28 janvier 2016

Un petit quizz sur Issy-les-Moulineaux

Grégoire Thonnat, professionnel de la communication, collectionneur et passionné d'histoire, est l'auteur du "fameux quizz d'Issy-les-Moulineaux", la découverte de notre ville en 60 questions-réponses, mises au point par la commune. Aussi variées que :


- Quelle est la devise de la ville ?

- Pour quelle raison, la ville recense-t-elle une importante communauté arménienne ?

- Où se trouvent les plus vieux arbres de notre ville ?

Grégoire Thonnat © XDR



A découvrir sur http://fr.calameo.com/read/00046842244a5cec07d8b


22 janvier 2016

1863 - création de l'hospice Devillas

De Paris…
À l’origine, il s'agit d'un hospice parisien voulu par M. Devillas négociant et qui mourut en 1832. De par son testament, l’Assistance publique devint sa légataire universelle à charge pour elle de créer un hospice dans sa demeure, 17 rue du Regard (Paris, 6e arrondissement). Cet établissement charitable était réservé à des hommes et des femmes de plus de 70 ans ainsi qu’à des infirmes. En outre, 3000 francs étaient versés chaque année à l’Assistance publique pour sa gestion ainsi que 450 francs par lit de l’hospice. Les bénéficiaires étaient sélectionnés par les bureaux de bienfaisance de la capitale.

à Issy
L'hospice Devillas, 38 rue Ernest Renan, Issy.
En quelques années, l’hospice fut trop petit et la décision fut prise de le recréer en banlieue près des Petits-Ménages (actuel hôpital Corentin Celton). L’achat du terrain (8 francs le mètre carré), les bâtiments et le transfert, en 1863, coûtèrent 299 710 francs. Le nouvel hospice se trouvait 38 rue Ernest Renan. Les bâtiments de deux étages sur rez-de-chaussée occupaient une superficie de 1736 m² et encadraient une cour de 800 m². En outre, les jardins faisaient 2100 m².
Au rez-de-chaussée, on trouvait les bureaux de l’administration, la chapelle, la lingerie, le réfectoire et quelques dortoirs alors que, dans les étages, il n’y avait que des dortoirs. Comme à l’hôpital, l’électricité y est installée dès 1896.


Aujourd'huiL’hospice Devillas fut utilisé comme centre de soins et logements de fonction au XXe siècle. Il fut démoli il y a quelques années pour laisser place à une nouvelle aile de l’hôpital Corentin Celton, baptisée aile Leplat, à l'angle de la rue Ernest Renan et du passage Sténon . Cette partie est utilisée de nos jours pour la rééducation fonctionnelle.

Aile Leplat de l'hôpital  Corentin Celton.
© P. Maestracci.



Il ne reste rien ni des bâtiments ni même du nom de M. Devillas, raison de plus pour lui rendre un hommage largement posthume. P. Maestracci.

17 janvier 2016

Le château de Childebert

Le château des Conti… tous les Isséens le connaissent. C'est là que se trouve le Musée français de la carte à jouer, rue Auguste Gervais.Mais le château de Childebert… Mystère !

Voici quelques éléments que nous avons pu trouver sur cette bâtisse dont, au milieu du XIXe siècle, subsistaient encore quelques vestiges, dans le quartier des Hauts d'Issy. Un certain M. de Brière rédige une notice qu'il présente à la Société de l'Histoire de France, à la séance du conseil d'administration, tenue le 5 avril 1841.
Statue de Childebert. Louvre.

Il rappelle d'abord l'histoire du fief d'Issy.
"Jusqu'en 1789, les moines de Saint-Germain des Prés conservèrent la possession de ce fief et la jouissance des droits seigneuriaux qui y étaient attachés. Le siège de la seigneurie d'Issy était établi dans un vaste bâtiment appelé le château, où se trouvaient réunis les officiers de l'abbaye de Saint Germain des Prés ; c'était aussi dans ce lieu qu'on rendait la justice ; et une grosse tour carrée y attenant servait de prison. On croit généralement que Childebert (à droite) et Charles le Simple habitèrent ce manoir. Une grande ferme avec un terrain adjacent étaient comprise dans le mur de clôture. A une petite distance de la maison seigneuriale s'élevait un moulin appartenant à l'abbaye et qui, dans les actes anciens, est appelé Tour d'Issy. Il est probable que ce moulin, dont il ne reste plus que des débris est l'édifice mentionné dans la charte de Childebert."

Et M. de Brière décide de se rendre sur place.
"Curieux de voit cet antique monument, j'allais un jour à Issy. L'édifice est situé rue de Chevreuse, n°3, en face de l'église [Saint-Etienne]. Entre l'église et le château il y a une place qui, m'a-t-on dit, était naguère un cimetière ; mais ce fait n'est indiqué dans aucun document historique. Le château et la ferme ont passé entre les mains d'un sieur Beaumont, qui  l'exploite lui-même ainsi que ses autres propriétés, sises au même lieu.
Des anciennes constructions appartenant à l'abbaye, il ne reste plus que la tour carrée, située à droite de la porte, et qui servait jadis de prison. La majeure partie de l'édifice, appropriée aux besoins du propriétaire actuel, a perdu son antique physionomie… On voit encore au château deux meurtrières (ouvertures formant fenêtres) ; l'intérieur du bâtiment est dans un grand état de délabrement ; partout d'énormes crevasses et des planchers près de crouler. Le rez de chaussée et le premier étage servent de grange et de grenier ; impossible de visiter les étages supérieurs, l'escalier est condamné.
Au milieu de la cour, on voit une cave qu'on dit fort ancienne, elle a vingt-six marches, toutes dans la même direction. Je suppose qu'elle communique à des souterrains.
En faisant des fouilles dans la grange, on a rencontré, à quelques pieds de profondeur, du marc de raison ; le lieu exhalait même encore une forte odeur de vin. Peut-être le pressoir de l'abbaye se trouvait-il là."

Le compte-rendu de M. de Brière se termine par un souhait qui, a priori, n'a pas été exaucé, puisqu'autour de l'église Saint-Etienne il n'existe aujourd'hui plus aucune trace de la demeure.
"Les amis des Antiquités nationales déploreront toujours la perte de l'antique château de Childebert. Ne serait-il pas possible de sauver de la destruction les faibles débris qui en restent ? Ne pourrait-on pas faire l'acquisition du vieux bâtiment ?"


Quelques années plus tard, en 1855, l'artiste Auguste-Alexandre Guillaumot (1815-1892) se rend, lui aussi, à Issy et laisse ce superbe dessin (ci-dessus), unique témoin des derniers vestiges du château de Childebert. PCB

13 janvier 2016

Un vestige de l'Exposition universelle de 1867

Alors que la France est candidate à l'Exposition universelle de 2025, rappelons qu'Issy abrita, du 1er avril au 3 novembre 1867, sur l'île Saint-Germain les pavillons de l'Agriculture, une extension de l'Exposition universelle de Paris.

L'exposition universelle de 1867 à Issy
Un vaste bâtiment de l’Île Saint-Germain doit son existence à l’Exposition universelle de 1867. Celle-ci est la quatrième après la précédente à Paris en 1855 et celles de Londres. Ces expositions internationales succédèrent aux Expositions industrielles qui se tinrent du Directoire à la Restauration sur le Champ-de-Mars, aux Invalides et surtout au Louvre. 

Façade du poney-club.
© P. Maestracci
Carte du début XXe siècle. On y lit "Magasins de réserve
de subsistances militaires".
Napoléon III veut pour la seconde fois une Exposition universelle. Elle est prévue au Champ de Mars et en amont de l’Île Saint-Germain (dont l’autre extrémité se nomme l’Île de Billancourt). Un Palais de l’Industrie ou « Omnibus » est construit sur le Champ-de-Mars qui appartient encore à l’Armée. Quatre pays y sont mis à l’honneur : la France et ses alliés, Belgique, Royaume-Uni et Russie. L’annexe isséenne est consacrée à l’agriculture sur une trentaine d’hectares. Il faut de l’espace pour présenter les révolutionnaires machines agricoles et les animaux d’élevage. 



Pour visiter les deux parties de l’exposition distantes de plusieurs kilomètres, les visiteurs ont à leur disposition des bateaux à vapeur qui font la navette sur la Seine. Ceux-ci préfigurent les actuels bateaux-mouches. L'Exposition est un succès : plus 9 millions de visiteurs, d’avril à août ; le plus assidu fut probablement le tsar Alexandre II.
Si le Palais de l’Industrie fut démoli et le terrain rendu aux militaires jusqu’à l’Exposition universelle de 1889, les bâtiments de l’Île Saint-Germain furent récupérés par l’Intendance pour préparer des conserves et des lits destinés aux soldats. Au cours du XXe siècle, les bâtiments furent laissés à l’abandon mais une halle fut restaurée et abrite depuis plusieurs années un Poney-club apprécié des petits. 

Exposition universelle de 1867, ile Saint-Germain. On aperçoit, au centre, le pavillon qui deviendra le poney-club.
Au premier plan, les bateaux à vapeur qui font la navette avec le Champ-de-Mars.
Les expositions universelles de 1889 et 1900 à Issy
Deux autres Expositions universelles à Paris eurent par la suite des conséquences contrastées pour Issy-les-Moulineaux. En 1889, la tour Eiffel n’est pas démolie comme prévu sur le Champ de Mars ; l’armée obtint en échange dans la plaine de Vaugirard un vaste terrain isséen grâce à un jugement d’expropriation du 31 décembre 1891. Ce champ de manœuvres connut les débuts de l’aviation dès 1905 puis fut récupéré par la ville de Paris en 1925. C’est de nos jours l’Héliport et le parc Suzanne Lenglen bordé sur trois côtés par Issy-les-Moulineaux.

Pour les besoins de l’Exposition universelle de 1900 à Paris, la Société anonyme Westinghouse construisit deux centrales électriques au charbon. La première fut construite en 1895 sur les quais et la suivante en 1898 aux Moulineaux ; elle brûlait 70 tonnes de charbon par jour. Westinghouse exploitait ces usines pour la Compagnie de l’Ouest. C’est également en 1900 que la première ligne de chemin de fer électrifiée en France fut celle reliant les Invalides à Versailles : c’est l’actuelle ligne de RER C (voir
En effet, l’électricité produite dans la commune devait alimenter la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest (la SNCF n’est créée qu’en 1937) mais aussi la première ligne de métro conçue par Fulgence Bienvenüe ainsi que les lignes de tram dont certaines desservaient la commune. P. Maestracci

Le poney-club, vu du manège. A l'arrière-plan, la Tour Dubuffet,
inaugurée en 1988. © P. Maestracci.

8 janvier 2016

Le port d'Issy et ses berges


André Santini, au port d'Issy, octobre 2015. ©LP/JB.
En octobre 2015, André Santini, député-maire, et Patrick Devedjian, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, élus et représentants du Port de Paris, inauguraient (à droite) la première étape des aménagements des berges de la Seine avec une zone de promenade ouverte au public les week-ends et, surtout, une modernisation du port. Quatre grandes entreprises y sont implantées, spécialisées dans le béton et les matériaux de construction  : Unibéton, Raboni, Lafarge et Cemex. Les nouvelles infrastructures portuaires y facilitent le transport fluvial des matériaux en toute sécurité et permettront, dans quelque temps,  aux bateaux de croisière d'y faire escale et, même, d'y développer des navettes fluviales.

Une continuité en quelque sorte… comme le montrent les dessins d'un artiste du XIXe siècle, dont on vous a déjà parlé, Auguste Lepère qui a croqué avec détails ces bateaux et autres péniches qui stationnaient sur les berges d'Issy.
http://www.historim.fr/2012/11/auguste-lepere-peint-issy-les-moulineaux.html

En 1886, il dessine le bateau-logement du passeur à Billancourt.


Auguste Lepère © B. Chain.
Toujours la même année, il détaille l'activité quotidienne des passeurs avec son Garage des bateaux-omnibus, rive gauche.

Auguste Lepère © B. Chain.
Des dessins pour se souvenir, pour saluer l'importance des passeurs - avant 1863, date de l'inauguration du Pont de Billancourt. Auparavant, pour se rendre d'une berge à l'autre, il fallait emprunter un bac, au niveau de l'île Saint Germain, le passage des deux bras de la Seine étant à cet endroit-là le plus facile. Cette activité est longtemps restée aux mains de la même famille : les Contesenne.

Au tournant du XXe siècle, cette activité se limite au passage le dimanche de promeneurs gagnant ainsi, de façon plus festive, la guinguette installée à la pointe amont de l'île. La berge n'étant pas très bien aménagée, comme le montre le dessin ci-dessous, toujours signé Auguste Lepère, la Pointe Billancourt, en 1886, il fallait faire preuve d'agilité pour y débarquer.

Auguste Lepère © B. Chain.
Aujourd'hui de ce passé fluvial, il reste la rue Passeur de Boulogne, inaugurée en 2002 dans le quartier Val de Seine/Les Arches. PCB

3 janvier 2016

Ils ont peint la Seine

Jusqu'au 26 mars, le Musée français de la carte à jouer, à Issy, présente une extraordinaire exposition, intitulée Paysages, la belle boucle de la Seine (1800-1930), organisée avec le musée d'Art et d'Histoire de Meudon.

On peut y admirer les œuvres d'Alfred Sisley, Émile Schuffenecker, Henri Harpignies, Maximilien Luce ou Jongkind - ces deux derniers artistes ayant fait l'objet d'articles sur le site, dans la rubrique Histoire-Personnages :
http://www.historim.fr/2015/06/maximilien-luce-peint-issy.html
http://www.historim.fr/2013/05/jongkind-peint-issy-suite.html

On peut y découvrir aussi :

La Seine à Billancourt de Félix Ziem (1821-1911), 
une huile sur bois (ci-dessous) venue du Musée des Beaux Arts, de Beaune. 

La Seine à Billancourt, (vers (1870-1880), Félix Ziem.
Félix Ziem, peintre admiré et reconnu à sa mort en 1911, il est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme. Il laisse plus de 10 000 œuvres, dont de nombreux tableaux de Venise et de Constantinople.

La Seine au Bas-Meudon de François-Louis Français (1814-1897), 
une huile sur toile (ci-dessous) conservée au Musée Louis Français de Plombières-les-Bains.

La Seine au Bas-Muedon (1861), Louis-François Français.
François-Louis Français, peintre de l'École de Barbizon, est non seulement un paysagiste des plus connu de son vivant, mais il a aussi collaboré à plusieurs journaux et illustré de nombreux ouvrages. Un musée lui est dédié dans sa ville natale de Plombières-les-Bains (Vosges).


Vue des environs de Sèvres de Constant Troyon (1810-1865), 
une huile sur toile conservée au Musée départemental de Sceaux.

Vue des environs de Sèvres, Constant Troyon
Constant Troyon, né à Sèvres, ville qu'il a maintes fois croquée, peint essentiellement des paysages et des animaux. Ses derniers tableaux représentent des vaches dans les arbres… réunissant ainsi ses deux thèmes de prédilection ! PCB.

Musée français de la carte à jouer
16 rue Auguste Gervais, Issy-les-Moulineaux. Téléphone : 0141238360. 




1 janvier 2016

Réponse - un arbre aux éventails dorés

Le ginkgo biloba en automne.
Vous l'avez trouvé ce bel arbre au nom qui fait rêver : ce ginkgo biloba se trouve dans l'enceinte de l'hôpital Corentin Celton, en centre-ville, plus exactement dans le petit jardin latéral circonscrit par deux galeries à arcades, la chapelle Saint-Sauveur et l’allée menant à cette chapelle. 
Originaire de Chine, cet arbre ornemental est sacré en Extrême-Orient. Ses feuilles de taille modeste sont en forme d’éventail et permettent de l’identifier facilement. Elles se parent d’or à l’automne (photo) avant de tomber comme pour tout arbre à feuilles caduques qui se respecte. Le gingko biloba n’apparaît qu’au XVIIIe siècle en Europe, d’abord en Angleterre en 1784, puis en France. C’est alors qu’on le surnomme « l’arbre aux 40 écus », prix payé selon la légende par un amateur français au pépiniériste anglais qui le lui vendit. 

Vue en hiver. Le gingko biloba dépouillé se détache
sur la chapelle Saint-Sauveur. À gauche, l’aile hospitalière Maurice Champeau
Cet arbre est devenu isséen il y a fort longtemps compte tenu de sa taille puisqu’il dépasse le toit de la chapelle et les bâtiments environnants qui ont de 4 à 5 étages. Lors de la construction des Petits-Ménages (ancien nom de l’hôpital) en 1863 sous le Second Empire, les jardins occupent 4,4 hectares sur les 6 de l’ensemble du terrain. Les principes hygiénistes d’alors s’appuient sur la lumière, la circulation de l’air et les espaces verts. Ce gingko biloba est l’élément central de ce jardin latéral qui n’a été ouvert au public que depuis la rénovation spectaculaire de l’hôpital au XXIe siècle, en même temps que le jardin de la Cour d’honneur de l’autre côté de la galerie. P. Maestracci (pour le texte et les photos).

En espérant que cette série de "Nez en l'air" vous a plu. Bonne et heureuse année 2016 à tous.