28 décembre 2015

Jeu - Un arbre aux éventails dorés

Encore quelques jours de vacances et de beau temps. Alors n'hésitez pas et partez à la recherche de cet étrange arbre aux éventails dorés. 
Réponse le 1er janvier, 18 h


Ph. P. Maestracci

26 décembre 2015

Réponse - un coquillage à Issy

Voilà, voilà… Vous avez trouvé où se trouve accroché ce bien joli coquillage !


Cette superbe plaque de terre émaillée orne une maison de la place des Tilleuls, sur la façade, au-dessus de la porte d'entrée.

La maison au coquillage. © A. Bétry
Le bleu foncé évoque les mers chaudes en harmonie avec le thème de coquillages disposés à la manière d’un plateau de fruits de mer. Le coquillage central de forme conique est la reproduction d’une espèce tropicale, comparable à celle que l’on peut trouver dans les couches sédimentaires du Bassin parisien formées au fond de mer depuis longtemps disparues. Les coquilles saint-jacques qui l’entourent nous sont bien plus familières.

La décoration d’une façade avec des plaques de grès émaillé est typique de l’Art nouveau fin XIXe-début XXe siècle. Le turquoise est alors la couleur la plus fréquente. La mode du grès émaillé commence avec les Expositions universelles à Paris en 1878 et surtout 1889 pour orner les bâtiments publics avant que ce ne soit la mode pour les immeubles et les maisons particulières. Il y a deux fabricants réputés : la plus connue est l’entreprise Müller à Ivry et la plus proche de notre commune, Gentil & Bourdet à Boulogne-Billancourt.

Le décor émaillé est le plus souvent de taille modeste, répété et disposé en ligne. Dans le cas présent, l’originalité est qu’il s’agit d’un motif unique et assez grand (environ 40 centimètres de côté).

La place des Tilleuls à mi-pente tient son nom des arbres qui l’abritent, comme le montre cette carte postale (ci-dessous). Ils ont depuis bien poussé. La maison au coquillage est toute proche. P. Maestracci



23 décembre 2015

Jeu - Un coquillage à Issy

Il fait toujours aussi doux… alors continuez à découvrir notre commune pendant ces vacances qui viennent tout juste de débuter ! Où se trouve-donc ce coquillage ? 

Une petite indication : dans les Hauts d'Issy - et levez le nez… Réponse le 26 décembre, 18 h. Après le passage du Père Noël…



© A.Bétry

19 décembre 2015

Réponse - Un bien bel olivier


L'olivier du Square Macerata.
Alors, vous avez trouvé… 

Cet olivier majestueux est planté avec ses compagnons dans le square de Macerata. Celui-ci jouxte les terrains de sport du stade Charpentier du côté de la rue du Gouverneur Général Éboué face à la Médiathèque du Centre Ville. Il a été planté sur environ 600 mètres carrés et inauguré en 2007 pour les 25 ans de jumelage de la commune avec la ville italienne de Macerata (dans les Marches), hommage à la flore méditerranéenne. Buissons de lavande, cyprès élancés et vénérables oliviers qui proviennent d’oliveraies ibériques, qui auraient pu disparaître car trop vieux pour produire des fruits, s’ils n’avaient été achetés pour embellir ce square et des ronds-points isséens. Les arbres du square sont liés à la mythologie grecque. 

Les cyprès du Square.

L’olivier est l’arbre de la déesse Athéna. Les Athéniens sommés de choisir leur divinité tutélaire ont préféré celle qui leur offrit cet arbre très utile plutôt que Poséidon/Neptune qui, de son trident, fit jaillir une source d’eau salée sur l’Acropole d’Athènes. Le cyprès a également une origine mythique. Cyparissos était un jeune homme désespéré d’avoir tué son cerf et recherchant le trépas. Le dieu Apollon le transforma en arbre « pleurant »éternellement. Le cyprès dont le bois est incorruptible est souvent planté dans les cimetières.
Plaque à l'entrée du Square, ornée de dessins
représentant la flore méditerranéenne. Photos P. Maestracci.

La ville de Macearata peut s’enorgueillir d’un enfant célèbre, révéré tout particulièrement en Chine à l’égal de Marco Polo. Il s’agit du missionnaire jésuite et savant, Matteo Ricci (né en 1552 à Macerata-mort en 1610 à Pékin), ci-dessous. Il est envoyé par ses supérieurs aux Indes puis à Macao avant d’arriver en Chine en 1598. Ses connaissances scientifiques en chimie et astronomie le font apprécier des mandarins et lui permettent d’approcher l’empereur Wanli de la dynastie Ming à Pékin en 1601. Matteo Ricci parle chinois, s’habille comme un lettré confucéen tout en essayant de faire connaître le catholicisme. Il meurt et est enterré à Pékin en 1610. Depuis 2013, est engagé un procès en béatification au Vatican.

Matteo Ricci. Ph. XDR
Matteo Ricci est l’auteur de la mappemonde Ricci, planisphère sur lequel l’Empire du Milieu est légèrement excentré contrairement aux 5 points cardinaux chinois dont le centre, le 5e, est occupé par la Chine (surnom donné par les découvreurs européens à cause du 1er empereur Qin). À ce titre, un cratère lunaire porte son nom depuis 1935.
Il rédige le premier dictionnaire chinois, traduit en latin quatre livres confucéens sur les mœurs chinoises (Tetrabiblion sinense de moribus). La parution de ses mémoires, De christiana expeditione apud Sinas suscepta (Défense de la campagne chrétienne en Chine) est posthume et assumée, dix ans après la mort de Ricci en 1616, par le père Nicolas Trigault, il y a quatre siècles. P. Maestracci


Pour en savoir plus sur Macerata :

15 décembre 2015

Jeu - Un bien bel olivier

C'est le moment de programmer quelques sorties "Nez en l'Air" pour occuper les enfants pendant les prochaines vacances de fin d'année. A commencer par la recherche de ce très beau spécimen d'olivier.

A vous de jouer ! Où se trouve-t-il ? Réponse le 19 au soir.


Ph. P. Maestracci

12 décembre 2015

1427 - les vignes issséennes menacées

Alors que l'on fêtait la semaine dernière l'arrivée du "beaujolais nouveau", que le mois dernier, comme tous les ans, les enfants des écoles primaires vendangeaient (ci-dessous), ce petit article nous replonge dans le village d'Issy médiéval, en pleine tourmente.

Vendanges isséennes, 2015. © A. Bétry
Le début du XVe siècle est pour la France et les Français une sombre période. La situation politique est aussi confuse que dramatique en pleine Guerre de Cent ans et une occupation anglaise. Et avec une interminable guerre civile qui oppose Bourguignons et Armagnacs alliés des Orléans. Tout ceci en raison de la folie de Charles VI (de 1392 à sa mort en 1422). Tous sont des proches parents du roi et se battent avec acharnement sans compter les ambitions françaises d’Henry V de Lancastre. La cavalerie française est massacrée à Azincourt en 1415. Cette victoire anglaise est analysée par le vainqueur Henry V : « Je ne crois pas que je l’ai méritée. Je crois plutôt que Dieu a voulu punir les Français ». No comment.

Le village d’Issy n’échappe pas à la tourmente et est cité à deux reprises dans Le Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de Charles VI. On ignore le nom de ce « bourgeois » probablement en réalité homme d’Église. Il est un précieux témoin de la vie à Paris pour la première moitié du siècle. Partisan des Bourguignons, il se rallie au nouveau roi Charles VII en 1435, lors du traité d’Arras par lequel Charles VII et le duc de Bourgogne font la paix.

En raison de l’insécurité dans une banlieue hors des murailles parisiennes, il écrit qu’à Issy « nul n’osoit vendanger » ; en automne donc. Or, le terroir isséen est amplement occupé par un vignoble qui constitue à l’époque la principale ressource pour ses habitants. Les vignes poussent sur les coteaux dominant la plaine de Vaugirard. De plus, l’auteur anonyme explique que les Isséens participent à une procession de 500 à 600 personnes, peut-être à l’ancienne église Saint Étienne (l’actuelle est largement postérieure) ou dans un autre lieu de culte. Ils prient Dieu  d’avoir « pitié de la grant eaue et pour la froidure qu’il faisoit car à ce jour n’eust-on point trouvé une vigne en fleur ». Les calamités naturelles sont celle de la crue (grant eaue) de la Seine qui occupe son lit inondable et le froid printanier retardant la floraison. Le printemps rigoureux est impitoyable pour des paysans qui ont tout à craindre d’hommes affamés ou de soldats en maraude sans compter que les moissons estivales ne sont jamais assurées. Calamité supplémentaire, cela laisse présager des vendanges fortement compromises.

Charles VII. © XDR
Charles VII (à droite), fils du roi fou Charles VI et d'Isabeau de Bavière, n’est alors que le « roi de Bourges ». En effet, il est déchu de ses droits par le traité de Troyes de 1420 car sa mère privilégie son gendre Henri V, roi d’Angleterre. En 1427, Issy comme toute l’Île de France et la Normandie sont sous autorité anglaise. La France est alors partagée en trois parties inégales, l’anglaise, la bourguignonne et la plus petite autour du « roi de Bourges ». P. Maestracci




8 décembre 2015

Association Juste pour son sourire

Isabelle Debliqui dirige l'association.

Cette association a été créée en 2006 par une Isséenne Isabelle Debliqui (ci-contre) avec deux amies. Elle en fut l’inspiratrice en témoignage d’amour maternel pour sa fille. Le but est d’apporter du bonheur et du soutien aux handicapés moteur grâce à des activités originales. C’est pour afficher cette ambition que fut choisi le nom de l’association. La présidente de l’association est Dominique Van der Waren dont le témoignage est paru en octobre dernier sur notre site (http://www.historim.fr/2015/10/dominique-van-der-waren-cinq.html).


Le contexte
Le point de départ fut inspiré par la loi sur le handicap en 2005 complétant celle de 1975 sur l’invalidité. Deux points sont essentiels. Il s’agit de regrouper dans les Maisons Départementales du Handicap deux structures : la Cotorep pour les adultes et la CDES (Commission Départementale de l’Education Spécialisée) pour les enfants. La volonté était d’accorder aux enfants et adultes les mêmes droits et allocations Handicap. Malgré la parution des décrets d ‘application au Journal Officiel, il fallut attendre trois ans pour la concrétisation des projets pour les enfants et l’adaptation des logiciels spécifiques.

La création
Juste Pour Son Sourire naît en 2006 pour « faire avancer les droits des personnes handicapées ». Il faut savoir que les frais à engager sont fort lourds, des milliers d’euros pour un fauteuil électrique, l’adaptation d’un véhicule contenant un fauteuil roulant et nettement plus pour l’adaptation du logement. Or, il faut « prévoir en amont » lors de la constitution du dossier intitulé Projet de vie. Ce titre  semble inadapté aux familles concernées. En effet, celles-ci « doivent surmonter le choc » du terrible diagnostic. De plus, l’aide de l’association pour remplir les innombrables cases de ce dossier est fondamentale pour les personnes confrontées au handicap. Des réponses découle la décision pour établir un niveau de 1 à 6 proportionnel à l’aide financière. Ce dossier doit être renouvelé tous les 2-3 ans en anticipant les délais de l’administration réduits à 6/8 mois depuis 2008.
Isabelle Debliqui qui a dû renoncer à travailler pour s’occuper de sa fille a eu « une formation sur le tas ». L’association (cotisation de 40 euros / an) ne comptait que deux familles à l’origine et maintenant une cinquantaine. D’abord consacrée aux enfants, elle s’est ouverte aux adultes.

C’est un travail énorme accompli dans un local exigu de deux pièces où sont casés les bureaux mais aussi les armoires contenant les dossiers confidentiels qui permettent d’épauler les familles dans les multiples démarches dans des domaines variés. Le public y est reçu au 8 rue de l’Est à Boulogne-Billancourt. Ce travail intense est également rendu possible grâce à des bénévoles accompagnant les enfants pendant les animations ou se consacrant chaque semaine aux ingrates tâches administratives.



Sabrina Leprohon. En arrière-plan, photo du premier voyage au parc animalier
de Planète sauvage, à Port-Saint-Pères, en 2010.

Les actions
En 2008, l’association a reçu l’Isséen d’Or pour son action. À la suite de cette reconnaissance officielle, l’association bénéficia d’un don conséquent d’un élu et décida d’organiser un voyage l’année suivante. C’est toujours une lourde tâche car le voyage doit « être ludique et culturel » et ne doit pas dépasser 4 à 5 heures pour des enfants en fauteuil roulant. Le choix se porta sur le Parc animalier Planète sauvage à Port Saint-Père [où le futur général Kléber fut victorieux en septembre 1793] près de Nantes. Le voyage dura 3 jours et le groupe fut logé sous des tentes au sein du parc près de l’abreuvoir des animaux.

D’autres voyages ont suivi à Bruxelles, au Puy-du-Fou en Vendée, à Handiski dans les Vosges, au Parc des Félins à Nesle (Seine-et-Marne) etc. Pour la fin d’année 2015, des courses sont prévues avec des « joelettes » (traîneaux sur roues pour les enfants) tant à Boulogne-Billancourt que pour la célèbre Corrida de Noël isséenne. Au programme une sortie au Repaire des Pirates à Villecresnes dans le Val-de-Marne ainsi qu’un spectacle. Deux sorties culturelles sont également prévues en décembre.

Sabrina prépare la prochaine visite.
Pour toutes ces activités, la recherche de financement est primordiale Des actions de collecte de fonds sont organisées grâce à l’appui de grandes surfaces en décembre mais aussi à l’argent donné par d’autres associations isséennes comme ALC, CIB, ALIM, OMS ou des particuliers généreux. Tout aussi déterminantes sont les subventions des communes d’Issy-les-Moulineaux et de Boulogne-Billancourt, ainsi que celles du Conseil Départemental et de la région Île de France. En outre, Juste Pour Son Sourire reçoit l’aide efficace des Missions Handicap isséenne et boulonnaise.

Pour 2016, des projets nouveaux comme l’aide à la recherche sont en cours de réflexion sans jamais négliger pour autant les aspirations d’enfants devenant majeurs… P. Maestracci.


Pour se renseigner :
01 45 29 24 41 ou contact@justepoursonsourire.fr

3 décembre 2015

1915 - Evacuation de 4 000 Arméniens

Nous avons consacré en 2012 une conférence et plusieurs articles aux Arméniens  - le génocide en Turquie, leur installation dans notre commune dès 1923, leurs coutumes, leur langue, leur religion, qu'ils ont réussi à maintenir http://www.historim.fr/2012/12/conference-et-visite-les-armeniens-dissy.html
Découvrons maintenant comment la Marine française a réussi en septembre 1915 à les sauver. 

Du 5 au 13 septembre 1915, 4 000 Arméniens réfugiés dans le massif montagneux du Djebel Moussa (pointe nord de la baie d’Antioche) sont évacués par la Marine française. Ces populations appartiennent aux villages de Vakif, Razer, Youroun- Oulouk, Kabousi, Kabakli, Hadji Hababeh, Bithias, Eukus-Keupru, répartis sur une surface d'environ 15 kilomètres carrés.
Les insurgés occupent une partie des crêtes du Djebel Moussa et ont pu conserver, par une vallée, la libre communication avec la mer. Mais ils sont entièrement cernés du côté de la terre ; leurs munitions et leurs vivres s'épuisent rapidement.

Débarquement des réfugiés arméniens sauvés le 13 septembre 1915.
Le 5 septembre, ils aperçoivent le Guichen, en croisière sur la côte nord de Syrie et réussissent à attirer l'attention du commandant de ce bâtiment qui prend aussitôt contact avec eux. Il entre en relations avec le jeune chef Pierre Dimlakian, qui le met au courant de la situation grave, sinon désespérée, dans laquelle il se trouve avec ses compagnons. Au cours d'une des missions, la baleinière est attaquée, elle riposte vigoureusement, tandis que le Guichen disperse à coups de canon plusieurs groupements ennemis.

Le 6 septembre, la Jeanne d’Arc (ci-dessous) et le Desaix arrivent sur les lieux.

La Jeanne d'Arc.
L'amiral Dartige du Fournet rend compte et commence l’évacuation des femmes, des enfants et des vieillards par chaloupes, les bâtiments situés au large ne pouvant aborder la côte. Le d’Estrée et l’Amiral Charner sont dépêchés sur le site ainsi que la Foudre qui, de Port-Saïd rejoint Rasel-Mina. Le Desaix et l'Amiral Charner dans le nord, le Guichen et le d'Estrées dans le sud, se tiennent prêts à repousser toute attaque des troupes turques. La mer est houleuse et des vagues, atteignant deux mètres, déferlent sur la plage qui est inaccessible aux plus petites embarcations. On peut craindre un instant que l'opération puisse être remise.
La mer se calme et à midi la Foudre fait route sur Port-Saïd avec 1 042 réfugiés, ; à 14 heures le d'Estrées part à son tour avec 459 personnes. Le Guichen embarque avant la nuit 1 320 réfugiés. Ce bâtiment reçoit l'ordre de rester au mouillage pendant la nuit pour exercer la surveillance de la vallée et de la plage.

En route vers Port Saïd.
Le 13 septembre, les trois bâtiments continuent l'évacuation par très beau temps, faible ressac ; le Guichen est d'abord complété et fait route, à 16 nœuds, sur Port-Saïd avec 1 941 Arméniens.

L'Amiral Charner rallie Port-Saïd dès la fin de l'opération, tandis que le Desaix continue sa croisière devant Ras el-Mina où les réfugiés et les blessés qu'il a recueillis sont transbordés le 14 sur le porte-avions Ann mis à la disposition de la 3e escadre par l'autorité britannique.

L'opération d'évacuation d'une population arménienne de plus de 4 000 personnes, a pu être effectuée malgré les difficultés dues au temps dans la journée du dimanche 12 et dans la matinée du lundi 13. Ce succès est dû à l'efficacité des tirs de bombardement exécutés par le Desaix et le Guichen qui ont fortement agi sur le moral des troupes turques, à l'entrain et au zèle remarquable de tout le personnel, aux dispositions judicieuses prises par le commandant du Desaix. A.B.

[Extraits du rapport du Contre-Amiral Darrieus, commandant par intérim la 2e Division, 3e Escadre de la Méditerranée].