28 avril 2015

Arménie - 6

Karekin Hovsepian, un Isséen rescapé du génocide arménien de 1915      

Dans l'empire ottoman
Karekin Hovsepian est né dans l’Empire ottoman sous le règne d’Abdül-Hamid II surnommé le Sanglant ou le Sultan rouge qui règne depuis 1876 et est détrôné en 1909 au profit de son frère Mehmed V. Il naît en 1906 à Sivas, ville située à 400 kilomètres à l’est d’Ankara sur le fleuve Kizil Irmak qui se jette dans la mer Noire. La famille Hovsepian compte quatorze enfants.

Les Arméniens qui avaient vécu tranquillement pendant des siècles sous domination ottomane voient leur sort empirer à la fin du XIXe siècle. Des massacres sont perpétués sous Abdül-Hamid II de 1894 à 1896, en particulier en Anatolie. Au début du XXe siècle, l’Empire ottoman fait la guerre dans la péninsule balkanique et à l’Italie en 1911. Il s’allie en août 1914 à la Triplice (Allemagne et Autriche-Hongrie) contre son ennemie la plus proche, la Russie qui fait partie de la Triple Entente avec la France et le Royaume-Uni. L’opération franco-britannique dans les Dardanelles d’août 1915 à janvier 1916 vise à forcer les détroits turcs et à soulager la Russie mais c’est un flagrant échec. 

Les massacres
Alors que l’Empire ottoman combat sur plusieurs fronts en Méditerranée orientale, la décision est prise de tuer et de déplacer sa population arménienne considérée comme une ennemie de l’intérieur. Des militaires et des miliciens commencent par pendre les élites arméniennes avant de s’en prendre au reste de la population. Il y eut des centaines de milliers de morts tués volontairement ou épuisés par les marches forcées vers le sud de l’Anatolie. Un peu plus de la moitié des Arméniens seulement parvint à quitter l’Empire ottoman.
C’est ce contexte tragique qu’à l’âge de 9 ans, Karekin Hovsepian vécut sans pouvoir l’évoquer avant d’être nonagénaire. Il a toujours ignoré ce que devinrent son père, son oncle paternel, quatre de ses frères et ses sœurs. Sa mère fut éventrée sous ses yeux d’enfant ; le tablier de celle-ci se tachait progressivement de sang. Il en garda toute sa vie l’horreur de la couleur rouge. Quant à lui, il reçut un coup de sabre à l’arrière de la tête. Bien plus tard, à toute interrogation sur sa balafre d’une oreille à l’autre, il répondait qu’il était « tombé dans une piscine », faute de pouvoir dire la vérité ! Laissé pour mort par les assassins, il fut recueilli par un paysan turc qui lui affirme : « Si Allah veut que tu vives, tu garderas mes chèvres ». C’est ce qu’il a fait pendant cinq ans remplaçant le fils de ce paysan mort de rougeole. Estimant avoir suffisamment payé sa dette et âgé de 14 ans, il part sans chaussures, le ventre vide. Pour survivre, il mange de l’herbe et suce des cailloux. 

L'orphelinat de Beyrouth
Il finit par arriver à Beyrouth au Liban placé sous protectorat français, à plus de 660 kilomètres à vol d’oiseau de sa ville natale. Il est accueilli dans un orphelinat américain à Beyrouth ; enfin nourri convenablement, il commence à grandir et à atteindre sa taille adulte.

Mariam Guzikian et ses enfants.  Le passeport est daté du 5 mai 1926.
Le motif est net : c’est « pour travailler ».
La France après la saignée de la Grande Guerre a besoin de main d’œuvre.
Coll. familiale
C’est à l’orphelinat qu’il fait la connaissance de Mariam Guzikian. Cette femme et mère de trois enfants était devenue veuve à l’âge de vingt ans. Incorporée au convoi de Gürün (130 km au sud de Sivas), elle avait trouvé la force d’allaiter son bébé ainsi que les enfants du convoi qui en avaient besoin. Dans ce convoi, comme d’autres enfants sacrifiés, ses deux filles avaient été attachées par le poignet pour être jetées dans l’Euphrate et s’y noyer. L’une, Dicranouhi, pleurait si fort qu’un militaire la détacha et la remplaça par une autre petite victime. C’est ainsi que la future femme de Karekin Hovsepian fut sauvée mais hélas pas sa sœur. Les ossements des malheureux peuvent être encore retrouvés dans les champs proches des zones de massacres…

L'arrivée en France
Karekin Hovsepian, photo du passeport
1925. Coll. personnelle.
En 1925, Karekin Hovsepian  (à gauche) obtient un passeport pour venir travailler en France, délivré par les autorités françaises qui exercent un mandat sur la Syrie et le Liban. Ses papiers mentionnent « Originaire de Turquie naturalisé Libanais. ». Le motif déclaré est « rejoint ses parents » alors que ses proches ont été massacrés dix ans auparavant. La date de naissance de 1903 est erronée : il est né en 1906. Passeport à l’étranger valable pour 1 an… délivré à Beyrouth le 19 juin 1926 par le représentant du Haut-Commissaire (c’est Weygand à l’époque).
Mariam Guzikian reçoit aussi le sien l’année suivante. Dès novembre 1926, elle embarque pour Marseille avec sa fille et son fils (photo du passeport ci-dessus) mais aussi avec Karekin qu’elle choisit pour gendre. Arrivés en France, la mère et ses enfants sont employés et logés par des entreprises de soierie d’Aubenas en Ardèche tandis que Karekin Hovsepian devient maçon. Le mariage de Dicranouhi et de Karekin y est célébré le 30 avril 1927 et un garçon naît l’année suivante ; il est élevé par sa grand-mère. Ensuite, la famille vient s’installer à Tarare (Rhône) où naît leur fille Azadouhi (Liberté en arménien)-Nicole. 

L'installation à Issy-les-Moulineaux
En 1947, les parents viennent à Paris pour voir leur fils garagiste chez Renault et visiter une exposition. Logés chez une tante à Issy-les-Moulineaux, ils repèrent et achètent une maison située à l’angle des rues des Travailleurs et de la Fraternité. Ils s’y installent en 1950. Karekin continue à travailler comme maçon chez Citroën d’abord à Paris puis à Aulnay s/s Bois (Seine-Saint-Denis) pour préparer les chaînes de montage. Dicranouhi, quant à elle, fait de la confection à domicile, en particulier des chemisiers. D’après sa fille, elle était « toujours très chic, une poupée, avec une forte personnalité ». Avec trois autres personnes, elle achète au 27 rue de la Défense la Maison de la Culture arménienne pour y assurer des cours de danse et d’arménien, y compris la préparation au baccalauréat. Présidente de la Croix-Bleue arménienne au niveau local puis national, elle impose à sa fille d’en faire partie lorsque celle-ci est âgée de 17 ans. Dicranouhi Hovsepian décède le 14 août 2002 après avoir survécu sept ans à son mari.

La mémoire
Ce n’est qu’à 91 ans que Karekin Hovsepian très gravement malade raconte à sa fille et à sa petite-fille les événements tragiques qu’il a vécus dans son enfance. À la veille de sa mort, il utilise fièrement pour la première fois un téléphone portable, celui de son petit-fils ; c’est pour téléphoner à son arrière petite-fille ! « Il a survécu au génocide, il a eu faim, il a eu soif » mais il est mort en paix le 30 janvier 1995, entouré de ses proches. Très protecteur envers ses enfants et petits-enfants, il fut « le plus charmant des papys » mais fut également très admiré par son beau-frère qui l’adulait. P. Maestracci

Je ne saurais trop témoigner de ma gratitude envers Nicole Essayan qui m’a narré avec émotion l’histoire de sa famille et accepté de la faire connaître à Historim.
Merci aussi à M. René Barrière qui a permis que ce témoignage poignant soit recueilli.







Photographies (collection familiale)



1° Karekin Hovsepian en 1925. Ses papiers mentionnent « Originaire de Turquie naturalisé Libanais. ». Le motif déclaré est « rejoint ses parents » alors que ses proches ont été massacrés dix ans auparavant. La date de naissance de 1903 est erronée : il est né en 1906.

Passeport à l’étranger valable pour 1 an… délivré à Beyrouth le 19 juin 1926 par le représntant du Haut-Commissaire (c’est Weygand à l’époque ).



2° Mariam Guzikian et ses enfants Dicranouhi et Garabed , tous deux âgés de 12 ans d’après le document. En réalité, la fille a 2 ans de plus que son frère et est nettement plus grande.

Le passeport est daté du 5 mai 1926. Le motif est net : c’est « pour travailler ». La France après la saignée de la Grande Guerre a besoin de main d’œuvre.



3° Karekin Hovsepian en 1990.



Citoyen français depuis le 12 juin 1953, il a vécu de longues années à Issy-les-Moulineaux où sa famille vit toujours et garde précieusement son souvneir.

25 avril 2015

Arménie - 5

  Azadouhi-Nicole Essayan. Passeuse de mémoire

Nicole Essayan a en réalité un très beau premier prénom puisque Azadouhi signifie "Liberté" en arménien. Elle est la fille de Karekin et Dicranouhi Hovsepian arrivés avec elle alors qu’elle était petite. La famille habite une maison à l’angle de la rue des Travailleurs et de celle de la Fraternité.au centre de la commune d’Issy-les-Moulineaux. Elle va à l’école Henri Tariel.

Nicole en 2015. ©P.Maestracci
Sa famille
Elle rencontre son mari Pascal Essayan à l’Association de la Croix Bleue des Arméniens de France (www.croixbleue-france.com). Pascal, qui a l’oreille absolue, fait également du piano et il lui arrive d’accompagner les pièces de la compagnie l’Intime lors des spectacles au Théâtre municipal (futur PACI) avenue Victor Cresson. Son frère Pierre Essayan est mort pendant son service en Algérie en novembre 1958 quelques semaines seulement avant la fin de ses obligations militaires (photos des médailles militaires ci-dessous). Doué pour le football et gaucher, il aurait dû suivre une carrière de joueur professionnel mais sa destinée fut brisée. Sa mort, la première du quartier de la rue de la Défense, a beaucoup marqué ses copains, leurs familles et les voisins. Pascal Essayan, ayant ainsi tragiquement perdu son frère, servit dans la MP (Police Militaire) chargée d’accompagner les soldats jusqu’au port de Marseille et fut dispensé d’aller combattre en Algérie.
Lorsque Nicole se marie, elle n’a pas retenu le nom de celui qui a célébré la cérémonie car, dit-elle, « je ne regardais que mon mari ». Lorsque le jeune couple cherche un logement, le père de Nicole, Karekin Hovsepian, transforme un petit atelier à l’arrière de la maison en appartement.

L'entreprise de tricot
Nicole et Pascal y vécurent dix ans avec leur fille. Pascal, lithographe de profession dut reprendre l’entreprise de tricot de son frère Pierre. Nicole est secrétaire à l’OFPRA (Office Français pour l’Accueil des Réfugiés et Apatrides) pendant dix ans avant de se rapprocher de son domicile en qualité de secrétaire à la SEEE rue Marceau. En 1970, ils s’installent dans la maison familiale dans les Hauts d’Issy entre le Fort et les Épinettes. Ils y vivent avec leurs beaux-parents et leurs deux enfants puisqu’un fils est venu rejoindre le clan familial. C’est alors que Pascal et Nicole Essayan créent une entreprise de tricot à Malakoff qu’ils gèrent de « manière fusionnelle… la tête et les jambes ». Ils travaillent pour de grandes marques.

Décorations militaires
de Pierre (mort en Algérie)
et de Pascal.
©P. Maestracci
L'implication pour l'Arménie
La famille Essayan, solidaire, s’implique dans le tri et l’envoi de colis aux sinistrés lors du terrible tremblement de terre en Arménie le 7 décembre 1988. Pascal et Nicole travaillent la journée dans leur entreprise et passent la nuit au dépôt pour l’acheminement des médicaments et des vêtements. Le jumelage entre Issy-les-Moulineaux et Etchmiadzine est signé l’année suivante. Lorsque Pascal Essayan meurt brutalement en 1989, il laisse une famille éplorée. D’autre part, sa succession entraîne la disparition de l’entreprise qu’il cogérait avec son épouse.
Avec l’aide du pasteur René Léonian de l’Église évangélique (28 av.Bourgain et 55 av.Victor Cresson) et du père Muron Kewikian de l’Église apostolique Sainte Marie Mère de Dieu (6 av. Bourgain) ainsi que l’appui de M. Maurice Karagossian maire-adjoint, Nicole crée un collectif d’associations de toutes religions et positions politiques pour évoquer le génocide arménien de 1915 et sa reconnaissance officielle. Elle en est la présidente. Ce fut la seule association en France regroupant la deuxième génération des Arméniens ayant fui la Turquie ; l’association est maintenant dissoute.

Au conseil municipal
Nicole Esssyan et André Santini le 25 avril 2011
devant le Monument franco-arménien d
'Issy- les Moulineaux. © A. Bétry
En 1995, André Santini député-maire de la commune propose à Nicole Essayan, présidente du collectif des associations, de faire partie du conseil municipal et ce, pendant dix-neuf ans. Elle a l’honneur de succéder à M. Karagossian. D’abord conseillère municipale déléguée pour son premier mandat, elle devint maire-adjoint les deux suivants. Elle est responsable de son cher quartier des Épinettes et du Protocole lors du 3e mandat qui s’acheva en 2014. Nicole Essayan aime « le contact avec les autres, accompagner les associations arméniennes dans les démarches, les festivités ». Elle a en particulier aidé les Arméniens lors de la création des nouvelles cartes d’identité plastifiées. Les rescapés du génocide ne pouvaient avoir des extraits de naissance signés par la Turquie et risquaient d’être apatrides. Il fallait solliciter l’OFPRA ainsi que l’intervention bienveillante de Monsieur le Maire pour la délivrance de papiers d’identité. Une femme aidée par Nicole Essayan l’a largement remerciée en lui déclarant : « Vous m’avez donné une deuxième fois la vie, j’ai le droit de vivre ».

Nicole Essayan fut particulièrement impliquée, dans le cadre du jumelage, par l’Année de l’Arménie qui commença en France en septembre 2006 à Issy-les-Moulineaux et finit l’année suivante. Elle célébrait le quinzième anniversaire de l’indépendance de l’Arménie après la disparition de l’URSS en 1991.
Depuis 2014, Nicole Essayan se consacre avec dévouement à sa famille. Elle est très attachée à ses enfants et petits-enfants mais n’oublie pas ses origines dont elle entretient le souvenir auprès des nouvelle générations.
Qu’elle soit remerciée pour son accueil chaleureux et sa transmission d’une histoire de familles arméniennes au XX siècle. P. Maestracci

24 avril 2015

Arménie - 4

LA VIE À ISSY-LES-MOULINEAUX
Suite du Témoignage de Georges Mouchmoulian

(les Relais de la Mémoire, sous la direction de Frédéric Rignault,Le Souvenir français/Atlante éditions)

« Nous sommes arrivés rue Madame, aux Épinettes, en 1943 » reprend Marie-Antoinette Mouchmoulian . « Nous logions au numéro 7. Peu de temps après notre installation, notre fille, Arlette est née. J'allais chercher du lait en boîte à la Croix Rouge, avenue de Verdun, en face de l'annexe de l'hôpital psychiatrique. Mon lait maternel n'était pas bon. Cela était dû à une terrible peur que nous avions connue, Georges et moi, à Meudon, alors que j'étais enceinte. Nous étions chez mon beau-frère. Tout à coup, nous avons entendu une déflagration terrible. Une bombe venait de tomber dans un jardin, juste dans notre dos ».

Plaque de rue aux Épinettes.
©A. Bétry
Georges Mouchmoulian ajoute : « La vie était difficile. Une fois que j'ai été rétabli, j'ai repris mon métier de garçon coiffeur. Je n'ai pas tenu longtemps. Je travaillais à Boulogne et pour couper les cheveux, il faut avoir les bras en l'air. Ma blessure à l'épaule me faisait mal. Je ne pouvais plus bouger le bras comme avant la guerre. Alors, j'ai arrêté. Au moment de notre installation rue Madame, nous avons ouvert un atelier de culottier - dans notre salon. Un métier qui ne doit plus exister. Nous recevions des patrons de métiers particuliers, de militaires, la Garde républicaine par exemple, et, pendant que je découpais et je cousais à la machine, Marie-Antoinette assurait les finitions, à la main. Nous faisions de la qualité, du sur-mesure ».

Marie-Antoinette Mouchmoulian reprend : « Les privations ont été réelles. Il fallait faire des heures de queue pour avoir un légume, du beurre, du pain. Heureusement, dans notre quartier, il y avait encore des vergers ; et puis, Clamart était réputé pour ses petits pois ! Bien entendu, on faisait tout à pied. Une fois par semaine, nous allions au Goûter des Mères, pour bien manger et surtout nourrir correctement Arlette. Avec tout cela, nous avions en plus parfois des bombardements. Je ne saurais dire si les bombes étaient allemandes ou anglaises, en tout cas, une fois, il en est tombé une dans le cimetière, juste à côté de notre immeuble ».
Le 26 août 1944, des soldats français entrent dans Issy-les-Moulineaux. C'est la Libération. Rapidement, ils sont suivis d'Américains et de Canadiens. « Et là, indique Marie-Antoinette, juché sur une jeep, un beau gars s'avance vers nous. Nous sommes placés devant l'hôpital Percy. Je l'ai déjà remarqué. Voilà près de cinq minutes qu'il tend un papier aux habitants qui se sont amassés le long du convoi militaire. Il s'approche de nous. Il regarde Arlette. Puis lève les yeux vers moi. Dans un français approximatif, il me dit : " Je suis votre neveu. Ma mère m'avait donné votre adresse quand j'ai quitté l'Amérique ". Cette sœur aînée que Georges Mouchmoulian avait vu disparaître alors qu'il n'était encore qu'un enfant de Sivas. »

Monument franco-arménien, rue de la Défense (quartier des  Épinettes, Issy), inauguré
le 19 décembre 1982. Ont participé à cette œuvre la ville d'Issy-les-Moulineaux, les églises
arméniennes apostolique, évangélique et catholique. © A. Bétry

Fin du témoignage de Georges Mouchmoulian ; d'autres témoignages suivent, pour commémorer à notre manière le génocide arménien. PCB.

21 avril 2015

Arménie - 3


LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Suite du Témoignage de Georges Mouchmoulian
(les Relais de la Mémoire, sous la direction de Frédéric Rignault,Le Souvenir français/Atlante éditions)


Le 3 septembre 1939 marque l'entrée en guerre de la France contre l'Allemagne nazie. Dans son ensemble, la presse prend des accents guerriers ; dans son journal, le comte Ciano, gendre de Mussolini et ministre des Affaires étrangères de l'Italie fasciste, note : « la France entre en guerre, sans enthousiasme et pleine d'incertitude ». Georges Mouchmoulian est soldat au 39e Régiment d'infanterie (écusson ci-dessous). Comme ses camarades et toute l'Armée française, pendant quelques mois, il va vivre une « Drôle de guerre », attendant l'invasion allemande.

Marie-Antoinette Delancker, qui deviendra Mme Mouchmoulian en 1942, dit : « Georges était un garçon charmant. Bien sûr, lui Parisien, et moi du Pas-de-Calais, nous ne nous étions jamais rencontrés. Mais je tricotais pour les soldats. C'est tombé sur lui. Nous nous sommes écrits. Ensuite, j'ai accepté de devenir sa Marraine de guerre. Un jour de 1939, il est venu dans notre ferme de Carvin, à côté de Lens. Il jouait tout son temps avec les enfants. Avec sa petite taille et son air méditerranéen, on l'appelait le Négus ! ».

Mai 1940 : après avoir écrasé la Pologne, Hitler transmet ses ordres afin de préparer l'offensive à l'ouest. Le 10 mai, les Allemands lancent l'offensive « Gelb ». Le Groupe d'armée de Leeb se dirige vers les frontières allemandes opposées à la ligne Maginot ; le Groupe d'armée de Rundstedt lance son offensive en direction des Ardennes ; le troisième et dernier Groupe d'armée, celui de von Bock, traverse la Belgique et les Pays-Bas. Il s'agit d'attirer les forces britanniques et françaises dans le Nord.

Avec des chars surpuissants et les bombardements en piqué de la Luftwaffe, l'avancée est foudroyante. Le principe de la Blitzkrieg, ou « guerre éclair », est appliqué. Rapidement, les lignes belges, françaises et britanniques sont enfoncées. Des unités se battent - souvent se sacrifient - pour retarder la progression des armées du Reich.

Le 1er Groupe d'armée français, composé du Corps expéditionnaire britannique du général Lord Gort et de la 7e Armée française du général Giraud, prévoit de contre-attaquer sur la ligne de la Dyle et de la Meuse, au-dessus de Namur, au cœur de la Belgique. De fait, le 39e R.I. fait partie des unités françaises qui vont au devant des forces allemandes. La bataille est lancée dans une certaine confusion et les pertes deviennent rapidement importantes (carte ci-dessous).



Georges Mouchmoulian se souvient : « Je combattais. Je faisais simplement ce que mon adjudant me disait. Il fallait aller de l'avant. Et puis, j'ai été blessé. Des éclats d'obus : à l'épaule gauche, aux jambes, aux pieds. Un choc d'une très grande force. Je me suis effondré, inconscient. Par la suite, je ne sais pas bien comment, j'ai été transféré à Namur, dans l'hôpital militaire ; puis à Paris, au Val de Grâce. En tout, sept mois d'hôpital. Sept mois bloqué sur un lit, à attendre et souffrir ».

Quelques temps plus tard, à l'occasion d'un Conseil de Révision, l'administration de l'État français déclare Georges Mouchmoulian inapte à reprendre les armes. Il est démobilisé. (À suivre)


19 avril 2015

Arménie - 2

L'ORPHELINAT PUIS L'ARRIVÉE À MARSEILLE
Suite du Témoignage de Georges Mouchmoulian
(les Relais de la Mémoire, sous la direction de Frédéric Rignault,
Le Souvenir français/Atlante éditions)

Entre 1914 et 1916, plusieurs millions d'Arméniens sont déportés d'Asie Mineure vers des camps situés, majoritairement, sur le territoire de l'actuelle Syrie. Plusieurs centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants meurent de faim, de soif, ou sont tout simplement exterminés (les estimations actuelles varient de 500 000 personnes à près de 1,5 million). Il est nécessaire d'indiquer qu'en 1919, certains tortionnaires (Talaat, Cemal et Enver) sont condamnés par contumace (tribunaux ottomans), pour : « extermination d'un peuple entier constituant une communauté distincte ».
Georges Mouchmoulian se souvient : « Ma mère a profité du chaos de la fin de la guerre, de la présence des troupes grecques, pour nous envoyer en Amérique. Tout était prêt. Nous devions faire un passage par la Grèce et ensuite prendre le bateau. Oui, mais voilà, nos papiers, placés consciencieusement par nos soins dans nos baluchons, n'y étaient plus quand nous les avons cherchés. Quelqu'un de mal intentionné avait dû nous les dérober, certainement pour les vendre. Au lieu d'arriver à New York, et j'ai bien conscience que nous étions des privilégiés, nous avons atterri dans un orphelinat grec, proche de Corfou. Et quand je dis nous, c'était les garçons (nous étions sept enfants). Mes deux dernières sœurs, l'aînée était déjà installée en Amérique, se sont vues refoulées de l'orphelinat. C'était horrible. Pendant près de trois ans, elles ont vécu à côté de nous, dans le maquis, sur le port, et nous sortions, quand nous pouvions, pour leur donner une partie de nos repas. Elles ont vécu de cela, et de mendicité, pendant tout ce temps-là. Il n'y a pas longtemps encore, quand la plus jeune de mes sœurs était encore en vie, elle ne pouvait s'empêcher de pleurer en évoquant ces années.
«  Quant à ma mère... Persuadée, dans un premier temps, que nous avions réussi, elle était pleine d'espoir. Elle avait quitté la Turquie et s'était installée à Marseille. Et puis, bien entendu, elle a su. S'en sont suivis des mois et des mois de recherche. »

Marseille, terre d'asile
La cité a toujours été une fenêtre française ouverte sur la Méditerranée. Cela est vrai depuis le temps des Phéniciens. Dès la fin du XVIe siècle, il n'est pas rare d'y trouver des négociants arméniens
venant de Smyrne, d'Alep ou encore d'Adana. Ils s'y sont installés ou vont et viennent entre le Moyen-Orient et les grandes foires occidentales, comme Lyon, Troyes ou Paris.
Dès les premiers événements relatifs aux populations arméniennes, au milieu du XIXe siècle, des réfugiés politiques font le voyage de l'Empire ottoman vers la France. Puis des familles débarquent et s'installent à Marseille. Une diaspora s'organise. Des associations de défense et de solidarité se créent. Avec les massacres, le flot d'arrivants grandit ; bientôt ce sont des centaines d'Arméniens qui s'établissent dans l'antique Massilia. La commune les accueille avec compréhension et place à la disposition des réfugiés les locaux désaffectés de l'hôpital de la Vieille-Charité, sur les hauteurs du Vieux-Port. De quelques centaines, les Arméniens passent à plusieurs milliers dès 1914.

Le Mont Ararat en Arménie. © A. Bétry
Boulevard Ararat, Marseille 13e arr.
Georges Mouchmoulian continue : « Ma mère a enfin compris que nous n'étions pas en Amérique. Elle nous a cherchés, a demandé aux membres de la famille restés à Sivas de les aider dans leur démarche. En vain. Puis, elle s'est appuyée sur des associations. Bien entendu, elle n'était pas la seule dans ce cas. Alors, grâce à de nombreux réseaux arméniens, à la compréhension de Grecs formidables, elle nous a retrouvés. Et cela a mis près de trois ans. Trois années dans cet orphelinat ; trois années, dans le dénuement le plus total pour mes deux sœurs.
« Les autorités nous ont mis sur un bateau pour la France. Nous sommes arrivés à Marseille après quelques jours, ou semaines, je ne sais plus très bien - mais Dieu que le temps nous parut long. Comment décrire l'émotion qui nous a tous submergés quand nous avons foulé le sol de France ? Nous étions au début des années 1920, et enfin, la vie s'offrait à nous.
« Nous sommes restés quelques mois à Marseille puis nous avons gagné Paris. Mes frères ont trouvé du travail et moi j'ai grandi. Je suis devenu garçon coiffeur. » (à suivre)

17 avril 2015

Arménie - 1

MASSACRES EN TURQUIE
Témoignage de Georges Mouchmoulian
(publié dans les Relais de la Mémoire, sous la direction de Frédéric Rignault, Le Souvenir français/Atlante éditions)

Sivas est une ville importante, placée sur le plateau Anatolien, à plus de 1 275 m d'altitude. Située dans la vallée du Kizilirmak, Sivas a une histoire riche, faite des dominations hittite, phrygienne, lydienne puis perse. La cité a ensuite fait partie du royaume de Cappadoce. Important carrefour caravanier sur les routes Nord-Sud et Est-Ouest (Byzance - Arménie), Sivas a connu un développement considérable, sous les Seldjoukides, avant de tomber sous l'envahisseur mongol, l'impitoyable Tamerlan, en 1400.

Sous l'Empire ottoman, et jusqu'à la fin du XIXe siècle, Sivas reste une capitale régionale. Comme dans toutes les cités turques, qu'elles soient en Cappadoce, en Anatolie, dans les Monts Taurus ou encore à Istanbul, de fortes communautés arméniennes vivent et commercent avec les Turcs. Les populations se côtoient mais ne se mélangent pas. En 1896, puis en 1909, des massacres sont perpétrés contre les Arméniens. Ils sont principalement, le fait d'un mouvement, le C.U.P. (Comité Union et Progrès) et de ses membres, appelés Jeunes-Turcs. Ce mouvement répond à une aspiration nationaliste : depuis le milieu du XIXe siècle, l'Empire ottoman subit des revers tant militaires que politiques. La période de déclin est amorcée. Les Jeunes-Turcs veulent revenir à une constitution forte, un pouvoir nationaliste et apporter un renouveau à la société. Dans un premier temps, cette volonté nationaliste, globale, leur permet de s'associer à des partis réformistes d'autres peuples de l'empire : des Grecs, des Kurdes ou encore le Dashnak arménien. Arrivés au gouvernement du sultan Abdülhamid II en 1908, les Jeunes-Turcs se trouvent confrontés rapidement à une société extrêmement complexe, découvrent les arcanes et querelles de pouvoir. L'anarchie gagne toutes les couches de la population. L'idée originelle est rapidement remplacée par un discours beaucoup plus xénophobe. Sous l'influence de son leader, Enver Pacha, l'Empire ottoman ne peut être que turc et la religion, musulmane.

Georges Mouchmoulian : « Il y a toujours eu des problèmes entre les Turcs, les Arméniens et les autres peuples en Turquie. Les Kurdes par exemple : nous vivions dans les mêmes villes, mais pas dans les mêmes quartiers. Certains métiers ne nous étaient pas autorisés, d'autres réservés. Surtout, nous n'avions pas la même religion. Les premiers massacres ont commencé à la fin du XIXe siècle, et puis, il y a eu Adana en 1909, où on releva plusieurs milliers de morts parmi mes compatriotes. »
Les années suivantes ne vont être qu'une lente agonie de l'Empire ottoman. Après la perte des territoires grecs, de la Serbie, de la Roumanie (congrès de Berlin en 1878), l'empire voit partir ses possessions en Libye, au profit de l'Italie. À l'Est, la situation n'est guère plus brillante. Depuis 1878, la Russie s'est emparée de territoires et des villes de Kars, Batoum et Ardahan en Anatolie orientale. Par idéal religieux, ou du fait des situations tendues avec les Turcs, des Arméniens se sont engagés dans l'Armée russe et ont participé à cette conquête.

En novembre 1914, l'Empire ottoman, qui a signé le 2 août un traité d'alliance avec l'Allemagne, entre en guerre aux côtés des empires centraux (IIe Reich et Empire austro-hongrois). Prenant prétexte de la désertion de soldats arméniens de l'Armée ottomane, de soulèvements dans des villes de l'Est, comme Van (alors que la population arménienne se barricadait justement pour se protéger des exactions des Jeunes-Turcs), Enver Pacha et Talaat Pacha décident d'appliquer, d'abord secrètement, le plan d'élimination des Arméniens « Ermeni sorunu », mis au point depuis plusieurs années.
Dans la majeure partie des villes turques, le principe retenu est toujours le même : à la perquisition dans les maisons de notables arméniens, succèdent leur arrestation, des tortures pour avouer une quelconque cache d'armes, et leur exécution, en dehors de la ville. Georges Mouchmoulian raconte : « Nous habitions un petit village à côté de Sivas. Il s'appelait Govdunm. En arménien, cela signifie le "village des vaches" ! Mon grand-père était une personnalité ; il avait été maire. Les Turcs cherchaient les familles arméniennes. Tous les hommes devaient être incorporés dans l'armée pour y exécuter les plus basses œuvres. Mon père avait refusé cela. Il décida de partir se réfugier dans une grotte. Il fut rapidement retrouvé par les Turcs, qui le massacrèrent. Et ce n'était pas fini. Mon grand-père était âgé. Il n'avait pas pu suivre son fils. Et quand bien même d'ailleurs... Il a été pris par les soldats. Il a été tué lui aussi. Ses assassins l'ont emmené et ils l'ont empalé sur sa canne. Jusqu'à ce que le bout sorte par la gorge ! Quant à ma mère, mes frères et mes sœurs, nous en avons réchappé par miracle. Après, ma mère a contacté des personnes que nous connaissions aux États-Unis et elle y a envoyé ma sœur aînée. C'était vers 1916-1917 ».

© Alain Bétry
"J'ai toujours aimé les Arméniens parce qu'ils sont le peuple
de la bonne espérance parmi les populations actives honnêtes
et littéraires de l'Orient". Lamartine. © A. Bétry
 A la fin de la Première Guerre mondiale, les armées turques sont défaites sur pratiquement tous les champs de bataille : elles reculent aussi bien en Palestine qu'en Irak. Les Grecs en profitent pour débarquer en Asie mineure et s'installer sur la côté ionienne. Le général Mustapha Kemal, Jeune-Turc, chef militaire de grand renom, qui s'est illustré entre autres aux Dardanelles en 1915 contre les contingents français et anglais, appelle au sursaut national et repousse les forces grecques. C'est la fin de l'Empire ottoman et l'avènement de la Turquie nouvelle, sous la houlette du général. (A suivre).

11 avril 2015

La Pastorale - un essai transformé !

Benjamin Attahir, compositeur. ©A. Bétry
Au terme de deux années de reconstruction, l’opéra de MM. Cambert et Perrin a été rejoué le 9 avril dernier dans notre ville, à Issy, sur les lieux même de sa première représentation en 1659.
Grâce à la rencontre et à l’enthousiasme de Benjamin Attahir (à droite) l’association Historim s’est lancée dans une aventure, avec le cap unique de rejouer cet opéra, alors qu’il n’en n’existait aucune trace musicale, sauf les annotations sur le livret.
Le quotidien Le Parisien, en nous suivant depuis le début et insistant sur le côté "loufoque" de l’entreprise, a provoqué l'intérêt de la municipalité qui nous a dès lors soutenu sans retenue. Une date de représentation a ainsi pu, avec le service culturel de la mairie, être établi.

La Journée du Patrimoine de septembre 2014, au Musée français de la Carte à jouer nous a montré le professionnalisme de Benjamin Attahir, qui s'est entouré de musiciens professionnels, et celui de Satoshi Kubo, chef de chant, qui a choisi d'excellents chanteurs venus de tous les continents. 
L’œuvre existe à nouveau, dans une écriture musicale différente de l’originale. Si M. Cambert avait mieux rangé ses partitions, le jeune compositeur Benjamin n’aurait pu s’éclater comme il l’a fait… Bravo à lui pour cette création qui lui appartient. Un grand merci aux personnes présentes ce 9 avril 2015 ; elles ont assisté à un moment historique. La ville d’Issy- les-Moulineaux est à nouveau devenue marraine de la Pastorale. Merci à notre maire d’avoir osé faire confiance à une poignée de fantaisistes.

Pour les passionnés, voici un petit résumé de la Pastorale d'Issy.

Acte 1. Deux couples de bergers, Philandre et Diane, Sylvie et Alcidor ont des peines de cœur. Le satyre, lui, est jaloux car en raison de sa différence personne ne l’aime.
Acte 2. Entre en scène le troisième couple, Tyrsis et Philis. Le satyre essaie d’approcher Diane qui le repousse.
Acte 3. Les trois bergères Diane, Sylvie et Philis se posent bien des questions sur l’amour.
Acte 4. Enfin chacun des couples se reforment, transportés par l’amour qu’il croit immortel. Le satyre est de plus en plus malheureux.
Acte 5. Les couples se jurent fidélité. En l’honneur du roi Louis XIV qui vit l’opéra, il fut rajouter un chœur en son honneur qui clôt la Pastorale.
PCB

7 avril 2015

La Pastorale d'Issy- pour les primaires

Ah quelle belle journée ! Plus de 600 enfants et leurs maîtres sont venus aujourd'hui, le mardi 7 avril, pour une présentation de ce premier opéra en langue française : la Pastorale d'Issy.


© Alain Bétry.
Charles Perrault, l'auteur du Petit chaperon rouge, animait cette joyeuse compagnie. Après avoir écouté les musiciens et leurs drôles d'instruments : un serpent, un théorbe ou une harpe, les chanteurs et chanteuses interpréter quelques scènes de ce premier opéra, créé en 1659 à Issy, les questions fusaient dans l'assistance.

© Alain Bétry
Parmi les questions posées : "Combien pèse une harpe ?"- "Combien de cordes a-t-elle ?" -"Comment devient-on chef d'orchestre ?"- "Qu"est-ce que c'est qu'un serpent ?"- "Est-ce difficile de chanter un opéra ?" - "A quoi ça sert un opéra ?" - vaste question… et excellente réponse de Benjamin, le chef d'orchestre : "C'est l'ancêtre du film".

Ce fut une belle journée. Enfants, instituteurs, chanteurs et musiciens ont passé un bon moment ensemble. Et un beau succès pour notre association. Merci à tous.  Prochain rendez-vous, jeudi 9, 20h30… Il reste encore quelques places. On vous attend à partir de 19h. PCB.
© Alain Bétry






La Pastorale d'Issy- 9 avril 2015 (suite)

Quelques modifications de dernière minute dans le casting…


Jeanne Crousaud (soprano) est remplacée par Adèle Carlier. 
Une violoniste, Samika Honda, rejoint l'orchestre de Benjamin Attahir.

A noter également à la mise en scène : Eduardo Ignacio Rojas Faundez, assisté de Francisco Espinoza
et aux lumières Fabien Rios.

Nous vous attendons le 9 avril, à l'Auditorium, à partir de 19 h. La représentation démarre à 20h30.

2 avril 2015

La Pastorale d'Issy - 9 avril 2015

Ça y est. Notre projet fou se réalise. 

Rendez-vous le 9 avril 2015 à 20h30 pour découvrir l'orchestre de Benjamin Attahir et ses instruments baroques (viole de gambe, théorbe, clavecin…), écouter les chanteurs du chef de chœur Satoshi Kubo et entendre pour la première fois depuis 355 ans : la Pastorale d'Issy.



Deux représentations sont organisées le 7 avril pour les scolaires avec les musiciens, les chanteurs et un comédien venu exprès pour eux leur raconter l'histoire de cette fameuse Pastorale. Merci à toutes les directrices et au directeur d'écoles qui se sont mobilisés :
Mme Renolleau de Saint-Exupéry (3 classes, 82 enfants) ; Mme Le Berre de Saint-Germain les îles (2 classes, 56 élèves) ; Mme Coat de Louise Michel (1 classe, 26 enfants) ; Mme Michaud de Doisneau (3 classes, 85 enfants) ; Mme Rogriguez des Ajoncs (1 classe, 26 enfants) ; Mme Genêt de Jules Ferry (3 classes, 90 élèves) ;  Mme Pacitto d'Anatole France (1 classe, 29 élèves) ; Mme Piotrowski des Epinettes (4 classes, 110 enfants) ; Mme Dreher de Paul Bert (5 classes, 115 enfants) ; Mme Mercier du Colombier (3 classes, 70 enfants) ; et M. Burnichon de Voltaire (1 classe, 23 élèves).


Merci à vous tous : M. le Maire et député ; MM. Alain Lévy et Christophe Provot, maires-adjoints successifs à la Culture ; les comités de quartiers ; et tous les donateurs.
Merci aux fidèles Historimiens qui y ont cru depuis le début.
Merci à René Barrière qui a réalisé plusieurs interviews tout au long des mois et dont on peut apprécier le travail dans un DVD en vente à l'Auditorium le 9 avril (10 € le DVD).
Alors, regardez et écoutez Charles Perrault (un grand merci à Maurice Pigout de la Compagnie du Masque), sur IsstTV :  https://www.youtube.com/embed/V0jrCveLNDo
PCB.