Mercredi 30 août – On dit qu’on se bat ferme à St-Denis, à Pierrefitte et que les Allemands sont méchants. Après déjeuner, nous allons tous quatre voir une chambre de tortures découverte bd Victor, contre le ministère de l’Air. C’est dans un stand fermé qui était autrefois un champ de tir que ces messieurs torturaient leurs proies : d’abord, une chambre réfrigérée avec de gros tuyaux terminés par des ventilateurs ; puis, par des trous creusés dans le mur, assez larges pour y passer un homme allongé et le faire pénétrer dans une chambre chauffante. Les murs sont tapissés d’amiante et, assez haut sur ce mur, l’amiante est tapissée à son tour de traces de mains. C’est pénible à voir. Qu’infligeait-on à ces malheureux pour qu’ils fassent de tels bonds ?…Le mur d’amiante est déchiqueté dans le bas. Au fond du stand, trois poteaux d’exécution sont là… triste tableau… on peut s’en approcher, les toucher. Les traces de sang ont séché sur le bois qui, à la place du cœur, est en grande partie déchiqueté. C’est la preuve évidente du nombre de victimes. Sur les poteaux, on a posé les cordes qui les liaient et les bandeaux dont un taché de sang. Un chapelet, un peigne de femme ont été ramassés… D’autres poteaux dans un coin attendaient pour remplacer ceux-là..
Dans une cour voisine, un charnier était découvert et des Allemands prisonniers déterraient les morts placés, paraît-il, deux par deux dans les bières… Une odeur infecte se dégageait qui m’a poursuivie toute la journée.
Au Bourget, la 2e DB vient enfin à bout des soldats allemands ; le théâtre d’opération se déplace vers l’est.
Jeudi 31 août – Nous faisons une autre promenade : toute la rue de Vaugirard pour voir le Sénat et le Quartier latin assez endommagés.
La façade du Sénat est peu abîmée. C’est sur le côté gauche que les dégâts sont plus graves. Il y a des trous d’obus. Le jardin du Luxembourg est fermé. Les grilles sont tordues et arrachées à certains endroits. Près du Sénat, un gigantesque blockhaus donne l’impression d’un monstre vert pâle. Les Allemands ont creusé une ville souterraine. Ces souterrains correspondaient avec les catacombes, le métro… Ces boches avaient tout prévu. Tout était miné aussi. Dieu merci ! Ils n’ont rien fait sauter….
Nous descendons le bd St-Michel dont presque toutes les vitrines sont à l’air…
Puis nous reprenons le chemin du retour après être passés devant l’Hôtel de ville bien orné de drapeaux ; devant Notre-Dame qui a été touchée de q.q.[quelques] coups de mitrailles et de fusils. Les drapeaux flottent en haut de ses deux tours !
Qu’ajouter de plus ? C’est limpide… Pascale Maestracci
Dans une cour voisine, un charnier était découvert et des Allemands prisonniers déterraient les morts placés, paraît-il, deux par deux dans les bières… Une odeur infecte se dégageait qui m’a poursuivie toute la journée.
Au Bourget, la 2e DB vient enfin à bout des soldats allemands ; le théâtre d’opération se déplace vers l’est.
Jeudi 31 août – Nous faisons une autre promenade : toute la rue de Vaugirard pour voir le Sénat et le Quartier latin assez endommagés.
La façade du Sénat est peu abîmée. C’est sur le côté gauche que les dégâts sont plus graves. Il y a des trous d’obus. Le jardin du Luxembourg est fermé. Les grilles sont tordues et arrachées à certains endroits. Près du Sénat, un gigantesque blockhaus donne l’impression d’un monstre vert pâle. Les Allemands ont creusé une ville souterraine. Ces souterrains correspondaient avec les catacombes, le métro… Ces boches avaient tout prévu. Tout était miné aussi. Dieu merci ! Ils n’ont rien fait sauter….
Nous descendons le bd St-Michel dont presque toutes les vitrines sont à l’air…
Puis nous reprenons le chemin du retour après être passés devant l’Hôtel de ville bien orné de drapeaux ; devant Notre-Dame qui a été touchée de q.q.[quelques] coups de mitrailles et de fusils. Les drapeaux flottent en haut de ses deux tours !
Qu’ajouter de plus ? C’est limpide… Pascale Maestracci
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