Le 26 brumaire an II (16 novembre 1793), dans le cadre des dons patriotiques demandés à chaque canton pour les frais de guerre consécutifs à la déclaration de la Patrie en danger, faite à l'Assemblée législative le 6 juillet 1792, les représentants d'Issy-l'Union se rendent à la Convention nationale
" en lui présentant la vaisselle servant au ci-devant culte catholique dans son église, exprimant le vœu qu’avec ces brimborions sacrés, ces puériles pagodes, disparaissent à jamais les arlequinades célestes qui ont stupéfié la plupart des hommes depuis le 18e siècle, et que la religion de la nature prenne la place de cet amas de dogmes absurdes, de pratiques extravagantes, de contes ridicules, qui dégradaient la raison, étouffaient le jugement et pervertissaient les esprits, et demandant la suppression de cette redoutable corporation de tartufes, de prêtres gangrenés, que l’Assemblée constituante voulut en vain organiser, que l’Assemblée législative ne put contenir, en un mot plus de ministres, plus d’apôtres, plus de culte privilégié, chacun restant libre d’adorer l’Etre suprême à sa manière. "
Tout un programme ! L'église est celle de Saint-
Étienne. Les représentants d'Issy-l'Union en manifestant ainsi leur désir de déchristianisation de la société en faveur de l'Être Suprême annoncent
le décret adopté l'année suivante par la Convention, sur un rapport de Robespierre, instituant le Culte de l'Être Suprême, avec des fêtes républicaines, civiques, remplaçant les fêtes catholiques. La fête de l'Être Suprême célébrée le 20 prairial an II (8 juin 1794) au Champ-de-Mars, à Paris, se voudra l'apogée de cette religion naturelle dont le but est "de développer le civisme et la morale républicaine", tout en conservant la croyance en un Dieu et en l'immortalité de l'âme.
A suivre. PCB
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