21 janvier 2015

Guy de Rochambeau, l'Isséen fils de la Révolution américaine

Guy de Rochambeau (ci-contre) est isséen depuis plus de quarante ans grâce à ses parents Michel et Madeleine. Ceux-ci ont eu la judicieuse idée d’acheter un appartement dans notre commune. Leur fils l’occupe encore de nos jours. Il apprécie « la grande convivialité, l’accueil des commerçants qu’on ne trouve pas à Paris [le fait de pouvoir] discuter avec ses voisins ». Il connaît bien l’hôpital Corentin Celton qu’il fréquente à des titres divers. Mais il est particulièrement attaché au fait d’y être servant de la messe des malades le samedi après-midi dans l’oratoire de la salle Feuchères. En outre, il est bénévole dans une association versaillaise.

Des ancêtres partis à la croisade
Guy de Rochambeau descend d’une illustre famille, les Vimeur de Rochambeau. Le nom de Vimeur est originaire du nord de Tours au Moyen Âge, Deux Vimeur furent des croisés : l’un participe à la première Croisade (1096-1099) et le second accompagne le roi Louis IX lors de la septième (1248-1254). Il fut blessé et fait prisonnier comme Saint Louis à la bataille de La Mansourah dans le delta du Nil en 1250 ; il fut libéré après paiement d’une énorme rançon collective.
En 1516, l’épouse de René de Vimeur apporta dans la corbeille de mariage la terre de Rochambeau près de Vendôme (Loir-et-Cher).

Père et fils dans la Révolution américaine

Le comte Jean-Baptiste de Rochambeau (1725-1807)
Septième génération : le 1er juillet 1725 à Vendôme naît Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau. Entré dans la carrière militaire en 1742, il guerroie en Bohême et Bavière mais il s’illustre particulièrement lors de la guerre d’Indépendance (Revolutionnary War) d’Amérique. Parti en 1780 sur ordre de Louis XVI aider les Insurgents, il commande le corps expéditionnaire français. 
Son fils Donatien Marie Joseph sert sous ses ordres, en tant qu’aide de camp. L’armée américaine, commandée par George Washington, et les unités françaises font capituler les troupes britanniques commandées par lord Cornwallis. Le fameux siège de Yorktown (Virginie) met fin à la Guerre d’Indépendance, le 19 octobre 1781. Les traités de paix furent signés à Paris et à Versailles le 3 septembre 1783. De retour en France, le comte de Rochambeau accède à la dignité de grand-croix de l’ordre du Saint Esprit par décision royale. Il siège à l’assemblée des notables en 1788 puis commande l’armée du nord de 1790 à 1792 et devient maréchal de France en 1791. Arrêté sous la Terreur , il est sauvé par la chute de Robespierre le 9 thermidor an II (juillet 1794). Lors de cette période, le Vendômois lui est resté loyal. Continuant à résider sur son domaine, il vient à Paris pour la dernière fois en 1804 pour recevoir la grand-croix de la Légion d’honneur des mains de Napoléon 1er. Il est le seul maréchal de France à avoir été Grand-Croix de l’Ordre du Saint-Louis et de la Légion d’Honneur ! Napoléon l’avait invité à son sacre, mais il n’avait plus l’énergie suffisante pour participer à cette cérémonie. Il meurt en 1807.

Bataille de Yorktown, par Louis Couder.
L’artiste français Louis Couder le peint au centre du tableau intitulé La bataille de Yorktown  (ci-dessus) devant George Washington et La Fayette plus en retrait. Cette œuvre fut commandée par le roi Louis-Philippe pour la Galerie des Batailles à Versailles. 

Un nom révéré aux États-Unis
En 2007, un article fut écrit en 2007 par le comte Michel de Rochambeau, membre d’honneur de l’association France / États-Unis pour l’association France / Etats-Unis Loir-et-Cher (1 place de la Grève 41000Blois, 02 54 78 97 07). 
Son fils Guy de Rochambeau est "Fils de la Révolution américaine" au titre de descendant des combattants de la guerre d’Indépendance. Le nom est encore révéré outre-Atlantique. Le général Pershing vient sur la tombe familiale comme en 1976 Nelson Rockefeller, Vice-Président des États-Unis pour commémorer les 200 ans de la Déclaration d’Indépendance du 4 juillet 1776. Par ailleurs, les « Rochambelle » sont le nom choisi par des infirmières américaines et françaises rattachées à la 2ème D.B. lors de la Seconde Guerre mondiale.

La demeure familiale
Le domaine de Rochambeau près de Vendôme est resté dans la famille depuis 1516. La tour médiévale originelle fut alors mise au goût de la Renaissance avec fenêtres à meneaux et toit pointu en ardoise protégeant une demeure agrandie. Le maréchal de Rochambeau au XVIIIe siècle fit construire deux pavillons, supprimer les meneaux et choisit une toiture à la mansart pour réaliser un ensemble cohérent. 

Le domaine de Rochambeau. © XDR

Au XIXe siècle, l’arrière grand-père de Guy de Rochambeau fit reconstruire une chapelle dans une grotte qui s’était effondrée. En effet, la propriété est enserrée entre le Loir et une falaise de craie tuffeau. Celle-ci est fragilisée par les fortes intempéries ; des éboulements assez fréquents nécessitent de gros travaux de consolidation. De jeunes Isséens privilégiés sont venus depuis trois ans visiter cette demeure inscrite à l’Inventaire des Monuments historiques. Des élèves des collèges Matisse, Victor Hugo et de La Paix y viennent passer une journée depuis 2012. Le programme est soutenu : visite commentée du domaine le matin, déjeuner en plein air ou dans une grande cave suivi d’une découverte de la ville de Vendôme. 

L'hommage d'Issy-les-Moulineaux
Il y a quelques années, Guy de Rochambeau assistait à l’inauguration de la place portant le nom du marquis de La Fayette, autre héros de la Guerre d’Indépendance. C’est alors qu’il demanda à M. André Santini, député-maire et ancien ministre de rendre aussi hommage à son ancêtre ; celui-ci accepta volontiers. La place La Fayette est située entre les rues des révolutionnaires Desmoulins et Rouget de Lisle. La place du Maréchal de Rochambeau, fut inaugurée le 6 octobre 2009 par Messieurs André Santini, député-maire, et Guy de Rochambeau (invitation ci-dessous). Sise devant l’immeuble Microsoft, elle est à la jonction du quai Roosevelt et du boulevard Gallieni, en hommage à des vainqueurs des deux Guerres mondiales. 



Guy de Rochambeau, isséen de cœur, reste très attaché à ses racines. Il a très gentiment accepté d’apporter à Historim son témoignage personnel et familial. Qu’il en soit chaleureusement remercié.
P. Maestracci

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