28 mars 2016

1973 - Les Filles de Jésus de Kermaria s'installent à Issy-les-Moulineaux

Le projet initial

Pierre Noury. Il est enterré dans
l'église de Bignan. © XDR
La congrégation religieuse « les Filles de Jésus de Kermaria » est née dans l’esprit d’un certain Pierre Noury (ci-contre). Né en 1743 à Lauzach, petite paroisse du Morbihan (diocèse de Vannes), formé par les jésuites puis par les lazaristes, Pierre Noury est nommé en 1771 « recteur » (curé) de Bignan, près de Locminé. Ami des pauvres et des malades, il conçoit le projet d’une « maison de piété et de bienfaisance » qui serait confiée à des jeunes femmes vivant ensemble et assurerait l’instruction des enfants et les soins aux malades. Mais, en 1792, les événements liés à la Révolution l’empêchent de réaliser son projet et l’obligent à s’exiler en Espagne, puis au Portugal… dont il reviendra en 1801 pour être nommé curé de la cathédrale de Vannes, où il mourra en 1804. En 1827, le Père Coiffic arrive comme « recteur » à Bignan et reprend le projet de Pierre Noury. Il fait alors appel à une certaine Perrine Samson (ci-dessous). Celle-ci née en 1790, originaire du village de Colpo, assume dès 1815 plusieurs activités : bien que ne sachant ni lire ni écrire, elle apprend aux enfants la lecture en breton, fait le catéchisme, soigne les malades et assiste les mourants. Elle prend, en 1829, la responsabilité de l’école, très rudimentaire, de garçons à Bignan.

Perrine Samson devant l'église de Bignan. ©XDR

Naissance de la congrégation

Le Père Coiffic propose alors à Perrine de devenir membre de la future congrégation à fonder dans l’esprit du projet de Pierre Noury. Rejointe par quatre autres femmes célibataires du village, elles entreprennent leur noviciat et prononcent leurs premiers vœux le 25 novembre 1834. Ainsi naît la congrégation qui prend le nom de « Filles de Jésus » par choix d’une vie de servantes dans l’humilité et la simplicité. Perrine Samson en sera la première Supérieure générale, élue. En 1860, la « maison » de Bignan, trop exigüe est transférée au lieu dit Kermaria, à Locminé. La congrégation gagne alors les départements bretons voisins.

L'expansion

Le 7 juillet 1904, l’interdiction d’enseigner est faite par le ministère Combes aux congrégations religieuses. Les Filles de Jésus décident alors de se développer à l’étranger et ouvrent des « maisons » en Belgique, Angleterre, Canada, l’administration de la congrégation demeurant à Kermania. En France, elles gagnent le Limousin et la Région parisienne. En 1952, on compte jusqu’à 2600 religieuses. En 1953, elles exercent leurs missions en Afrique (Cameroun, RDC), puis en 1957 en Amérique latine et aux Antilles.

L'installation à Issy-les-Moulineaux

Actuellement, elles sont présentes dans treize pays et sont au nombre de 470 en France, dont 5 sœurs à Issy ! C’est en 1973 que les Filles de Jésus s’installent à Issy-les-Moulineaux en ouvrant une maison rue Robespierre (ci-dessous) où elles accueillent d’autres sœurs de province ou de l’étranger venues pour des études.
En liaison avec les paroisses Sainte-Etienne, Sainte-Lucie et Saint-Bruno, elles assurent le catéchisme et effectuent d’importantes actions sociales auprès des plus modestes, des personnes âgées et des malades… toujours dans le respect et la dignité des personnes. Denis Hussenot.

La maison des Filles de Jésus de Kermaria, rue Robespierre, dans les Hauts d'Issy. ©PCB

24 mars 2016

Le président Émile Loubet à la Maison de retraite Lasserre - 15 mars 1900

 Portrait officiel du président. ©XDR
Émile Loubet (1838-1929) avocat de formation se lance ensuite dans la carrière politique dont il franchit tous les échelons. D’abord député de la Drôme, il devient par la suite sénateur, ministre, président du Conseil, président du Sénat en 1896. La mort insolite autant qu’inattendue de Félix Faure à l’Élysée lui permet d’accéder à la présidence de la République en février 1899 (ci-contre). Au cours de ses deux mandats, outre l'inauguration isséenne en mars 1900, il ouvre l’Exposition universelle de Paris le 14 avril de la même année. En 1901, il reçoit le tsar Nicolas II et en 1903 le roi Edouard VII pour « l’Entente cordiale ». Royaume-Uni, Russie et France forment la Triple Entente en guerre contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongire en 1914. 

Le 15 mars 1900, grande effervescence dans les rues d'Issy-les-Moulineaux. Le président inaugure la maison de retraite Lasserre (ci-dessous), avenue de l’Hôtel de Ville (Jean Jaurès après la Grande Guerre). Le dispensaire a été fermé lorsque la maison de retraite Lasserre fut déplacée et remplacée par des habitations privées au début du XXIe siècle.

Ancien dispensaire Lasserre. On aperçoit deux plaques commémoratives :
la plus haute, en marbre blanc, commémore la visite présidentielle de 1900 ;
la seconde, grise, évoque la célébration du centenaire par André Santini.
La  plaque commémorative, en marbre blanc (ci-dessous), maintenant placée sur le côté du bâtiment visible de la rue Étienne Dolet, rappelle cette cérémonie officielle qui se fait en présence des autorités dont les noms sont gravés en lettres d’or sur le marbre blanc. 
Plaque de 1900.
La liste à gauche concerne le département de la Seine dans lequel se trouve encore Issy-les-Moulineaux. Elle énumère dans l’ordre protocolaire le préfet, le député, le président du Conseil général, le directeur des Affaires départementales avant cinq sénateurs. La liste à droite est consacrée au Conseil municipal : d'abord le maire Henri Mayer, ses adjoints, quinze conseillers municipaux, le receveur, le secrétaire de mairie et l’agent-voyer. Tout en bas est inscrit le nom de l’architecte É. Delaire.

Le maire Henri Mayer exerce plusieurs mandats de 1894 à 1903 et de 1908 à 1911. C’est aussi le propriétaire du magasin de vêtements A la Tour Eiffel 42 rue Renan. Le nom d’Auguste Gervais est gravé sur les deux listes à titre de député et de conseiller municipal. Il succède d’ailleurs à Henir Mayer de 1903 à 1908 entre les mandats de celui-ci. L’architecte « communal » Émile Delaire a à son actif bien d’autres réalisations pour la commune et des particuliers. Texte et photographies P. Maestracci

21 mars 2016

Église Saint-Etienne - Visite

Samedi 19 mars 2016, 15 h. Nos fidèles membres Historimiens se pressent à l'entrée de l'église Saint-Etienne, construite, nous rappelle Pascale, à l'emplacement d'un premier lieu de culte chrétien au Ve siècle, et d'une première église au XIIe siècle.

Eglise Saint-Etienne. © PCB
Avant de pénétrer dans l'église, nous prenons un peu de distance pour retrouver la perspective de Jongkind à partir de la rue de l'abbé Grégoire. Puis découvrons les médaillons qui surplombent la porte centrale, offerts par Louis XIV et Anne d'Autriche, comme en témoignent les fleurs de lys (ci-dessous).

Écusson du tympan © PCB










Le père Turck nous attend. Il évoque pour nous le narthex où se tenaient les pénitents et les futurs baptisés ; l'autel, qui signifie le rocher stable, la table de la maison ; l'ambon, le deuxième autel ou pupitre, représentant la parole de Dieu ; le tabernacle qui contient toujours une réserve d'hosties. 


Ambon, de J.-L. Ferraton. © PCB



Il nous présente le choeur entièrement restauré par le sculpteur Jean-Louis Ferraton, spécialisé dans l'art sacré. On peut donc admirer aujourd'hui un autel en pierre sculptée (ci-contre) ; un ambon en pierre et verre sculptés ; une colombe en métal et verre taillé ; un tabernacle en pierre et en bois sculpté doré à la feuille ; un fond de gloire en verre thermoformé, augmenté de deux vitraux latéraux (ci-dessous). Le père Turck nous montre aussi le baptistère (en bas), un objet magnifique qui vient du château des Conti. 



Signé J.-L. Ferraton. © PC

Vitrail. © A. Bétry
Puis Pascale  nous fait découvrir les toiles et les vitraux de l'église : une peinture représentant saint Fiacre, le patron des jardiniers ; le tympan du XIIe siècle (en bas) ; un vitrail, hommage aux poilus de la Grande Guerre (ci-contre) avec à l'arrière plan la cathédrale de Reims totalement détruite et sur laquelle le reporter Albert Londres a laissé un témoignage extraordinaire,  publié dans Le Matin, le 29 septembre 1914 : ""Elle est debout, mais pantelante… Les chimères, les arcs-boutants, les gargouilles, les colonnades, tout est l'un sur l'autre, mêlé, haché, désespérant."

Vient notre Historimienne Odile qui a travaillé longtemps à l'église Sain-Etienne prend la parole. Elle connaît tout des restaurations successives, celle de 1872 après les destructions de la Commune ; celle de 2006/2007 au cours de laquelle fut retrouvée une bombe de 1870 ; celle de l'orgue en 2013 dont nous parle avec émotion l'organiste Philippe : 1200 tuyaux, 40 jeux, 5 octaves et 60 notes…

Chapiteau de la crypte.
Enfin, c'est au tour des spéléologues Sylvain et Jean-Paul de l'association Abîmes de nous faire partager leur passion : découvrir des réseaux souterrains, explorer grottes et cavernes. Mais que font-ils dans l'église Saint-Etienne ? Et bien, dans la crypte que nous avons la chance de pouvoir découvrir avec ses deux chapiteaux du VIIe siècle (ci-contre), s'ouvre un souterrain. Un escalier donne accès à l’ensemble des galeries souterraines et à un aqueduc alimentant des puits desservant des habitations de l’enclos paroissial. Un autre aqueduc souterrain, prenant naissance sur le parvis, à 5 mètres de profondeur, relie l'église au Fort, passant notamment sous la rue de la Galerie.
Merci à tous pour cette visite, vraiment très réussie. PCB

Tympan du XIIe siècle. © PCB
Le baptistère. ©A. Bétry
Pour en savoir plus sur les souterrains et l'association Abîmes :
www.abimes-speleologie.fr/fichiers/publications/souterrain_eglise.pdf


18 mars 2016

Henri Matisse - conférence

Jeudi 17 mars, sous un beau soleil, vous étiez nombreux à vous presser à la Résidence du Parc pour découvrir - ou redécouvrir - grâce à notre Historimienne Pascale, toujours aussi brillante, ce peintre (isséen pendant une dizaine d'années).

Henri Matisse (1869-1954) est un artiste inventeur.
Sa technique évolue au fil du temps, marqué constamment, en revanche, par la présence de tissus, de tapis, de tentures dans ces tableaux - un héritage de ses ancêtres tisserands. Par la présence aussi de deux thèmes qui reviennent régulièrement : les poissons rouges et les bouquets de fleurs. Enfin, par l'utilisation de la couleur. Ne disait-il pas :

"Un ton seul n'est qu'une couleur. Deux tons, c'est un accord, c'est la vie".

Résidence du Parc. Une soixantaine de personnes écoutent Pascale parler de la Danse (projeté sur le mur du fond).

En 1904, avec Luxe, calme et volupté, il utilise le Pointillisme.
En 1905, avec Femme au chapeau, il invente le Fauvisme, dont il devient le chef de file.
En 1907, en contact avec l'art africain, il invente, avec un autre artiste, le mot Cubisme.
Sans oublier, l'invention des papiers gouachés découpés.

En 1909, Matisse s'installe à Issy-les-Moulineaux (jusqu'en 1919). C'est dans cette maison, toujours propriété de la famille, qu'il produit certains de ses plus beaux chefs-d'œuvre. Comme, la Danse et la Musique, vendus à un collectionneur russe, Sergueï Chtchoukine. Deux toiles que l'on peut admirer aujourd'hui à l'Ermitage de Saint-Petersbourg.

Après son séjour isséen, Matisse s'installe sur la Côte d'Azur, voyage à Tahiti, au Maroc. Un pays qui l'inspire dans ces représentations d'odalisques, comme Nu bleu en 1952, un tableau reproduit sur la porte d'entrée du Collège Matisse (27 rue Ernest Renan).

Merci encore à Pascale, à Denis et à la Direction de la Résidence du Parc. PCB

Retrouvez Matisse sur notre site :
http://www.historim.fr/2012/07/les-tilleuls-de-matisse.html
http://www.historim.fr/2010/12/matisse-issy-latelier-dans-la-verdure.html
http://www.historim.fr/2010/12/matisse-issy-latelier-dans-la-verdure.html

16 mars 2016

Deux rendez-vous cette semaine

N'oubliez pas …


Les années isséennes de Matisse
jeudi 17 mars, 18h30, Résidence du Parc, 20 rue de l'Abbé Derry



UNIQUEMENT POUR LES MEMBRES D'HISTORIM

Visite de l'église Saint-Etienne
samedi 19 mars, 15 h


Nous vous attendons très nombreux

12 mars 2016

Robert F… 46 ans de chaussures !

© A. Bétry
La famille
Issu d’une famille rescapée du génocide arménien de 1915, Robert Fermanian (ci-contre) est né en 1939 en Algérie où ses parents s’étaient réfugiés après la Turquie et Athènes. Son père, bottier, aidé de sa mère piqueuse de tiges, tenait un atelier de fabrication de chaussures sur mesure. Durant toute son enfance, Robert vécut dans ce milieu de cuir, mettant même la main à la pâte. Mais sa nature sportive l’orientait davantage vers le football… au point de venir à Paris en 1956 pour y tenter une carrière footballistique ! Bien qu’assez doué pour ce sport, il fut contraint de l’abandonner pour des raisons familiales.
En 1968, suite à son mariage avec Olga, déjà Isséenne, Robert F. s’installe à Issy et décide, tout naturellement, de se lancer dans le commerce de chaussures pour hommes et femmes. C’est ainsi qu’en 1969, en lieu et place d’une agence du « Gaz de France », avenue Victor Cresson, en plein Centre Ville, il ouvre son magasin de chaussures.
La maison de luxe « Dior et Jourdan » lui propose de favoriser son installation à Issy. Mais les contraintes de la grande marque, sa soif d’indépendance et les conditions locales peu favorables à un commerce de luxe (Issy est encore une ville à majorité ouvrière), lui font refuser l’offre.

La boutique
Intérieur de la boutique.
Il appelle son magasin « Robert F»… F comme Fermanian mais aussi comme Frère, en souvenir de son frère aîné, mort pour la France en Algérie, en 1956. Il faudra trois bonnes années pour un véritable démarrage du commerce. En 1978, son épouse le rejoint au magasin pour l’aider dans le choix des modèles. Ils parcourent alors l’Italie (Milan, Venise, Florence) pour y trouver leurs fournisseurs : Siltana, Rosetti, Paluso.

En 1980, lors des élections municipales, Robert F. participe auprès de la communauté arménienne à la campagne électorale d’André Santini, qui remporte la mairie face à son adversaire Guy Ducoloné. Robert devient un représentant incontournable des Arméniens d’Issy. Il parraine la construction de l’église Apostolique arménienne et crée le club arménien de football.

C’est alors que la ville se développe et que « les grandes surfaces » s’installent à Issy ! … créant l’inquiétude chez les commerçants de proximité. Aussi, en 2008, pour les défendre se crée l’Association « Issy Mairie Commerce » (IMC) dont Robert F devient le président. Plusieurs événements (marchés du terroir, des producteurs, braderies, antiquaires) sont organisés par l’IMC pour animer le centre ville.

Aujourd’hui, après quarante-six ans d’existence, la boutique « Robert F » est très fréquentée par une clientèle toujours fidèle, à la recherche de grandes marques italiennes ainsi que Church ! Il est le plus ancien commerce de la ville. Denis Hussenot.

La boutique Robert F… avenue Victor Cresson, à Issy.

8 mars 2016

Conférence Matisse, les années isséennes

La maison de Matisse (1909-1919), avenue Charles de Gaulle, Issy.
Une fois encore, notre Historimienne Pascale va nous entraîner à la découverte des dix années que le peintre Henri Matisse a passé à Issy. Il s'agit bien d'une conférence et non - comme annoncé par mégarde dans le Point d'appui de mars - d'une exposition et, encore moins, d'un vernissage !




4 mars 2016

Odette, Isséenne depuis plusieurs décennies (suite)

Voici, comme promis, la suite du témoignage d'Odette, toujours aussi souriante…

Odette. Ph. P. Maestracci
La résidence Matrat-Voisembert
Depuis juin 1943, Odette habite avec sa famille dans la résidence Matrat-Voisembert, un ensemble de bâtiments construits dans les années Trente, avant-gardistes pour l’époque et destinés à une clientèle choisie (ci-dessous). Les toits plats étaient prévus pour servir de solarium. Les appartements au nombre de deux par palier avec des portes à double battant, sont grands et disposaient d’une lingerie qui pouvait servir de chambre.
Façades des immeubles années Trente. © XDR
En effet, bon nombre de familles de militaires habitaient là car ils étaient proches du ministère de l’Air et desServices techniques des constructions navales (et son bassin des carènes, construit par Perret) un peu plus loin vers la Seine. Les ordonnances des officiers occupaient ces chambres et disposaient d’une douche et de toilettes installées de part et d’autre des passerelles à l’arrière des immeubles. Un renfoncement sur les passerelles permettait d’installer un petit brasero à proximité des douches. Il est à noter que le ministère de la Défense inauguré en 2015 est toujours aussi proche de la résidence !
La résidence abrita également avant-guerre, une colonie de Russes « blancs », comme dans d’autres immeubles de la commune.

Les commerces
Au rez-de-chaussée des rues Matrat et Voisembert, de nombreux commerces permettaient de vivre quasiment en autarcie. Rue Matrat : le cabinet médical d’un ORL, un coiffeur au n°1, une épicerie au 5. Rue Voisembert : au n°1 un marchand de journaux et une boucherie, une grande épicerie au 3 , une pharmacie au 5. À l’angle des rues Matrat et Georges Marie, une crémerie Le Cercle Bleu et une boulangerie (qui existe encore). Tout près, un serrurier de la rue Georges Marie travaillait pour les résidents. Enfin, il y avait au sous-sol une pompe à essence et un garagiste qui réparait et lavait les voitures.
Ces commerces ont disparu et les boutiques des deux rues remplacées par des appartements lors du ravalement il y a quelques années. D’autre part, il n’y a plus d’odeur ni de poussière de tabac dans les appartements depuis la fermeture en 1978 de la très proche Manufacture des Tabacs inaugurée en 1904.

Le quartier après-guerre
Il y eut longtemps un marchand de charbon, « un bougnat », à l’angle des rues G. Marie et Hartmann. Un immeuble résidentiel occupe son emplacement. Un peu plus loin, un pavillon en meulière rue Gabrielle d’Estrées fut occupé par la violoniste Ginette Neveu morte tragiquement en 1949 dans un accident d’avion aux Açores qui fit périr aussi Marcel Cerdan.

Rue Ernest Renan.
À l’angle des rues Ernest Renan et Oradour-sur-Glane se trouvait « une Halle aux grains » qui avait « une porte énorme », sorte d’entrepôt à proximité du pavillon de l’octroi. Ce bâtiment servit ensuite à stocker les moquettes placées dans les halls du Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Il est remplacé par un vaste hôtel de nos jours. Aux numéros pairs de la rue Renan, il y avait ensuite un café, une boulangerie et une auto-école.
Une clinique existait rue de la Villa Marguerite et juste à l’angle, un bazar remplacé par un restaurant puis au-delà une boucherie chevaline et l’imprimerie Desfossés. De l’autre côté de la rue Renan, entre le square Fournieret la rue du Quatre-Septembre, il y eut l’entreprise Javel-La Croix, d’abord été remplacée par le bureau des Eaux et Forêts (ministère de l’Agriculture) puis un cabinet d’experts-comptables. À côté, une école d’apprentissage du bâtiment était installée square Fournier. La rue Foucher Lepelletier desservait des jardins ouvriers et l’imprimerie Desfossés, tous remplacés par des immeubles et des jardins d’agrément. Rue du Général Leclerc, face à l’Hôtel de Ville et à l’emplacement du Centre administratif, se tenait « la cour des miracles avec des vieilles baraques et des rues comme au Moyen-Âge ».


Eglise Saint-Benoît. ©XDR
La paroisse Saint Benoît
Odette a connu l’ancienne chapelle où, du fait de son statut, aucune célébration de mariage ni d’enterrement ne pouvait se dérouler. Le bâtiment aux gros pylônes était vétuste ; il y pleuvait. La cour était en terre. La chapelle fut démolie en 1971 et remplacée par une église moderne en sous-sol, une vaste cour dallée encadrée par des salles (ci-contre). Le père Guesdon en fut le premier curé lorsque la chapelle fut remplacée par une église. Il est à noter que furent prévus des logements pour les prêtres.
Odette aida le père Lefort pour le pré-catéchisme et les ventes de charité devenues Journées d’amitié, toujours organisées chaque année le dernier week-end de novembre. De longues années et pour cette occasion, Odette prépara le petit-déjeuner pour ceux qui assistaient à la messe de 7 heures du matin. Elle fut responsable du textile pendant vingt-et-un ans. Un grossiste près de la place de la République vendait du linge de maison. Il fallait aller chercher les cartons huit jours avant la vente, préparer le linge pour l’exposer et rapporter les éventuels invendus la semaine suivante. Odette apporta aussi son aide pour déballer les bibelots et objets vendus dans les salles consacrées à la brocante.
Avec son groupe, Odette étudie la Bible tous les 15 jours. Après l’Ancien Testament, c’est l’étude du Nouveau Testament. D’autre part, une séance mensuelle de réflexion porte sur la question : « À quoi sert un chrétien ? ». Il y a le Rosaire une fois par mois chez l’une ou l’autre des participantes. La méditation précède la récitation du chapelet. Enfin, il y a un Chapelet en octobre puis en mai. Cela pendant 4 jours du mardi au vendredi.

Saint Benoît. © XDR
C’est avec reconnaissance que je remercie Odette qui a très chaleureusement accepté de me recevoir pour narrer ses souvenirs heureux ou plus douloureux. Merci aussi à Madame Colette Provôt qui m’a fait rencontrer la formidable Odette. P. Maestracci