Nous avons consacré en 2012 une conférence et plusieurs articles aux Arméniens - le génocide en Turquie, leur installation dans notre commune dès 1923, leurs coutumes, leur langue, leur religion, qu'ils ont réussi à maintenir http://www.historim.fr/2012/12/conference-et-visite-les-armeniens-dissy.html
Découvrons maintenant comment la Marine française a réussi en septembre 1915 à les sauver.
Du 5 au 13 septembre 1915, 4 000 Arméniens réfugiés dans le massif montagneux du Djebel Moussa (pointe nord de la baie d’Antioche) sont évacués par la Marine française. Ces populations appartiennent aux villages de Vakif, Razer, Youroun- Oulouk, Kabousi, Kabakli, Hadji Hababeh, Bithias, Eukus-Keupru, répartis sur une surface d'environ 15 kilomètres carrés.
Les insurgés occupent une partie des crêtes du Djebel Moussa et ont pu conserver, par une vallée, la libre communication avec la mer. Mais ils sont entièrement cernés du côté de la terre ; leurs munitions et leurs vivres s'épuisent rapidement.
Débarquement des réfugiés arméniens sauvés le 13 septembre 1915. |
Le 6 septembre, la Jeanne d’Arc (ci-dessous) et le Desaix arrivent sur les lieux.
La Jeanne d'Arc. |
La mer se calme et à midi la Foudre fait route sur Port-Saïd avec 1 042 réfugiés, ; à 14 heures le d'Estrées part à son tour avec 459 personnes. Le Guichen embarque avant la nuit 1 320 réfugiés. Ce bâtiment reçoit l'ordre de rester au mouillage pendant la nuit pour exercer la surveillance de la vallée et de la plage.
En route vers Port Saïd. |
L'Amiral Charner rallie Port-Saïd dès la fin de l'opération, tandis que le Desaix continue sa croisière devant Ras el-Mina où les réfugiés et les blessés qu'il a recueillis sont transbordés le 14 sur le porte-avions Ann mis à la disposition de la 3e escadre par l'autorité britannique.
L'opération d'évacuation d'une population arménienne de plus de 4 000 personnes, a pu être effectuée malgré les difficultés dues au temps dans la journée du dimanche 12 et dans la matinée du lundi 13. Ce succès est dû à l'efficacité des tirs de bombardement exécutés par le Desaix et le Guichen qui ont fortement agi sur le moral des troupes turques, à l'entrain et au zèle remarquable de tout le personnel, aux dispositions judicieuses prises par le commandant du Desaix. A.B.
[Extraits du rapport du Contre-Amiral Darrieus, commandant par intérim la 2e Division, 3e Escadre de la Méditerranée].
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