Jacques Ybert. © A. Bétry. |
Ce qui aurait pu être un banal exercice de routine, se
termine en drame. Le lundi 18 mars 1968, l'escadron 1/5 Vendée de la 5e Escadre
d'Orange a programmé plusieurs missions d'interception de nuit : deux Mirages
III C, plus un Fouga Magister, en accompagnement et à la fois plastron (cible). Sur ce dernier, deux navigants : l'adjudant Tiné, pilote,
et son accompagnant le lieutenant Ybert. Une première interception se déroule normalement, le
Mirage III dépasse le Fouga et disparaît furtivement dans la nuit.
Fouga Magister. © A. Bétry |
A la seconde interception, le Mirage percute le Fouga au niveau 215 (6 550 mètres). Ayant perdu
connaissance, le lieutenant Ybert
retrouve ses esprits et tire la poignée de son parachute. A cause de
l'ouverture haute, la descente est longue et lente ; sa jambe gauche est
désarticulée et prise dans les suspentes. L'atterrissage se fait en douceur à
travers les branches d'un noyer. Le chien des paysans voisins donne l'alerte et, dans
l'heure suivante, gendarmes et pompiers récupèrent le navigant rescapé.
Le Fouga a été éventré par le Mirage III et son équipage
est passé par le plancher. Le corps de l'adjudant Tiné, pilote du Fouga, sera
retrouvé le surlendemain. Quant au pilote du Mirage, son action parachute le posa à
huit kilomètres de l'impact. Il n'eut qu'une épaule démise.
Jacques Ybert, à bord d'un Mirage. Coll. privée. |
Après trois opérations dont une greffe osseuse et une
longue immobilisation, le lieutenant Jacques Ybert revola dix mois plus tard
sur Fouga d'abord, puis sur Mirage en février 1969. Après une belle carrière
dans l'armée de l'Air, avec 5 000 heures de vol, le colonel est aujourd'hui
résident frontalier sur Vanves-Issy-les-Moulineaux. A.B.
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