Alors que le CNET (Centre national d'études des télécommunications), devenu Orange Labs, s'apprête à déménager, donnons la parole à Jean Boyer, qui fit une partie de sa carrière dans ces bureaux.
Orange Labs, côté avenue du Général Leclerc, Issy. © A. Bétry |
L'histoire de Jean Boyer ne nous est pas inconnue. Expédié en 1940 en camp de travail dans le cadre du STO, il a le courage de s'en évader et le hasard fait qu'avec ses compagnons ils rencontrent des évadés de guerre français. Ensemble ils forment une compagnie et rejoignent les forces combattantes de l'armée slovaque. Jean Boyer a écrit son histoire dans un livre et nous avait laissé un témoignage.
Les débuts au CNET
Jean Boyer. © A. Bétry |
« Quand j'arrive au CNET en 1970, je venais de la poste de Clermont-Ferrand, où j'avais été secrétaire général au niveau national de la CFDT-PTT. Je désirais prendre d'autres fonctions. A l'époque, les PTT offraient le choix : la Poste, les Télécoms et les services financiers avec les chèques postaux.
Je choisis les Télécoms, bien que je ne sois pas ingénieur. Les PTT à l'époque comptait 300 000 agents. Ils étaient gérés par un budget annexe du budget général (de l'administration), qui passait chaque année devant l'Assemblée nationale pour y être voté. J'ai donc eu accès aux nombreux dossiers de ces budgets. J'y remarquai parfois des anomalies, et au cours des différentes séances du Conseil auxquelles j'assistais, je ne manquai pas de dénoncer ces dysfonctionnements et de proposer, de façon logique et constructive, des améliorations. Mes analyses et mes observations, accompagnées d'un certain bon sens, me gratifièrent d'une certaine reconnaissance. »
Création de la comptabilité analytique.
« Un beau jour, M. Libois, le directeur du CNET, me propose une mission de confiance, à laquelle il n'avait pas obtenu satisfaction de la part de ses ingénieurs : la création d'une comptabilité analytique.
Face aux conjonctures et aux nouvelles relations internationales, le besoin de connaître le coût de revient d'un projet ou d'une recherche se fit nettement sentir. Pour commercialiser l'un d'eux, la connaissance de leur prix de fabrication devenait indispensable.
Avec la volonté d'être l'unique chef de cette opération, je m'entourai d'une douzaine de personnes, dont deux ingénieurs, des informaticiens, des comptables. Je parvins, grâce au soutien d'un général des armées, à faire qu'un appelé du contingent effectue son service militaire dans cette équipe.
Travaillant avec la Défense, un général assistait au Conseil supérieur des PTT et le CNET avait sur la base aérienne de Villacoublay un DC 3 (Dakota) à sa disposition pour assurer les liaisons avec les différents sites du CNET, Lannion en particulier où j'ai eu plusieurs fois l'occasion de me rendre.
En l'espace de treize mois, ce GEG (Groupe d'étude et de gestion) que je dirigeais, a mis en marche la comptabilité analytique du CNET. C'était dans les années 1973-74. »
Administrateur des PTT
« En fin de carrière, à titre exceptionnel je fus nommé administrateur des PTT. Ce rang étant habituellement réservé aux personnes ayant suivi un cursus universitaire et passé le concours des administrateurs. Après autorisation ministérielle, je suis parvenu à ce titre, tout en ayant commencé comme simple employé de la Poste à Clermont-Ferrand. Pour mémoire, rappelons qu'en 2007 le CNET est passé à… l'Orange !
Fernand Raynaud aurait pu faire un sketch de mon histoire !… » Propos recueillis par Alain Bétry
Je choisis les Télécoms, bien que je ne sois pas ingénieur. Les PTT à l'époque comptait 300 000 agents. Ils étaient gérés par un budget annexe du budget général (de l'administration), qui passait chaque année devant l'Assemblée nationale pour y être voté. J'ai donc eu accès aux nombreux dossiers de ces budgets. J'y remarquai parfois des anomalies, et au cours des différentes séances du Conseil auxquelles j'assistais, je ne manquai pas de dénoncer ces dysfonctionnements et de proposer, de façon logique et constructive, des améliorations. Mes analyses et mes observations, accompagnées d'un certain bon sens, me gratifièrent d'une certaine reconnaissance. »
Création de la comptabilité analytique.
« Un beau jour, M. Libois, le directeur du CNET, me propose une mission de confiance, à laquelle il n'avait pas obtenu satisfaction de la part de ses ingénieurs : la création d'une comptabilité analytique.
Face aux conjonctures et aux nouvelles relations internationales, le besoin de connaître le coût de revient d'un projet ou d'une recherche se fit nettement sentir. Pour commercialiser l'un d'eux, la connaissance de leur prix de fabrication devenait indispensable.
Avec la volonté d'être l'unique chef de cette opération, je m'entourai d'une douzaine de personnes, dont deux ingénieurs, des informaticiens, des comptables. Je parvins, grâce au soutien d'un général des armées, à faire qu'un appelé du contingent effectue son service militaire dans cette équipe.
Travaillant avec la Défense, un général assistait au Conseil supérieur des PTT et le CNET avait sur la base aérienne de Villacoublay un DC 3 (Dakota) à sa disposition pour assurer les liaisons avec les différents sites du CNET, Lannion en particulier où j'ai eu plusieurs fois l'occasion de me rendre.
En l'espace de treize mois, ce GEG (Groupe d'étude et de gestion) que je dirigeais, a mis en marche la comptabilité analytique du CNET. C'était dans les années 1973-74. »
Administrateur des PTT
« En fin de carrière, à titre exceptionnel je fus nommé administrateur des PTT. Ce rang étant habituellement réservé aux personnes ayant suivi un cursus universitaire et passé le concours des administrateurs. Après autorisation ministérielle, je suis parvenu à ce titre, tout en ayant commencé comme simple employé de la Poste à Clermont-Ferrand. Pour mémoire, rappelons qu'en 2007 le CNET est passé à… l'Orange !
Fernand Raynaud aurait pu faire un sketch de mon histoire !… » Propos recueillis par Alain Bétry
Pour en savoir plus :
Jean Boyer est chevalier de la Légion d'honneur à titre civil pour son parcours professionnel et officier de la Légion d'honneur à titre militaire, par le président de la République François Mitterrand, pour son passé et son engagement aux cotés des forces slovaques http://www.historim.fr/2012/05/jean-boyer-la-resistance-en-slovaquie.html
Jean Boyer est chevalier de la Légion d'honneur à titre civil pour son parcours professionnel et officier de la Légion d'honneur à titre militaire, par le président de la République François Mitterrand, pour son passé et son engagement aux cotés des forces slovaques http://www.historim.fr/2012/05/jean-boyer-la-resistance-en-slovaquie.html
Orange Labs, côté Rond-Point Victor Hugo, Issy. © A. Bétry |
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