Né le 31 octobre 1914, dans le petit village corse d’Ota, en
bordure de la vallée débouchant sur le golfe de Porto, Alexis Santini, qui
deviendra l’époux de Valérie André (personnalité isséenne bien connue), a vécu les péripéties de la Résistance des
années 1940. Il est pilote, sergent de l’armée de l’Air en 1939, lorsque la guerre éclate le 3 septembre. L'année suivante, le pays vit l’invasion des Allemands.
En congés d'armistice
Le nouveau format des armées imposé par l’occupant oblige le maréchal Pétain, chef des armées, à des coupes dans de nombreuses unités. C’est
ainsi que bon nombre de militaires se retrouvent, comme cela s’appelait, en
congés d’armistice. De cette situation se créent spontanément les maquis, les
chantiers de jeunesse dont le fondateur le général de la Porte du Theil sera
blanchi en 1945 de collaborationnisme.
La plupart des civils sont envoyés en Allemagne dans le
cadre du STO, Service du travail obligatoire, dans les usines. Quant aux militaires sans emploi, des structures
clandestines appelées Corps francs se constituent sporadiquement dans l’attente
de jours meilleurs et de pouvoir reprendre une activité en relation avec le
métier.
Rappelé dans l’armée de l’Air le 1er février 1943, Alexis Santini se retrouve en poste à Crupies (photo à droite) à compter et renseigner sur les aéronefs survolant la zone de la Drôme.
Les maquis
Sous son influence, et histoire de s’occuper plus activement, avec l’aide de quelques anciens militaires et volontaires, le maquis de Crupies prend une existence dans le harcèlement des convois ennemis et les attaques des troupes allemandes. Une efficacité qui est même reconnue au point que le maquis est affecté le 1er juillet 1944 au régiment de la Drôme. Le 20 juillet, veille de l’encerclement du Vercors, Alexis balise les voies d’accès au site. Le 21 juillet, les 4 000 hommes du Vercors sont cernés, 600 morts parmi les maquisards !Puis ce sera pour le fougueux Corse les maquis de Félines, la mise hors d’usage à l’explosif du viaduc de Lus-la-Croix sur la voie Marseille-Grenoble, la libération de Grenoble le 22 août. Participation à la libération de Montélimar le 28 août et Valence le 31 août.
L’ultime combat d’infanterie fut mené le 30 septembre 1944 à la grenade et à la mitraillette à Termignon, village tenu par les Allemands sur la route N6 reliant la France à l’Italie par le col du Mont-Cenis.
Témoignage
« Ainsi se terminait ma résistance armée au cours de
laquelle j’ai eu l’honneur de commander des hommes courageux qui se sont battus
pour l’amour de la France et de la Liberté. » Les dernières lignes d’un texte publié dans la revue Icare
de mai 1994. Alain Bétry
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