Yves Legrand. ©PCB |
Yves Legrand (à gauche) nous accueillait ce lundi après-midi à l'entrée de ses caves, ancienne champignonnière achetée en 1973. Nous étions une bonne quinzaine de membres d'Historim pour cette plongée sous terre d'un autre temps.
Du XVe siècle jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Issy-les-Moulineaux, comme quelques autres communes d'Ile de France, était couverte de vignes, nous rappelle Yves. Très vite, il décide avec l'aide de la Confrérie Saint-Vincent de planter quelques pieds. Ce vignoble associatif, inauguré le 15 novembre 1975 lors du lancement du beaujolais nouveau, produit du vin blanc avec ses cépages de chardonnay et de pinot gris. Et comme dans tout vignoble qui se respecte, la vigne côtoie l'olivier, le figuier et l'amandier !
Caves Legrand. © PCB |
Ça y est, nous voici partis dans ces caves où sont stockés des vins de grands collectionneurs et de grands restaurants. A l'entrée une sculpture en verre (ci-contre) intégrée dans une sculpture naturelle née de l'écoulement de l'eau. Un tournant sur la droite, un autre sur la gauche… le mur est décoré de quelques œuvres d'art, incongrues dans un tel environnement (ci-dessous). Nous sommes 20 mètres sous terre, mais le réseau de tunnels descend jusqu'à 65 mètres de profondeur et s'étend jusqu'à Meudon, Chaville, Sèvres… un véritable labyrinthe.
Caves Legrand © PCB |
Caves Legrand. © PCB |
Dehors, le fils d'Yves, quatrième génération, travaille dans les vignes pour les prochaines vendanges, toujours faites par une classe de CM2 de notre commune.
Le vignoble. ©PCB |
C'est sur quelques vers de l'Âme du vin, de Charles Baudelaire, qu'Yves nous quitte, après cet après-midi… dépaysant.
Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
" Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,
Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.
Pour en savoir plus :
http://www.historim.fr/2013/10/vendanges-issy-les-moulineaux.html
http://www.historim.fr/2011/02/la-confrerie-saint-vincent-dissy.html