Les grands parents
Ses grands-parents maternels sont Jean Vervoort, d’origine belge, venu travailler à Issy comme serrurier ; et Louise Contensouza, chemisière-repasseuse. Le couple s’installe avenue Victor Cresson.
Les grands-parents paternels sont Adolphe Moulin, blanchisseur, qui habite avenue Victor Cresson (près de l’actuel Hôtel de Police) et Clémentine Knoll. Clémentine qui est, bien entendu, blanchisseuse va rincer le linge au lavoir public boulevard Voltaire vers l’avenue de Clamart (actuelle Général de Gaulle). Le transport du linge se fait dans une carriole.
Les grands-parents paternels sont Adolphe Moulin, blanchisseur, qui habite avenue Victor Cresson (près de l’actuel Hôtel de Police) et Clémentine Knoll. Clémentine qui est, bien entendu, blanchisseuse va rincer le linge au lavoir public boulevard Voltaire vers l’avenue de Clamart (actuelle Général de Gaulle). Le transport du linge se fait dans une carriole.
Quartier du Fort, début XXe siècle. Coll. privée |
Ensuite, le couple achète un bâtiment de plusieurs étages, 13 rue des Chariots (rue disparue proche du parc municipal vanvéen) pour y établir une blanchisserie : on pouvait rincer le linge dans un rû situé en contrebas. Leur entreprise emploie environ 25 personnes qui travaillent 6 jours sur 7 pour les unes ou quelques jours seulement pour les autres quand le travail se fait plus rare. Devenue veuve dans les années 20, Clémentine Moulin continue à diriger l’entreprise jusqu’en 1940.
Les parents
Les parents de Jeannine, Pierre Moulin et Jeanne Vervoort, blanchisseurs selon la double tradition familiale, reprennent l’entreprise en 1940, la modernisent mais sont expropriés dans les années 1960, ce qui est un coup dur dont ils se remettent mal malgré l’ouverture successive de boutiques à Versailles, Paris ou Boulogne-Billancourt. Jeannine est une rescapée de la blanchisserie car sa mère enceinte travaillait dur et accouche prématurément porte de Vanves. Le bébé, à la naissance, ne pèse que 1,350kg. Loin des couveuses actuelles, il est enveloppé dans du coton dans une boîte à chaussures pour lui tenir chaud et lui permettre de survivre. Une employée, repasseuse de son état, était chargée de changer le coton souillé.
La petite fille grandit et fréquente l’école de filles Voltaire (Espace Savary, rue du Général Leclerc) puis l’école du Fort avant d’être mise en pension à Notre-Dame de France à Malakoff. Où la discipline est ferme et l’uniforme obligatoire : jupe plissée bleu marine, chemisier blanc, chaussettes blanches et souliers noirs, chapeau « miss ». De retour chaque fin de semaine, elle retrouve ses parents et les ouvrières ; elle évoque un « esprit de famille » car les ouvrières payées à la tâche sont considérées par leurs patrons.
Jeannine, fille unique, est tenue d’aider ses parents. Par exemple, le jour même où elle obtient son permis de conduire, elle doit assurer les livraisons dans la camionnette de la blanchisserie. Plus ingrat encore, le tri du linge avant nettoyage. Jeannine affirme que « cela apprend beaucoup sur la société ». En effet, le linge de corps sert plusieurs jours et les draps ne sont changés qu’au bout de deux mois en général.
Souvenirs de la guerre
Les bombardements terrifient la petite fille à l’époque qu’il s’agisse des bombes allemandes en juin 1940, explosant à l’angle des rues Curie et Breton, ou les bombes alliées visant Renault à Billancourt par la suite. La famille se réfugie alors dans la cave de la maison familiale. Jeannine qui s’occupe du ravitaillement, se remémore les longues heures dans les queues pour se procurer du lait à la Laiterie Parisienne à l’angle des rues Gervais et Lasserre ou à celle du bas de la rue Gervais. En galoches à semelles de bois avec son pot à lait à la main, elle a eu froid comme tant d’autres. Les jours fastes, il y avait un tout petit morceau de beurre. Heureusement, un maraîcher vendait salades et choux rue de l’Abbé Grégoire. En août 1944, Jeannine voit les Allemands quitter le Fort en « se sauvant comme des lapins ». Ils abandonnent de nombreuses munitions qui s’ajoutent à celles de la guerre de 1870/71 et à celles de 1914/18, ce qui suscita longtemps l’inquiétude des habitants des Hauts d’Issy. Le 26 août 1944, ses parents vont acclamer le général de Gaulle Place de la Concorde, comme d’autres Isséens, mais sans leur fille qui en a encore une certaine nostalgie. P. Maestracci
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