasmes ou des essais cliniques sur des malades, le roi doit accepter l’opération risquée proposée par son premier chirurgien. Celui-ci s’entraîne sur des malades à Paris et à Versailles et perfectionne un bistouri « à la royale » muni d’une lame très étroite et effilée (photo en bas).
Malgré différents remèdes comme des cataplasmes ou des essais cliniques sur des malades, le roi doit accepter l’opération risquée proposée par son premier chirurgien. Celui-ci s’entraîne sur des malades à Paris et à Versailles et perfectionne un bistouri « à la royale » muni d’une lame très étroite et effilée (photo en bas).
Château de Versailles. © XDR |
L’opération a eu en grand secret le matin du 18 novembre 1686 dans la chambre du roi à Versailles, située au premier étage dans l'axe du château, donnant sur la cour de marbre (ci-contre). Médecins, chirurgiens et apothicaires royaux sont présents ainsi que Madame de Maintenon, le confesseur du roi et Louvois ministre de la Guerre. L’opération se fait à vif, sans anesthésie ; le roi est ensuite saigné comme c’est l’usage. Cela fait irrésistiblement penser au "Malade imaginaire" de Molière ! Deux interventions supplémentaires ont lieu en décembre. Le Roi-Soleil subit ces opérations sans se plaindre malgré l’effroyable douleur. Enfin guéri en janvier 1687, il assiste à un Te Deum à Notre-Dame de Paris à la fin du mois. Pour les détails chirurgicaux, se reporter au livre passionnant de Pascal Torres, Les secrets de Versailles, Paris, Vuibert, 2015
La récompense du chirurgien
Félix de Tassy (ci-dessous, avec ses instruments) reçoit en récompense de cette opération risquée mais réussie la terre des Moulineaux estimée à 50 000 écus ainsi qu’une somme équivalente. D’Aquin, premier médecin du roi, ne touche que le tiers de cette somme (100 000 livres). Son rôle s’est borné à approuver l’opération et à y assister sans prendre les risques encourus par Félix de Tassy en cas d’échec. Pourtant à l’époque, un chirurgien jouissait d’une moindre considération qu’un médecin !
Félix de Tassy. © XDR |
Félix de Tassy meurt en 1703, dans sa maison des Moulineaux, douze ans avant son royal patient alors que d’Aquin perd la confiance du roi dès 1693.
Et l'hymne britannique !
La légende veut que lors d’une visite royale à Saint-Cyr en septembre 1696, les demoiselles jeunes filles aient chanté un hymne pour la santé du roi qui souffrait alors terriblement. En janvier suivant, un psaume « Seigneur, Sauve le Roi ! » fut chanté à Notre-Dame. Haendel sen serait inspiré des paroles pour l’hymne britannique God save the King. Pascale Maestracci
Et l'hymne britannique !
La légende veut que lors d’une visite royale à Saint-Cyr en septembre 1696, les demoiselles jeunes filles aient chanté un hymne pour la santé du roi qui souffrait alors terriblement. En janvier suivant, un psaume « Seigneur, Sauve le Roi ! » fut chanté à Notre-Dame. Haendel sen serait inspiré des paroles pour l’hymne britannique God save the King. Pascale Maestracci