Léo Malet. ©XDR |
Au début du premier chapitre, le détective se plaint car « Le 17 mars 1942 au matin, il y avait très exactement vingt-quatre heures que j’étais sans tabac ». Son ami Marc Covet « le journaliste–éponge » lui fournit une adresse pour s’en procurer « Café du Pingouin, boulevard du lycée à Vanves, Métro Petits-Ménages ». Burma, une fois ravitaillé et rassuré, admire « les passages cloutés, polis comme des sous neufs, étincelants sous le soleil », avant de rejoindre la Porte de Versailles, forcément en empruntant le boulevard Voltaire et la rue Renan.
Place Voltaire (devenue Place Vaillant-Couturier en 1937). L'immeuble (à g.) existe toujours, celui de droite a été remplacé. Coll. privée. |
Léo Malet qui a habité le 14e arrondissement de Paris et Châtillon connaît les villes de banlieue au sud de Paris. La référence à Issy-les-Moulineaux est pourtant plus que limitée. À Vanves, un café existe encore boulevard du Lycée mais sous un autre nom. La station de métro des Petits-Ménages existe depuis 1934 lors du prolongement de la ligne 12 ; elle est rebaptisée Corentin Celton en 1945 du nom d’un martyr de la Résistance. Le roman fut écrit quelques mois avant le changement de dénomination.
Le plus amusant chez Léo Malet est qu’il fait passer son héros devant la Manufacture des Tabacs, rue Renan mais sans le préciser pour autant. Celle-ci fabrique entre autres du tabac gris que Burma consomme pour sa célèbre pipe à tête de taureau. Est-ce un hasard, une fantaisie de l’auteur, une simple coïncidence ? P. Maestracci
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