Le projet initial
Pierre Noury. Il est enterré dans l'église de Bignan. © XDR |
La congrégation religieuse « les Filles de Jésus de Kermaria » est née dans l’esprit d’un certain Pierre Noury (ci-contre). Né en 1743 à Lauzach, petite paroisse du Morbihan (diocèse de Vannes), formé par les jésuites puis par les lazaristes, Pierre Noury est nommé en 1771 « recteur » (curé) de Bignan, près de Locminé. Ami des pauvres et des malades, il conçoit le projet d’une « maison de piété et de bienfaisance » qui serait confiée à des jeunes femmes vivant ensemble et assurerait l’instruction des enfants et les soins aux malades. Mais, en 1792, les événements liés à la Révolution l’empêchent de réaliser son projet et l’obligent à s’exiler en Espagne, puis au Portugal… dont il reviendra en 1801 pour être nommé curé de la cathédrale de Vannes, où il mourra en 1804. En 1827, le Père Coiffic arrive comme « recteur » à Bignan et reprend le projet de Pierre Noury. Il fait alors appel à une certaine Perrine Samson (ci-dessous). Celle-ci née en 1790, originaire du village de Colpo, assume dès 1815 plusieurs activités : bien que ne sachant ni lire ni écrire, elle apprend aux enfants la lecture en breton, fait le catéchisme, soigne les malades et assiste les mourants. Elle prend, en 1829, la responsabilité de l’école, très rudimentaire, de garçons à Bignan.
Perrine Samson devant l'église de Bignan. ©XDR |
Naissance de la congrégation
Le Père Coiffic propose alors à Perrine de devenir membre de la future congrégation à fonder dans l’esprit du projet de Pierre Noury. Rejointe par quatre autres femmes célibataires du village, elles entreprennent leur noviciat et prononcent leurs premiers vœux le 25 novembre 1834. Ainsi naît la congrégation qui prend le nom de « Filles de Jésus » par choix d’une vie de servantes dans l’humilité et la simplicité. Perrine Samson en sera la première Supérieure générale, élue. En 1860, la « maison » de Bignan, trop exigüe est transférée au lieu dit Kermaria, à Locminé. La congrégation gagne alors les départements bretons voisins.
L'expansion
Le 7 juillet 1904, l’interdiction d’enseigner est faite par le ministère Combes aux congrégations religieuses. Les Filles de Jésus décident alors de se développer à l’étranger et ouvrent des « maisons » en Belgique, Angleterre, Canada, l’administration de la congrégation demeurant à Kermania. En France, elles gagnent le Limousin et la Région parisienne. En 1952, on compte jusqu’à 2600 religieuses. En 1953, elles exercent leurs missions en Afrique (Cameroun, RDC), puis en 1957 en Amérique latine et aux Antilles.
L'installation à Issy-les-Moulineaux
Actuellement, elles sont présentes dans treize pays et sont au nombre de 470 en France, dont 5 sœurs à Issy ! C’est en 1973 que les Filles de Jésus s’installent à Issy-les-Moulineaux en ouvrant une maison rue Robespierre (ci-dessous) où elles accueillent d’autres sœurs de province ou de l’étranger venues pour des études.
En liaison avec les paroisses Sainte-Etienne, Sainte-Lucie et Saint-Bruno, elles assurent le catéchisme et effectuent d’importantes actions sociales auprès des plus modestes, des personnes âgées et des malades… toujours dans le respect et la dignité des personnes. Denis Hussenot.
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