La rue Branly (ci-dessus) relie l’avenue Victor Cresson à la rue Chénier dans le quartier de la Mairie. Longue d’une centaine de mètres, elle présente un certain dénivelé et forme un coude en son milieu pour allonger et adoucir quelque peu la pente.
Porte monumentale en verre et métal aux numéros 5 et 6. |
Les immeubles ont été construits vers 1928/30 à l’emplacement d’une entreprise de charpente et menuiserie, non loin du château des Conti. Ils furent érigés à l’instigation de l’assureur L’Abeille-La Paix pour y loger ses employés dans des appartements conçus pour une famille. Les bâtiments ont un style reconnaissable avec des façades en briques et des encadrements blancs. Le nombre d’étages est important .
Il y a cinq immeubles de chaque côté de la rue, construits en décalé pour s’adapter au relief. Les deux qui sont au milieu et dans la courbe de la rue, ont une entrée un peu plus imposante que les autres qui ne sont pas ornées d’un linteau de spirales métalliques au-dessus des deux vantaux (à gauche).
On peut voir les conduits
pour l’incinération
des
ordures, la réfrigération
et le chauffage. |
Il fallait respecter deux principes innovants à l’époque : le confort ménager et l’hygiénisme. Un monte-charge assurait la desserte des cuisines. Chaque immeuble disposait d’un système de réfrigération centralisé ; des tuyaux répartissaient le froid dans les armoires réfrigérées des cuisines, à partir de la centrale placée dans la cave, à côté d’une chaudière utilisée en hiver pour les radiateurs. Il y avait un incinérateur dans chaque immeuble alimenté par les vide-ordures. Ce système générait beaucoup de poussière issue de la combustion et salissait les appartements lorsque leurs fenêtres étaient malencontreusement ouvertes. Il fut assez vite abandonné pour cause de pollution de l’air. Impossible en effet de brûler les ordures de tous les immeubles le même jour, ce qui aurait permis de prendre ses précautions ! Chaque immeuble possédait une loge pour un concierge, un escalier de service, des chambres de bonnes ainsi que des WC à chaque étage pour le personnel.
A la fin des années 1970, l’assureur vendit séparément les appartements à des particuliers. Aujourd'hui, lorsque de nouveaux occupants enlèvent les anciens papiers peints, il leur arrive parfois de retrouver les graffiti des peintres sur les plâtres originels : dessins au crayon gras, voire le portrait de Maurice Chevalier !
L’ensemble des immeubles de la rue fut longtemps géré par un seul cabinet de gestion immobilière (Schwob) sis à Paris. Une situation originale permettait à chaque immeuble d’avoir sa propre gestion tout en respectant certaines règles communes à tous : aspect architectural et loge de concierge pour chaque bâtiment. De nos jours, la copropriété générale est en partie dissoute car si les numéros pairs de la rue gardent une partie de l’ancienne gestion en commun, les numéros impairs sont totalement indépendants. Quant à la chaussée, autrefois voie privée et à la charge des résidents, elle est devenue depuis plusieurs années publique et entretenue par la collectivité territoriale.
Vivre rue Branly, c’est vivre dans un village ou dans un quartier dont les habitants se connaissent et se saluent. À l’origine, bon nombre de résidents étaient des collègues de L’Abeille-La Paix, les femmes fréquentaient les mêmes commerces comme l’épicerie Au Nouveau Quartier (plaque de mosaïque sur la façade) 21 rue André Chénier, légèrement en contrebas de l’intersection des deux rues. De nos jours, il y a un certain renouvellement des résidents, de leurs habitudes et de leurs professions ce qui rend la convivialité un peu moins spontanée.
Merci à mon amie Hélène R. qui m’a fourni de précieuses indications sur une rue qui lui est chère. A la fin des années 1970, l’assureur vendit séparément les appartements à des particuliers. Aujourd'hui, lorsque de nouveaux occupants enlèvent les anciens papiers peints, il leur arrive parfois de retrouver les graffiti des peintres sur les plâtres originels : dessins au crayon gras, voire le portrait de Maurice Chevalier !
L’ensemble des immeubles de la rue fut longtemps géré par un seul cabinet de gestion immobilière (Schwob) sis à Paris. Une situation originale permettait à chaque immeuble d’avoir sa propre gestion tout en respectant certaines règles communes à tous : aspect architectural et loge de concierge pour chaque bâtiment. De nos jours, la copropriété générale est en partie dissoute car si les numéros pairs de la rue gardent une partie de l’ancienne gestion en commun, les numéros impairs sont totalement indépendants. Quant à la chaussée, autrefois voie privée et à la charge des résidents, elle est devenue depuis plusieurs années publique et entretenue par la collectivité territoriale.
Vivre rue Branly, c’est vivre dans un village ou dans un quartier dont les habitants se connaissent et se saluent. À l’origine, bon nombre de résidents étaient des collègues de L’Abeille-La Paix, les femmes fréquentaient les mêmes commerces comme l’épicerie Au Nouveau Quartier (plaque de mosaïque sur la façade) 21 rue André Chénier, légèrement en contrebas de l’intersection des deux rues. De nos jours, il y a un certain renouvellement des résidents, de leurs habitudes et de leurs professions ce qui rend la convivialité un peu moins spontanée.
Texte et photographies : P. Maestracci
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