Nicole Essayan a en réalité un très beau premier prénom puisque Azadouhi signifie "Liberté" en arménien. Elle est la fille de Karekin et Dicranouhi Hovsepian arrivés avec elle alors qu’elle était petite. La famille habite une maison à l’angle de la rue des Travailleurs et de celle de la Fraternité.au centre de la commune d’Issy-les-Moulineaux. Elle va à l’école Henri Tariel.
Nicole en 2015. ©P.Maestracci |
Sa famille
Elle rencontre son mari Pascal Essayan à l’Association de la Croix Bleue des Arméniens de France (www.croixbleue-france.com). Pascal, qui a l’oreille absolue, fait également du piano et il lui arrive d’accompagner les pièces de la compagnie l’Intime lors des spectacles au Théâtre municipal (futur PACI) avenue Victor Cresson. Son frère Pierre Essayan est mort pendant son service en Algérie en novembre 1958 quelques semaines seulement avant la fin de ses obligations militaires (photos des médailles militaires ci-dessous). Doué pour le football et gaucher, il aurait dû suivre une carrière de joueur professionnel mais sa destinée fut brisée. Sa mort, la première du quartier de la rue de la Défense, a beaucoup marqué ses copains, leurs familles et les voisins. Pascal Essayan, ayant ainsi tragiquement perdu son frère, servit dans la MP (Police Militaire) chargée d’accompagner les soldats jusqu’au port de Marseille et fut dispensé d’aller combattre en Algérie.Lorsque Nicole se marie, elle n’a pas retenu le nom de celui qui a célébré la cérémonie car, dit-elle, « je ne regardais que mon mari ». Lorsque le jeune couple cherche un logement, le père de Nicole, Karekin Hovsepian, transforme un petit atelier à l’arrière de la maison en appartement.
L'entreprise de tricot
Nicole et Pascal y vécurent dix ans avec leur fille. Pascal, lithographe de profession dut reprendre l’entreprise de tricot de son frère Pierre. Nicole est secrétaire à l’OFPRA (Office Français pour l’Accueil des Réfugiés et Apatrides) pendant dix ans avant de se rapprocher de son domicile en qualité de secrétaire à la SEEE rue Marceau. En 1970, ils s’installent dans la maison familiale dans les Hauts d’Issy entre le Fort et les Épinettes. Ils y vivent avec leurs beaux-parents et leurs deux enfants puisqu’un fils est venu rejoindre le clan familial. C’est alors que Pascal et Nicole Essayan créent une entreprise de tricot à Malakoff qu’ils gèrent de « manière fusionnelle… la tête et les jambes ». Ils travaillent pour de grandes marques.
L'implication pour l'Arménie
La famille Essayan, solidaire, s’implique dans le tri et l’envoi de colis aux sinistrés lors du terrible tremblement de terre en Arménie le 7 décembre 1988. Pascal et Nicole travaillent la journée dans leur entreprise et passent la nuit au dépôt pour l’acheminement des médicaments et des vêtements. Le jumelage entre Issy-les-Moulineaux et Etchmiadzine est signé l’année suivante. Lorsque Pascal Essayan meurt brutalement en 1989, il laisse une famille éplorée. D’autre part, sa succession entraîne la disparition de l’entreprise qu’il cogérait avec son épouse.
Avec l’aide du pasteur René Léonian de l’Église évangélique (28 av.Bourgain et 55 av.Victor Cresson) et du père Muron Kewikian de l’Église apostolique Sainte Marie Mère de Dieu (6 av. Bourgain) ainsi que l’appui de M. Maurice Karagossian maire-adjoint, Nicole crée un collectif d’associations de toutes religions et positions politiques pour évoquer le génocide arménien de 1915 et sa reconnaissance officielle. Elle en est la présidente. Ce fut la seule association en France regroupant la deuxième génération des Arméniens ayant fui la Turquie ; l’association est maintenant dissoute.
Au conseil municipal
En 1995, André Santini député-maire de la commune propose à Nicole Essayan, présidente du collectif des associations, de faire partie du conseil municipal et ce, pendant dix-neuf ans. Elle a l’honneur de succéder à M. Karagossian. D’abord conseillère municipale déléguée pour son premier mandat, elle devint maire-adjoint les deux suivants. Elle est responsable de son cher quartier des Épinettes et du Protocole lors du 3e mandat qui s’acheva en 2014. Nicole Essayan aime « le contact avec les autres, accompagner les associations arméniennes dans les démarches, les festivités ». Elle a en particulier aidé les Arméniens lors de la création des nouvelles cartes d’identité plastifiées. Les rescapés du génocide ne pouvaient avoir des extraits de naissance signés par la Turquie et risquaient d’être apatrides. Il fallait solliciter l’OFPRA ainsi que l’intervention bienveillante de Monsieur le Maire pour la délivrance de papiers d’identité. Une femme aidée par Nicole Essayan l’a largement remerciée en lui déclarant : « Vous m’avez donné une deuxième fois la vie, j’ai le droit de vivre ».
Décorations militaires de Pierre (mort en Algérie) et de Pascal. ©P. Maestracci |
La famille Essayan, solidaire, s’implique dans le tri et l’envoi de colis aux sinistrés lors du terrible tremblement de terre en Arménie le 7 décembre 1988. Pascal et Nicole travaillent la journée dans leur entreprise et passent la nuit au dépôt pour l’acheminement des médicaments et des vêtements. Le jumelage entre Issy-les-Moulineaux et Etchmiadzine est signé l’année suivante. Lorsque Pascal Essayan meurt brutalement en 1989, il laisse une famille éplorée. D’autre part, sa succession entraîne la disparition de l’entreprise qu’il cogérait avec son épouse.
Avec l’aide du pasteur René Léonian de l’Église évangélique (28 av.Bourgain et 55 av.Victor Cresson) et du père Muron Kewikian de l’Église apostolique Sainte Marie Mère de Dieu (6 av. Bourgain) ainsi que l’appui de M. Maurice Karagossian maire-adjoint, Nicole crée un collectif d’associations de toutes religions et positions politiques pour évoquer le génocide arménien de 1915 et sa reconnaissance officielle. Elle en est la présidente. Ce fut la seule association en France regroupant la deuxième génération des Arméniens ayant fui la Turquie ; l’association est maintenant dissoute.
Au conseil municipal
Nicole Esssyan et André Santini le 25 avril 2011 devant le Monument franco-arménien d 'Issy- les Moulineaux. © A. Bétry |
Nicole Essayan fut particulièrement impliquée, dans le cadre du jumelage, par l’Année de l’Arménie qui commença en France en septembre 2006 à Issy-les-Moulineaux et finit l’année suivante. Elle célébrait le quinzième anniversaire de l’indépendance de l’Arménie après la disparition de l’URSS en 1991.
Depuis 2014, Nicole Essayan se consacre avec dévouement à sa famille. Elle est très attachée à ses enfants et petits-enfants mais n’oublie pas ses origines dont elle entretient le souvenir auprès des nouvelle générations.
Qu’elle soit remerciée pour son accueil chaleureux et sa transmission d’une histoire de familles arméniennes au XX siècle. P. Maestracci
Depuis 2014, Nicole Essayan se consacre avec dévouement à sa famille. Elle est très attachée à ses enfants et petits-enfants mais n’oublie pas ses origines dont elle entretient le souvenir auprès des nouvelle générations.
Qu’elle soit remerciée pour son accueil chaleureux et sa transmission d’une histoire de familles arméniennes au XX siècle. P. Maestracci
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