27 février 2012

De bien étranges tuyaux - Jeu

© A. Bétry
Un reflet dans l'eau, une sorte de plante de métal sortie de nulle part…
Où est-ce ? et qu'est-ce que c'est ?

23 février 2012

Issy, berceau de l'aviation - 1912

Issy-les-Moulineaux, "berceau de l'aviation" : un qualificatif loin d'être usurpé, comme vous avez pu le lire dans l'article Val de Seine (voir rubrique Quartier).
Nous allons évoquer au fil des mois l'histoire de ces hommes-oiseaux et de leurs drôles de machines. De ces femmes, aussi, qui bravèrent sans complexe les éléments - on les découvrira notamment dans une conférence donnée par le célèbre journaliste-historien de l'aviation Bernard Marck, en avril. On vous en reparlera.
Arrêtons- nous un instant sur l'année 1912, dans le ciel d'Issy. Beaucoup moins palpitante que l'année précédente, marquée par l'accident survenu au départ de la course Paris-Madrid qui coûta la vie au ministre de la Guerre, Maurice Bertaut (voir rubrique Aviation). Malgré tout, les avionneurs décollèrent et la victoire revint à Jules Védrines (1881-1919), brevet n°312, qui accomplit aussi un Issy-Poitiers-Issy. Il se fait, en cette fin d'année 1912, l'ambassadeur  de l'aviation à travers la France. Chaque étape de son tour est marquée par une conférence.
Jules Védrines. © XDR
Le 13 décembre, à 7 h 40, aux commandes de son monoplan Deperdussin, il décolle d'Issy pour Châlons-sur-Marne, où l'attend une foule enthousiaste. Détenteur du record du monde de vitesse qu'il remporte à sept reprises en 1912, il est affecté pendant la Première guerre mondiale, à l'escadrille n°3 des Cigognes. Il continue ses exploits insensés, comme se poser sur le toit des Galeries Lafayette, à Paris, en 1919 - un succès -  ou tenter un Paris-Rome sans escale au-dessus du Mont-Blanc - qui lui coûta la vie, ainsi qu'à son mécanicien Guillain le 21 avril.

Georges Legagneux. © XDR
Autre pilote qui se fait remarquer sur le terrain d'Issy :  Georges Legagneux (1882-1914), véritable titi parisien, breveté n°55. Il gagne une solide réputation à l'étranger grâce à ses démonstrations pour le moins hardies. Et collectionne les records sur le terrain d'Issy : 19 août 1908, à bord d'un Ferber IX, il parcourt 256 m ; le 19 septembre suivant, il vole 500 m sur le monoplan Antoinette ; le 17 septembre 1912,  il atteint les 5450 mètres d'altitude, sur un Morane-Saulnier - un record que Roland Garros lui prend quelques mois plus tard et qu'il reprend en 1913 atteignant 6120 mètres. Il meurt le 6 juillet 1914, victime de sa passion.

Maire-Louise Driancourt. © XDR
1912 est également marquée par l'accident (sans gravité) de Marie-Louise Driancourt (1887-1914), brevetée n°522. La jeune femme cumule les exploits tout au long de l'année 1911 : vols à 250 mètres pendant vingt minutes, à 600 m d'altitude au-dessus de Paris, prix du Syndicat des Aviateurs (une association qui regroupe les pilotes d'Issy) le 23 septembre. Le 9 mars 1912, elle se crashe sur le terrain d' Issy, mettant fin à sa carrière d'aviatrice quelques mois plus tard, après un brillant meeting à Pampelune.

"Sera maître du monde qui sera maître de l'air", a écrit Clément Ader, l'inventeur de l'avion qui, le 9 octobre 1890, décolla de quelques centimètres à bord de son Eole. Il faudra attendre les années 1900 et les frères Wright pour que sa prophétie devienne réalité. PCB


A lire, Dictionnaire universel de l'Aviation, Bernard Marck, Tallandier.

21 février 2012

Un homme volontaire - Réponse


Cet homme, aux traits si volontaires, se nomme Missiak Manouchian (1906- 1944). Il fut le chef d’un groupe de résistants étrangers. Il se réfugia quelque temps chez son frère, 25 rue de la Défense, dans le quartier arménien des Hauts d'Issy. Une plaque en rappelle le souvenir (ci-dessous).

Ph. P. Maestracci
Mais le 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté, torturé, en compagnie de vingt-trois de ses camarades. Ils sont fusillés au Mont-Valérien, le 21 février 1944. Soixante-six ans après exactement, le 21 février 2010, l'œuvre du peintre sculpteur isséen Michel Adjar est inauguré sur la place Groupe Manouchian, à l'intersection des rues Rabelais, Ferdinand Buisson, Emile Duployé et Docteur Zamenehoff. C'était il y a tout juste deux ans !
Dans une ultime opération de propagande, les autorité allemandes diffusent une affiche de propagande afin de déconsidérer leurs actions auprès de la population. 

PH. XDR
Il s’agit de « L’affiche rouge » ainsi surnommée en raison de la couleur omniprésente pour évoquer le sang versé. Une question est posée en haut du document : « Des libérateurs ? ». En-dessous les photographies des 10 condamnés à mort le 21 février 44, regroupés dans un triangle, pointe en bas. Chacun portrait est légendé. Par exemple : « Manouchian, Arménien Chef de bande 56 attentats 150 morts 600 blessés ». Des photographies de sabotage de lignes ferroviaires ou le torse humain criblé de balles illustrent la réponse à la question posée d’emblée : « La libération par l'armée du crime ! »
Cette affiche fut loin de retourner l’opinion comme l’espéraient les autorités allemandes qui la retirèrent rapidement.

L’un des derniers survivants du groupe Manouchian, Henri Karajan, est mort et enterré à Issy-les-Moulineaux en novembre 2011.
P. Maestracci

16 février 2012

Valérie Poli, une artiste bien implantée à Issy

Les Poli, ce sont quatre générations d'Isséens - un record ! La grand-mère paternelle de Valérie s’installe rue Claude Matrat après la Seconde Guerre mondiale ; elle travaille aux magasins du Printemps, boulevard Haussmann, à Paris. Elle descend du philosophe britannique David Hume (1711-1776). L’un de ses 3 enfants, Bertrand Degorge, est le père de Valérie Poli. Sa femme, Claudine Soulages, originaire du sud de l’Aveyron, est cousine peut-être du grand peintre du même nom, spécialiste de l’ultra-noir auquel le centre Georges-Pompidou a consacré une exposition en 2010.

Les parents de Valérie Poli habitent d'abord rue Émile Zola, puis rue du Général-Leclerc. Leur fille va à l’école maternelle Anatole France, rue Tariel, puis à l’école primaire La Fontaine avant de poursuivre ses études à Paris. Après son baccalauréat (option Arts plastiques), elle réussit le très sélectif concours de l’école Olivier de Serres dans le XVe arrondissement. Elle y prépare un BTS en design textile et fait ses stages à l'atelier parisien Calisti, puis chez Guy Laroche pour qui elle travaille ensuite. C’est l’époque des dessins de « petites fleurs et cachemire » pour les tissus. A l’époque, elle vit à Paris. Mais au bout de quelques années, elle revient habiter Issy-les-Moulineaux. Elle ne se voit plus vivre ailleurs car elle aime la vie de quartier. Elle s’y sent bien car « c’est un village, avec des gens de tous âges, des connaissances variées. ». Cette passion isséenne est communicative car ses filles veulent également y faire leur vie ! Elle devient assistante maternelle pendant trois ans. Ses petits protégés disposent de deux ateliers chez leur nounou : le dessin dans le salon ; la peinture dans la cuisine !

Valérie dans son atelier, devant l'une de ses toiles. A l'arrière-plan, le cadre d'un miroir
qu'elle décorait à ses débuts. Ph. P. Maestracci.

Par la suite, Valérie Poli se remet à l’art pour son propre compte. Elle s’inscrit à un atelier de peinture à Paris ; sa première toile s’inspire d’un délicat portrait féminin de Toulouse-Lautrec.  Elle peint des encadrements en bois de miroirs, qu'elle vend. Sa première exposition, avec une amie, se tient dans le XIXe arrondissement de Paris. Dessins et peintures à l’huile ont du succès : ce sont les « premiers retours » de l’artiste, qui « travaille dans l’émotion, dans l’inconscient ». Une cousine qui admire, à juste titre, son travail, l’encourage à présenter ses œuvres à des galéristes de la Côte d’Azur. C’est l’époque des premières abstractions avec une dominante bleu clair. Elle gagne le 1er prix lors d’une exposition de jeunes créateurs.

Sa famille joue un rôle important - à commencer par son mari,  étroitement associé à sa démarche artistique. « Il me soutient dans ma peinture depuis le début. Si je peins, c’est grâce à lui,» reconnaît-elle. Son époux, outre l’admiration pour son artiste de femme, pratique dans ses loisirs la photographie et la sculpture en terre cuite. Leurs filles Marie et Laura ont hérité de leurs talents : l’une dessine très bien et l’autre fait partie du club de photographie Zoom92130 (voir rubrique Association). Toutes deux ont fait leur scolarité à Issy : écoles des Varennes, Voltaire et Saint-Exupéry, collège Matisse et lycée Ionesco.
Lorsque Valérie Poli avec sa famille est revenue dans sa ville préférée,  une de ses amies d'enfance la met en contact avec des milieux artistiques. L’occasion pour elle de rencontrer une descendante du peintre Manet qui s’intéresse à la philosophie et qui était ravie de discuter avec une descendante de Hume.

Sa première exposition isséenne a lieu 14 boulevard Voltaire : une centaine de personnes viennent les admirer. Elle est suivie de nombreuses autres. Quelques exemples pour 2010/ 2011 : l’espace Boullée à l’Hôtel de Ville, la Maison des Hauts d’Issy dans le cadre des Ateliers Portes ouvertes, une banque dans le quartier d’affaires, sans compter l’ouverture de son propre atelier au public. Elle a animé pendant deux ans et demi un « atelier peinture pour des personnes atteintes d’alzheimer, de Parkinson » à l’hôpital Corentin Celton. Sa notoriété dépasse les limites de sa commune. C’est ainsi qu’elle expose régulièrement au Salon international d’art contemporain de plein air place Maubert à Paris (5ème). D’autre part, deux toiles viennent d’être vendues à Drouot par l’étude Néret-Minet Tessier qui présentait la Jeune création contemporaine. Preuve supplémentaire, s’il en était besoin, du grand talent d’une artiste plus que prometteuse. P. Maestracci

                             L’ARTISTE PAR ELLE-MÊME 

« Ma peinture est intérieure et spontanée. Je tente de créer un univers, un autre monde en le voulant différent de celui dans lequel je vis. Ce que je peins se dévoile petit à petit, couche après couche sur la toile. J’aime créer des vibrations dans les couleurs et me laisser surprendre. J’abandonne la maîtrise pour me laisser guider par la spontanéité du geste et de l’émotion. J’ai besoin de ressentir la couleur que je vais choisir avant chaque geste et ne me sens alors limitée que par la dimension de la toile. L’apparence des choses ne m’intéresse pas, je veux exprimer des sensations, des émotions, de l’énergie, de la profondeur, de l’apaisement. Parfois le geste et le tracé expriment une violence, une douleur que je cherche maintenant à équilibrer. C’est l’alternance entre le calme et le tumulte, entre l’intuition, le lâcher prise et la maîtrise, qui me guide dans la construction de mes toiles. Je peux construire lentement durant plusieurs jours ou semaines ou bien travailler dans l’impulsion en quelques heures. Je ne fais qu’une avec la toile, avec les vibrations de l’énergie du moment, souvent celle de mon inconscient. Les portraits que je peins reflètent certainement des moments de ma vie, avec un détachement du monde dans lequel je vis. Pour laisser la rêverie s’installer vraiment, l’espoir, l’attente, l’observation de ce monde.» Valérie Poli

Pour en savoir plus :

15 février 2012

Un homme volontaire - Jeu

Ph. P. Maestracci
On arrive à deviner, sur le socle, le nom de ce personnage. Mais où se trouve cette statue ? Et qui était cet homme ?
Cherchez bien…

13 février 2012

Les rues du Fort d'Issy baptisées

Le conseil municipal du 9 février vient de révéler le nom donné aux nouvelles voies du fort d'Issy, après consultation de plusieurs associations.

Maquette du nouveau quartier du Fort. ©dr

Trois sources d'inspiration ont été retenues : valoriser l'aspect développement durable, souligner sa vocation numérique et préserver la mémoire du site. Historim se reconnaît dans cette troisième volonté, ayant déjà consacré plusieurs rubriques à l'histoire du fort, notamment pendant les combats de la 1870/71 (voir rubrique la Commune de Paris).
Parmi les noms retenus, on trouve :
le chemin des Courtines : promenade de 1 645 m de long, sur les courtines du Fort.
la rue du Général Guichard (1818-1888), commandant du Fort d’Issy pendant la guerre contre la Prusse (septembre 1870-janvier 1871) et nommé général de brigade le 11 janvier 1871.
Par ailleurs, la future école du Fort sera baptisée École Louise Michel (1830-1905), militante anarchiste, présente au Fort d’Issy au moment des combats de la Commune de Paris en 1871. Préoccupée très tôt par l’éducation, elle est enseignante avant la Commune, métier qu’elle reprend en Nouvelle-Calédonie où elle purge une peine de sept ans.
Une belle idée de démocratie locale - à renouveler. PCB

10 février 2012

Les Guéry, 4 générations à Issy

Christophe, un retraité bien actif. © P. Maestracci.

Christophe Guéry explore en notre compagnie son arbre généalogique, avant de nous livrer quelques-uns de ses souvenirs.








SA FAMILLE
Du côté maternel

Les arrière-grands-parents Baudequin, originaires de l’Oise, louent un appartement dans un pavillon en meulière, au 3 bis de la rue Kléber. Par la suite, la famille Guéry l’occupe jusqu’en 1975.
Camille, la grand-mère reste au foyer tandis que Marcel, le grand-père, est comptable dans une petite entreprise. Ils font du théâtre amateur à Sainte-Clothilde. Ils ont deux filles, nées à Issy-les-Moulineaux. Pendant la Seconde guerre mondiale, Marcel meurt de la « grippe espagnole » et sa femme d’un cancer. Leurs filles Luce et Micheline vont vivre seules rue Kléber sous la tutelle de leurs deux tantes paternelles.
Luce, devenue assistante sociale dans le quartier de la Plaine/Notre-Dame des Pauvres, s’occupe aussi du scoutisme à Saint-Étienne. C’est la mère de Christophe.

Du côté paternel

La branche parisienne remonte à l’arrière grand-père Edmond Pauwels, directeur des champs de courses de Compiègne et de Chantilly, fondateur du PMU, ruiné en 1936. Sa fille Maximilienne doit à son prénom incomplètement enregistré à l’état-civil d’être convoquée au conseil de révision en vue du service militaire ! L’erreur est réparée non sans mal. En 1914, Maximilienne Pauwels devient infirmière sur le Front.
La branche francilienne remonte au grand-père André Guéry, né dans l’Oise en 1886. Ingénieur des Travaux Publics, il est constructeur de travaux, de 1905 à 1915, en Indochine : canaux, égouts à Saïgon, ligne de chemin de fer Tourane-Hué. Il parle couramment l’annamite. Lors de son séjour, il contracte la malaria qui l’emporte plusieurs décennies après. De retour en France, il est mobilisé de 1915 à 1919. 

Pendant la guerre, il rencontre Maximilienne et l’épouse ; le couple s’installe à Issy-les-Moulineaux en 1920, au 30 avenue de la République. André leur narre ses souvenirs et les écrit dans ses livres tel Pierre le Moï et ses éléphants (éditions Spes, Paris), dédié à son fils Pierre, futur père de Christophe. Dans les années 1930, André Guéry supervise les travaux du musée des Colonies de la Porte Dorée, la construction d’immeubles HBM (Habitations à Bon Marché), le long des boulevards extérieurs, mais aussi ceux du ministère de l’Air, à Balard (Paris XVe). Il s'engage dans le scoutisme à la paroisse Saint-Étienne. Maximilienne travaille comme secrétaire à la Banque de France, Porte de Clignancourt.
Le couple a quatre enfants : trois garçons, Paul, Pierre et René et une fille Marie-Thérèse, morte à six ans d’une méningite tuberculeuse. 

Bavardage des écoliers des
Moulineaux, 1934. Page de garde.
Les fils font leurs études à Saint-Nicolas. Pierre, le père de Christophe, y devient pensionnaire à six ans et en a gardé un triste souvenir en raison d’un internat alors plus que rude : eau froide, soupe « au rat », punitions du week-end rendant impossibles les visites familiales. Paul l’aîné rejoint son père dans le scoutisme à la paroisse Saint-Etienne. En 1939, Paul et Pierre s’engagent ; Pierre va au camp de Satory avant d’être fait prisonnier à Amiens en juin 40. Il raconte sa traversée de la Belgique à pied où il souffre de faim et de soif avant de monter dans un wagon plombé qui l’emmène à Stettin-sur-l’Oder (en Pologne, depuis 1945). 
Pierre et Luce, les parents de Christophe, square de la Mairie
en 1944. On aperçoit les maisons de la rue Kléber.
Libéré en 1944 , il rencontre sa future femme cette année-là (photo du couple, square de la Mairie ). Par la suite, il fait des études d’agronomie. 
Son frère Paul, démobilisé à Moissac (Tarn-et-Garonne) entre au Séminaire Saint-Sulpice d’Issy. Il est ordonné prêtre en 1946 ; ensuite, il devient prêtre-ouvrier et est à l’initiative du premier Crédit Mutuel à Alfortville (Val-de-Marne). 

Pierre Guéry et sa femme Luce (ci-dessus) vivent au 3 bis rue Kléber puis, en raison de son métier (lié à l’agriculture), ils partent à la campagne. D’abord dans une maison près de Compiègne, puis dans un moulin, enfin dans un château non loin de Sarlat (Périgord), auprès de René le benjamin de la fratrie qui est pépiniériste. Leur objectif est de rééduquer des handicapés par le travail dans les champs. Ce sera malheureusement un échec, ce qui oblige la famille à trouver abri chez la sœur de Luce, à Issy, au 3 bis rue Kléber. Cette femme généreuse autant qu’artiste, est professeur de dessin de la Ville de Paris. Pierre Guéry retrouve un emploi comme démonstrateur des tracteurs Someca (Simca) à Saint-Cloud.


SA SCOLARITÉ 

Christophe Guéry lorsqu’il arrive à Issy-les-Moulineaux, avec ses parents et sa sœur Agnès, fréquente l’école Voltaire pour garçons, place Paul Vaillant-Couturier, puis Pierre de Luxembourg, rue Jules Guesde. Il est enfant de chœur et louveteau à Saint-Étienne où il noue de solides amitiés. Pour entrer en 6 au lycée Michelet de Vanves, il en réussit l’examen d’entrée et y découvre avec intérêt l’histoire et le latin. Resté au lycée jusqu’à sa 4e, il suit des études d’abord par correspondance puis dans un lycée parisien. Il entre à l’École supérieure de Biochimie et de Biologie, travaille comme technicien supérieur dans différents laboratoires (en pathologie à l’Hôpital Béclère de Clamart, puis chez Roussel-Uclaf à Romainville). En parallèle, il poursuit brillamment ses études supérieures jusqu’à une thèse en pharmaco-toxicologie cellulaire et génétique à l’École Pratique des Hautes Études. Thèse soutenue à la faculté de Médecine, rue de l’École de Médecine (Paris 6e) sur la culture des hépatocytes en vue d’études toxicologiques.
Sa sœur Agnès, élève de Marie-Claire Robin au Conservatoire d’Issy-les-Moulineaux et de Marcelle Gavanier, est soprano-colorature et remporte plusieurs grands prix lyriques, dont le prix d’Honneur Léopold-Bellan.


SES LOISIRS

Cinéma et photographie. Avec des anciens de l'école Pierre-de-Luxembourg, il crée un ciné-club appelé Mont-Ciné-Club en 1965 avec une projection mensuelle sur grand écran dans la salle paroissiale de Sainte-Clothilde. Un documentaire sur la culture de la châtaigne en Lozère est financé par le tournage d’un autre pour le groupe Casino. En février 1968, est organisée une exposition inter ciné-clubs place de la Mairie. 
Christophe est aussi un passionné de photographie qu’il apprend, dit-il, avec « mon copain Bernard dans sa salle de bains ». Ils pratiquent au 32 avenue de la République, au-dessus de la librairie Gaspard aujourd’hui disparue.
Depuis sa retraite, il est un membre du club ZOOM92130 (voir rubrique histoire des associations) dont Robert Jacques (voir Témoignages) est président d’honneur, et devient membre du Conseil d’Administration. Ses thèmes favoris sont le plein air et l’architecture romane ; il s'intéresse aussi à l’éclairage dans le travail en studio.
Il est aussi  membre du Conseil d’Administration du Foyer de Jeunes Travailleurs, rue Charlot, propriété de la fondation Emmaüs.
Pour autant, ses activités ne l’empêchent pas de promener ses petits-enfants avec bonheur.
P.Maestracci 

7 février 2012

Madame de Sévigné et les Conti à Issy

Timbre émis en 1950.
De 1671 à 1696,  Mme de Sévigné a adressé pas moins de 764 lettres à sa fille, Mme de Grignan : un témoignage savoureux - mais pas toujours bien objectif - de son époque. Fréquentant une société parisienne lettrée, notamment dans l'hôtel de Mme de Rambouillet, rue Saint-Thomas du Louvre, (englobé aujourd'hui dans le Louvre), elle se lie d'amitié avec des personnalités telles que François de La Rochefoucauld, le cardinal de Retz, Mme de La Fayette (auteur de la princesse de Clèves), et la princesse de Conti, qui n'est pas encore propriétaire du fameux château d'Issy. C'est dans sa Chambre bleue que Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, reçoit. Une nouvelle philosophie de vie y naît : la préciosité, en réaction à la vulgarité et à la grossièreté de la cour de Versailles.
A l'inverse de Mme de La Fayette qui quitte rarement son salon, Mme de Sévigné a besoin de se ressourcer dans la nature, comme l'indique cette lettre du vendredi 15 mai 1671, écrite à sa fille, de chez M. de La Rochefoucauld :

Le jardin antérieur, Issy champêtre. © A. Bétry
«  Nous avons été nous promener  chez Faverole, à Issy, où les rossignols, l’épine blanche, les lilas, les fontaines et le beau temps nous ont donné tous les plaisirs innocents qu’on peut avoir ; c’est un lieu où je vous ai vue, cela nourrit fort la tendresse. Nous y vîmes une fois un chat qui voulut arracher les deux yeux de madame de La Fayette, et pensa bien en passer son envie, si vous vous en souvenez. »


Le 3 février 1672, elle raconte les derniers moments de son amie la princesse de Conti, victime d'une crise d'apoplexie : « Madame la princesse de Conti mourut à quatre heures du matin, sans aucune connaissance. Elle appelait quelquefois Cécile, une femme de chambre, et disait : "Mon Dieu!" On croyait que son esprit allait revenir, mais elle n'en disait pas davantage. 
Elle expira en faisant un grand cri, et au milieu d'une convulsion qui lui fit imprimer ses doigts dans les bras d'une femme qui la tenait. La désolation de sa chambre ne se peut représenter. Monsieur le duc, MM. les princes de Conti, Madame de Longueville pleuraient de tout leur cœur. Madame de Gesvres avait pris le parti des évanouissements ; Mlle de Brissac de crier les hauts cris et de se jeter sur la Place : il fallut les chasser. Enfin, la douleur est universelle. Le roi a paru touché, et a fait son panégyrique en disant qu'elle était plus considérable par sa vertu que par la grandeur de sa fortune. Elle laisse, par son testament, l'éducation de ses enfants à Mme de Longueville… ».

L'entrée du château, avant sa destruction en 1870-71.
Parmi ces enfants, François-Louis de Bourbon-Conti, dit le Grand Conti qui, le 4 février 1699, « achète à Issy une belle maison toute meublée, avec un parc magnifique, pour 140 000 livres ». Depuis lors, le château porte le nom de la famille. PCB                                                 





4 février 2012

Visite privée d'Issy - la villa Haussmann

C'est dans le quartier de la Ferme que Nicole nous a embarqués dans un voyage dans le temps, à la découverte de la villa Haussmann, un pastiche - plutôt réussi - des immeubles construits, entre 1864 et 1878, par le baron Haussmann dans le quartier de l'Opéra, à Paris.


L'entrée du mail. © XDR

L'ensemble fut édifié entre 1997 et 2000 à l'emplacement des bâtiments industriels de l'ancienne Cartoucherie Gévelot. Une grille monumentale ouvre sur le mail Haussmann, bordé de tilleuls, qui donne sur le Cours Saint-Vincent.
Des immeubles de sept étages, des balcons filants aux deuxièmes et aux cinquièmes étages, avec des balustres en fer forgé ou en pierre, des bâtiments d'angle surmontés de coupoles ou de toits pentus, de larges portes cochères et, partout, la nature : des fleurs, des arbres et des buissons.
A l'intérieur, même impression d'espace et de clarté. Les halls d'entrée sont pavés de poudre de marbre et les paliers d'étage sont en parquet. Au rez-de-chaussée, les appartements donnent sur de charmants jardins privés.
Bref, une ville dans la ville qui méritait bien le détour.

Pour en savoir plus le conseil syndical a fait un site, avec une partie historique très intéressante :
www.villahaussmann-issy.com

La visite a continué à Paris, depuis la place du Carrousel jusqu'à l'avenue de l'Opéra, avec Pascale comme guide. Quelques arrêts remarqués : un immeuble de 1860, au 3 Place de l'Opéra ; l'Opéra Garnier inauguré par Mac Mahon en 1875 ; le Grand Hôtel de 1862 avec la Café de la Paix, décoré par Charles Garnier.

Le 3 Place de l'Opéra. © XDR
Alors, vous trouvez une ressemblance entre les deux immeubles, celui d'Issy (en haut) et celui de Paris (ci-dessus). C'est presque un jeu des sept erreurs…
Bravo à nos deux guides. Et merci.
La prochaine visite aura lieu à la fin mars !