Le porte s'ouvre et, là, c'est une enchantement - une succession de petits lopins de terres fleuris, de grands arbres fruitiers - des cerisiers, des néphliers - des potagers où poussent quelques salades… Les oiseaux chantent ; sur la Seine, les canoéistes s'entraînent. Nous sommes loin, très loin de la ville.
Avant de partir nous promener, M. Batalla nous raconte l'histoire de ces jardins ouvriers.
Vue d'ensemble des jardins. Ph. P. Maestracci |
En 1922-23, les patrons des usines Renault, situées juste en face, sur l'île Seguin, créent pour leurs ouvriers des jardins potagers associatifs sur le modèle de ceux du Moyen Age, installés dans les fortifications, et de ceux de saint Vincent de Paul. Une idée reprise par l’abbé Auguste Lemire, député prêtre, qui, en 1896, fonde la « Ligue du Coin de Terre et du Foyer ». Et, bien sûr, par la SNCF avec ses jardinots (pour jardins et cheminots), situés le long des voies ferrées.
M. Batalla montrant une vue aérienne du bout de l'île. Ph. P. Maestracci |
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les jardins familiaux tombent en désuétude. Retour au jardin dans les années 1970, avec les mouvements écologistes et l'attrait de la nature. En 1991, l’association des Jardins de la Pointe de l’Ile est créée. La terre appartient à l’Etat. On compte 15 parcelles de 200 mètres carrés. Il s’agit de baux de 3 ans renouvelables. Le choix des nouveaux jardiniers est fait par cooptation.
Ph. P. Maestracci |
Tout cela M. Batalla nous le raconte avec enthousiasme. Le temps n’était pas au grand beau, mais entre les gouttes nous avons pu découvrir les petits cabanons décorés, les carrés de légumes et les fleurs et… ces arbres à bouteilles colorées (à gauche) destinées à faire peur aux oiseaux et sauver ainsi les cerises. Délicieuses !
Un grand merci à M. Batalla, qui ouvre régulièrement les portes de ces jardins aux scolaires et aussi aux habitants lors des Journées du Patrimoine. PCB